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Lettre autographe signée
GAULLE Charles deLettre autographe signée, adressée à M. de Bardiès. « Sept Fontaines par Mézières, 13 septembre 1924 » ; 4 pages in-8°. « Lincommode et désagréable occasion du 1er sept. ne ma point parue favorable pour vous exprimer les sentiments de profonde estime et de cordiale affection que jéprouve à votre égard. Mon opinion est que le jugement porté sur votre compte par nos maîtres de lÉcole de guerre est erroné ; ma certitude est que lavenir en fournira la preuve. Jai été dautant plus ému de cette injustice que je crains den avoir été, peut-être, jusquà un certain point la cause. Cela na pu vous servir évidemment aux yeux de laréopage davoir été associé à ma personne au cours de ce fameux voyage de tactique générale ni une manière de voir [qui] sest heurtée à celle du directeur, une solution à sa solution peut-être même, qui sait ? une destinée à sa destinée. Et pourtant, bien des camarades et moi-même le premier ont observé en cette circonstance, comme en beaucoup dautres, les qualités qui sont les vôtres et que votre modestie minterdirait dénumérer. Votre mérite en fut dautant plus grand que vous avez été appelé à limproviste, je dirai même à la bousculade, au rôle quon vous a donné à remplir. Les juges auraient du tenir compte de ce fait mais ils étaient, tout au moins le principal , bien trop énervés et dogmatiques pour saisir cette réalité : en tous cas je ne cesserai point den porter le témoignage. »
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée, adressée à Camille Pissarro. [1883] ; 4 pages in-8 (15,6 x 10,9 cm), sous chemise demi-maroquin bleu moderne. Petite déchirure avec manque dans l’angle supérieur du premier feuillet avec atteinte à quelques lettres.Quand Gauguin émet des réserves sur l’art de Pissarro. Gauguin et Pissarro étaient liés depuis longtemps et peignaient souvent ensemble. C’est donc sans détours qu’il se permet de critiquer les œuvres qu’il vient de voir.La lettre reflète également la détresse de Gauguin, qui, en janvier 1883, avait abandonné son travail d’agent de change, suite à la crise de la Bourse. Les diverses combinaisons échafaudées resteront infructueuses, aussi sera-t-il obligé, l’année suivante, de s’installer à Rouen avec sa femme et ses cinq enfants.« J’ai vu vos deux gouaches chez Durand[-Ruel] ; évidemment la charcutière a un bras trop long mais la vieille femme tête de mort n’a rien qui laisse à désirer. Quant à l’autre qui montre ses reins il n’y a rien à retoucher et si on se met dans la voie du joli, on ne saura plus rien de ce qu’il faut faire […] Vous voulez comme Degas étudier des mouvements chercher du style en un mot faire de l’art avec la figure je crois que c’est dangereux au point de vue de la vente. On acceptera de Degas des choses qui ne passeront pas, en ce moment du moins, signées Pissarro. Tenez-vous le pour dit et faites ces choses pour vous, plus tard on viendra vous les prendre sans observation. Pour Durand[-Ruel] continuez à lui faire du paysage et toujours du paysage. Voyez ce que c’est que l’opinion et combien elle varie : il y a 4 mois j’avais voulu faire acheter à Bertaux [Emile Armand Bertaux] des Guillaumin ; j’avais été traité de fou […] J’ai fini par lui en faire acheter un grand chez Tanguy [le Père Tanguy], et maintenant qu’il est chez lui qu’il s’y est habitué il le trouve très bien et recommande aux autres d’acheter des Guillaumin comme si toute sa vie cela avait été son opinion ».Dans la seconde partie de sa lettre, Gauguin confesse son désarroi : « Je vous avoue que je suis très noir en ce moment ; quand je pense qu’au mois de janvier j’aurai un enfant de plus [son fils Pola, qui naîtra en fait le 6 décembre 1883] et que je serai sans place. Je viens de m’adresser à beaucoup de monde et partout c’est la même réponse — Que les affaires ne vont pas […] J’ai fait parler par plusieurs personnes à Petit et je dois être présenté à lui la semaine prochaine : je ne me fais pas d’illusion et il n’est pas probable que je réussirai mais je veux en avoir le cœur net. J’ai été chez Durand[-Ruel] pour le prévenir au cas où on lui demanderait des renseignements afin qu’il m’appuie. Ce dont j’ai peur c’est que Degas qui le connaît ne m’éreinte et qu’avec ses théories de l’art sans manger il ne détruise les recommandations faites pour moi [Degas n’avait aucune sympathie pour l’art de Gauguin]. J’ai entendu dire aussi que Legrand l’ancien commis de Durand[-Ruel] devait se mettre d’une façon sérieuse au commerce de tableaux […] mais je ne connais personne qui le connaisse. Il y a quelquefois dans la vie de ces petits cailloux qui accrochent et qui sont la cause de bien des choses, le tout est de rencontrer ce caillou […] Les causes de l’ouvrier n’ont jamais été écoutées que lorsque celui-ci était à craindre ou qu’il y avait bénéfice à s’en servir […] Je n’ai pas revu votre tableau. Bertaux a été le chercher lui-même, il en est très content, il tient l’argent à votre disposition.Correspondance de Paul Gauguin, 1873-1888, éd. V. Merlhès, Fondation Singer-Polignac, 1984, n° 40, p. 53-54.Ancienne bibliothèque R. et Bernard Loliée.
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée, adressée à Charles Morice. [Tahiti], avril [18]98 ; 3 pages et demie in-8 (19,8 x 15,5 cm), sous chemise demi-maroquin bleu moderne.Sévère et douloureuse lettre de Tahiti, à propos de Noa Noa. Apparemment inédite.Fixé à Tahiti en 1895, pour son deuxième séjour, Gauguin, très démuni et malade, désespérait de son sort. Trois mois avant cette lettre, il avait tenté de se suicider. Durant ce même mois d’avril, il obtint en ville un petit emploi au cadastre lui permettant de subsister. Il répond à une lettre de reproches de Charles Morice, qui avait écrit avec lui Noa Noa, ce récit du premier séjour du peintre à Tahiti, publié dans La Revue blanche d’octobre et novembre 1897. Morice s’efforçait alors de placer ce livre chez un éditeur (Noa Noa sera publié en 1901 aux éditions de La Plume, mais Gauguin ne verra jamais ce volume). Un désaccord éclatera entre eux, Morice ayant touché seul et sans partage les droits de la publication en revue.Morice lui ayant reproché d’oublier ses efforts en sa faveur, Gauguin riposte vivement : « il faut avouer que tes courtes lettres, si spirituelles qu’elles soient, deviennent inintelligibles pour moi, deviennent des rébus que je ne peux déchiffrer dans l’état pitoyable où je suis. Si tu n’as pas le temps nécessaire pour m’écrire, abstiens-toi totalement ; j’ai encore peu de temps à vivre et il vaut mieux ne pas me tourmenter. A quoi fais-tu allusion en m’accusant d’oublier tes efforts ? Je n’ai pas de copie de lettres comme les commerçants et je ne sais laquelle de mes lettres longues et explicatives a pu te blesser [...] Est-ce ma réponse à ta demande de toucher l’argent de Noa Noa [les droits d’auteur de La Revue blanche, que Gauguin, qui n’avait rien touché, refusait de partager avec lui] ? [...] tu agis avec sévérité en me refusant la bouchée de pain - la seule - qui se présente possible dans un temps toujours à venir [...] je souffre physiquement depuis deux ans [...] je n’ai plus de forces - tout sombre devant moi, et tu viens me tourmenter, toi l’ami et non l’ennemi [...] Hors de la société, hors de la famille, - je n’ai jamais lu ces mots (cher père) écrits par mes enfants [Gauguin avait, l’année précédente, rompu avec sa femme] [...] à défaut d’expansion mes actes et mes paroles témoignaient pour moi du peu d’oubli de ce que l’on fait pour moi [...] quoiqu’il en soit, pour conclure, je te dirai alors sévèrement : “Mon cher Morice, cessons cette correspondance à bâtons rompus qui ne rime à rien ; mieux vaut encore le pur souvenir d’une bonne amitié d’autrefois, désormais dans le silence” […] P.S. Je venais de terminer un tableau que je crois une belle œuvre et je te l’avais dédié, considérant que la nécessité cruelle, qui m’obligeait à te refuser ce que tu me demandais, me forçait à un dédommagement. Il est vrai que mon tableau n’a aucune valeur pécuniaire, mais l’intention vaut le fait […] En le regardant, tu penseras peut-être que j’ai toujours été et que je suis encore plus ton ami que tu ne le pensais ».Rousseurs éparses, insignifiantes déchirures.
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée, adressée à Arsène Alexandre. [Février 1895] ; 2 pages in-4°. Très belle lettre de Gauguin dévoilant la technique picturale: « Mon cher ArsèneAvant tout je tiens à vous remercier davoir répondu à mon appel pour lexposition Seguin de lavoir comprise en amoureux dart que vous êtes. Certainement je suis tout votre pour les secrets de mon voisin (secrets de Polichinelle du reste).Le vernis même de qualité extra nest jamais dun enduit de résine, si blanchie quelle soit elle retourne toujours à son origine qui est jaune : elle a en outre par sa nature elle même le défaut de supprimer lair sur la peinture sans avoir la qualité dempêcher les acides décomposer les tons. La résine est bon conducteur de tout. Vous savez comme moi que les Rembrandt non vernis sont restés frais et gris comme au premier jours. A qui attribuer cette différence, ci ce nest au vernis. La cire blanche na aucun de ces inconvénients, nous en avons la preuve dans les tableaux anciens fait à la cire. Mon voisin en a fait lexpérience avec de la cire par dessus et il a obtenu le même résultat. La cire empêche sur la peinture comme sur le bois tout espèce de crasse et de détérioration. Pour les réparations de tableaux voici lopération délicate qui doit être faite par des mains intelligentes. Auparavant je veux vous expliquer les défauts de la réparation à lhuile. Les couleurs sont posées sur la toile avec une matière agglomérante soit la colle soit lhuile. Quand ils sont anciens pas conséquent désagrégés de leur huile, la couleur parfaitement sèche est une matière dure mais poreuse sensible au corps gras. Il est hors de doute que tout huile nouvelle viendra petit à petit être absorbée par la couleur à lhuile nouvelle sèche avoisinante la partie malade. De là ces taches jaunes qui grandissent de jour en jour. Ceci établi il est du Faites en lessai sur un bloc poreux de couleur sèche, le blanc dEspagne par exemple? Ceci établi il est donc de toute évidence que lhuile est lennemi - Voici un tout autre moyen - Il faut remplir les trous avec de la couleur agglomérée par de la colle de caséine la seule que lhumidité nattaque pas nétant soluble que dans un bain prolongé damoniaque. Retrouver aussi le ton exact voisin nest pas commode je le sais, mais il est facile de terminer lopération par un glacis de couleur à lhuile très dégraissée par une essence qui volatilisable comme lessence minérale ou la benzine. Le corps gras disparaît presque entièrement et il vous reste une matière dure. Amicalement tout à vous. P. Gauguin. Autre chose : ci inclus deux lettres qui vont être imprimées à la revue blanche du 15 février et dans le catalogue de ma vente qui a lieu le 18 de ce mois. Elle vous intéressent je suis sûr. Cette vente précède mon départ en cas de réussite. Je suis sure que vous le demandez vous ferez pour le mieux dici le 18. merci davance. »Lexposition Armand Seguin (février-mars 1895) chez Le Barc de Boutteville, fit lobjet dun catalogue préfacé par Paul Gauguin. Armand SEGUIN [Paris, 1869 - Châteauneuf-du-Faou, 1903], peintre, graveur et illustrateur français, disciple de Gauguin, il est proche des peintres de lÉcole de Pont-Aven.
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée « PGO.», adressée à Claude Émile Schuffenecker. Probablement écrite du Pouldu, en novembre 1899 ; 17,7 x 11, 5 cm (3 pages recto-verso).« Mon cher Schuffenecker,Je vous remercie de votre lettre. actuellement je nai rien de nouveau de Copenhague. Contre le malheur je me raidis le plus possible. Cest égal je commence à en avoir pas mal. Mon idée pour le Tonkin est bonne mais encore faut il lexécuter, cest très long à obtenir quelques fois, surtout quand on est pas là pour lactiver. Surtout jespère, Monet à promis de sen occuper. Je me promets là bas détudier la question à fond et peut-être y fonder quelques chose. Le hollandais qui est avec moi serait assez disposé à me fournir les fonds pour une affaire sérieuse. Je crois quil y a là bas de largent à gagner (en fabrication seulement) la main duvre anamite étant excellente et très bon marché. Reste à calculer le prix du transport ajouté. La matière première est aussi très bon marché. Mais tout cela nest que projet. Le fond en attendant cest une place de vice résident payé par létat et nourri. Ce sont des économies à faire et le travail est daprès renseignement exacts, tout à fait nul attendu quil est fait par des anamites instruits. En attendant je suis dans la mélasse et je vous sais grès de votre bonne intention. Que voulez-vous, vous êtes destiné à être embarrassé par votre frère. Qui vous carotte n°1 avec des promesses daffaires. Votre devoir est il de remplir le tonneau des Danaïdes? Il fait en ce moment un temps épouvantable et il fait à peine de clarté pour travailler. Vous dites que vous ne faites rien de fini et vous vous désespérez. Bernard ma écrit que vous aviez fait de sérieux progrès avec vos vues de Bercy. Qui dois-je croire Bernard assurément. Vous ne pouvez vous figurer le trou sauvage où je suis enterré. Et je ne sais pas ce qui se passe. Alors envoyez-moi de temps en temps quelques journaux une fois lus. Jai bien reçu Art et Critique mais je ne vois pas le grand article sur notre exposition. Que des passages sur moi à propos de bottes et qui nont ni queue ni tête.Jembrasse tout le monde, votre femme en tête. Cordialement, PGO. »Létudiant hollandais est le peintre Meyer de Haan qui finançait Gauguin en échange de leçons de peinture.
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée, adressée à George-Daniel de Monfreid. Août 1900 ; 2 pages 1/2 in-4° (22,5 x 17,5 cm), avec rare bois gravé à ses initiales imprimé en haut à droite. « Mon cher DanielJe vous écris un peu davance car maintenant nos courriers nous donnent à peine le temps daller à Papeete et de répondre sur le pouce. Le mois dernier je ne vous ai écrit ni à vous ni à Vollard car je navais aucune lettre aucun argent et cependant jattendais des nouvelles de mes tableaux qui devraient être arrivés déjà depuis 2 mois; ce serait pour moi une catastrophe. Jespère que ce courrier va me rassurer. Je crois quavec Vollard vous navez pas fait attention que les courriers par voie de Marseille partent tous les 28 jours et après tous les mois; du reste à partir de Novembre nous allons avoir le courrier par voie dAmérique bateau à vapeur et nos lettres arriveront régulièrement 28 jours après. Jinforme, vous donc exactement des départs de courriers qui ceux là partiront je crois tous le 34 jours - à propos de Vollard jai reçu un premier envoi de couleurs mais les tubes sont à peine de moitié de ceux de Lefranc ce qui fait une grosse différence - voyez-celà puis je ne sais si jai oublié sur la lettre de marquer les tubes de blanc dargent mais il en faut à tout prix. Ceux de Lefranc sont excellents. Enfin espérons que petit à petit toutes les difficultés sapplaniront mais ce qui ne va pas du tout cest la maladie : Impossible encore de me remettre au travail ; cest désolant et je ne fais cependant que me soigner. Ce mois-ci jai vu un médecin de la marine qui va aux Marquises. Il avait une commission à me faire un de vos amis et le sien Paul Louis de Béziers peintre lui aurait recommandé de me dire quà Béziers il y aurait amateur pour mes tableaux. Un de mes tableaux ferait fureur à Béziers dans une exposition. Naturellement je ne sais ce que cela veut dire et il est probable que vous en savez plus long que moi. Je vous laisse loin de débrouiller ce mystère et dagir à votre guise. Du reste je reçois votre lettre qui éclaircit : comme vous le voyez les anciennes toiles dont on faisait fi avant viennent à leur heure faire chorus. Certainement que vous pensez vendre à 1000 ; du reste je vous lai dit avant agissez toujours sans attendre mon avis. Je ne sais ce que sont devenues mes toiles ainsi quun paquet de gravures. Certes vous men parleriez si vous les aviez reçues. Cest quelles sont égarées et comment en retrouver la trace maintenant. Cest vraiment de la déveine et surtout cette année de lExposition Universelle. Je comptais là dessus pour en refaire complètement et avoir de lavance, dautant plus que dici un an je ne sais pas comment jarriverai à combler les avances faites par Vollard, ne pouvant sérieusement peindre dans létat maladif où je suis. Pour Charedat à qui jai écrit je ne sais que lui dire à nouveau puisque je lui ai écrit quil était impossible de comprendre les comptes de son frère et que jen faisais mon deuil. Cordialement tout à vous Paul Gauguin.»
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée, adressée à Camille Pissarro. [Rouen, vers le 15-20 août 1884] ; 1 page in-8°. « Mon cher Pissarro, J’attends avec plaisir l’arrivée de votre fils et j’espère assez qu’il ne va pas loger chez Murer mais chez moi. Il faut que j’envoye en Norvège le tableau ; il est temps. Si vous comptez toujours exposer, que Lucien les apporte pour que je les envoie avec les miens d’un seul envoi. Quatre, deux dessins ou aquarelles et deux peintures, je compte envoyer la même chose. A quoi pensez-vous d’avoir encore un enfant, le moment n’est pas choisi, il est vrai qu’on ne fait pas ce que l’on veut. Je vous écris à la hâte. Tout à vous. P. Gauguin. Si on arrivait à vendre en Norvège vous savez qu’avec 5 000 f une famille peut vivre superbement et que le pays est très beau. »C’est en grande partie par le truchement de Pissarro que le jeune Paul Gauguin, qui souhaite à la fois quitter Paris et adopter définitivement et exclusivement le métier de peintre, choisit à son tour de s’installer à Rouen. Il nourrit l’espoir, qui fait sourire le vieux Pissarro, de vendre facilement ses toiles aux riches négociants de la ville et trouve une maison dans le quartier Jouvenet en janvier 1884. Il y séjournera dix mois avant de rejoindre sa femme, partie avant lui, à Copenhague. La production de Gauguin à Rouen, très mal connue, est fascinante et pose des questions essentielles sur l’état de l’impressionnisme au milieu des années 1880, alors que germe le mouvement néo-impressionniste. Gauguin envoie plusieurs de ses tableaux rouennais aux dernières expositions impressionnistes et c’est certainement le moment où sa peinture est le plus en phase avec les principes du mouvement, qu’il a approfondis en compagnie de Pissarro, de Cézanne et de Guillaumin. Mais l’originalité de ces peintures tient aussi au fait qu’il se cantonne dans son quartier résidentiel, rustique, ignorant le centre-ville et ne peignant qu’exceptionnellement la Seine. Le Rouen de Gauguin est un village verdoyant et mystérieux, dont le relief très particulier suggère des visions verticales et fermées, dans lesquelles le spectateur a l’impression de s’enfoncer. Ce visage de la ville, présent aussi chez les peintres de l’école de Rouen, imprégnés de la géographie de leur cité, échappe entièrement à Monet et à Pissarro, même s’ils n’ont pas manqué d’explorer, comme il se doit à Rouen, les hauteurs environnantes.En 1884, Paul Gauguin présente plusieurs tableaux. Pour la petite histoire, Fritz Thaulow et Paul Gauguin étaient à l’époque beaux-frères ayant épousé deux sœurs danoises Ingeborg et Mette Gad. Ajoutons à cela que Gauguin et Mette eurent un fils, Pola, qui devint par la suite le biographe d’Edvard Munch. 1890 est un bon cru pour les artistes français : les œuvres de Degas, Monet et Pissaro marquent l’exposition. L’année suivante c’est au tour d’Auguste Rodin de venir en terre nordique avec L’éternel printemps. Début 1895, Claude Monet revient en Norvège pour y peindre. Il séjourne quelques mois et son tableau du Mont Kolsaas est aujourd’hui exposé au Musée d’Orsay.
Photographie dédicacée
GATTI HerminePhotographie dédicacée. 14 x 8,9 cm. « À Mlle Simone Maurice, bien sympathiquement, Hermine Gatti. »
Lettre autographe signée
GATTI Dante Sauveur, dit ArmandLettre autographe signée, adressée à Jean Cayrol. Sans date ; 2 pages in-4°. « Si la joie était objet de pèse-lettre, ce papier se fendillerait comme la terre au moment où sortent les tiges. Cest le premier pays où le futur a un sourire de soleil denfant. La nuit les fleurs parlent. Le jour, les gens courent mais ce nest pas vers lautomne : il sont dans une saison où le laurier argenté et celui dor sont toujours respectés. Les nuages lorsquils passent sont de perles sils arrêtent la clarté plus haute, ils la laissent en même temps glisser entre les doigts. Dans la rue, les enfants des crèches viennent vous serrer la main et ils vous laissent dans le creux de la paume un peu de leur gravité. Lorsquils sen vont les temples et les pagodes les suivent avec toutes leurs couleurs et leurs apparats, ce ne sont point des pierres de limmobilité. [ ] Le germe remplace limpression. Le grand boulevard sappelle artère de la longévité pacifique, lorsquau sortir de lusine les ouvriers le traversent, ils chantent. Il chante aussi. Lair qui est rose à ce moment se déplace sur les rails de tramway. Iris de laube, pleur impérial et Acacia retrouvé sont nos traductrices, elles ne se meurent que sur des échelles de soie. »On joint un poème de Chris Marker, Clair de Chine.
Lettre autographe signée
GATTI AngeloLettre autographe signée, adressée à Jean Lassaigne. Paris, mardi ; 1 page 1/4 in-8°, en français.« J’aurais été heureux de vous voir. Mais je reviendrai bientôt à Paris. Je vous remercie encore une fois de votre très beau compte-rendu (est-ce qu’on dit ainsi ?) sur “Ilia et Albert”. Lorsqu’il paraîtra, voudrez-vous avoir l’obligeance de m’envoyer une coupure à mon adresse de Milan ? »
Ensemble d’une lettre signée et une lettre autographe signée.
GASTYNE Marco deEnsemble d’une lettre signée et une lettre autographe signée, [adressées à Paul Brach]. 1927-1929 ; 1 page in-4° chaque.Une des lettres est sur un papier à en-tête de son film « Jeanne d’Arc » d’après le scénario de José Frappa.
Ensemble de lettres très intéressant sur la gastronomie :
GASTRONOMIE.Ensemble de lettres très intéressantes sur la gastronomie : CURNONSKY (Maurice Edmond Sailland, dit) [Angers, 1872 - Paris, 1965], écrivain et gastronome français. Carte pneumatique autographe signée, adressée à M. Moreau-Vauthier, statuaire. 20 mars 1931 ; 2 pages in-12. « Je ne puis te dire assez combien je suis touché par ton projet d'immortaliser par un médaillon de loi le cher souvenir de celle que j'ai tant aimée et qui t'aimait bien. Pauvre Mémaine ! Après s'être sacrifiée toute sa vie pour le siens, elle est morte dans la pire misère et après une effroyable et interminable agonie. Il y a un Au Delà. Ta généreuse pensée lui sera la plus belle consolation. Et moi, mon bon maître et ami et toujours en souvenir d'elle, je t'embrasse de tout mon coeur reconnaissant : car ne laisser jamais passer l'occasion de parler d'une belle et noble chose. Ton pauvre vieil ami. » FULBERT-DUMONTEIL Jean-Camille [Mondeaux, 1831 - Cendrieux, 1912], écrivain et chroniqueur gastronomique : Lettre autographe signée. 23 février 1920 ; 1 page in-8°. « Je vous remercie du plaisir que m'a procuré la lecture de votre charmant ouvrage. C'est d'un ton familier et simple, extrêmement sympathique; qui ne peut que ravir les amis des bêtes. Bien cordialement. » GOUFFÉ Alphonse [1813-1907], cuisinier de la reine Victoria : Lettre autographe signée. 6 juillet 1881; 1 page 1/2 in-8°. « Je reçois à l'instant votre aimable note et regrette beaucoup de ne pas pouvoir vous faire voir les appartements, la reine étant ici avec grande compagnie, il est impossible de rien visiter. Vous m'aviez promis de venir la première semaine de juin quand la reine était en Écosse, ce qui m'eut permis de vous faire tout voir. » KIR Félix [Alise-Sainte-Reine, 1876 - Dijon, 1968], prêtre séculier, un chanoine et un homme politique français. Lettre signée, adressée à M. Bleteau. Dijon, le 2 février 1949 ; 1 page in-8°, entête Assemblée Nationale. « C'est très volontiers que j'accepte de vous faire parvenir un article sur les vins qui pourrait vous être envoyé le 12 courant, si ce délai n'est pas trop long. » MONTAGNÉ Prosper [Carcassonne, 1865 - , 1948], gastronome et écrivain, auteur du Larousse gastronomique. Lettre autographe signée, adressée à Y. Bonnat. Paris, le 9 avril 1935 ; 1 page in-4°. « Merci pour la belle et si amusante harangue que vous avez prononcée au dernier vendredi des Foetus de 1914. Je l'ai lue avec un plaisir extrême et, pieusement je l'ai mise dans le dossier de mon Jubilé, dont elle constitue une des pièces les plus savoureuses. Un jour prochain, j'irai à un de vos vendredis qui, pour moi, sont de véritables bains de jeunesse. Mais pour le moment je suis dans la quasi-impossibilité d'y aller, car samedi soir, j'ai été bousculé rue de Clichy, par une moto qui menait un train d'enfer, suis tombé sur le bord du trottoir et me suis relevé (ou du moins ai été relevé) le visage et tout le corps contusionné et la main droite écorchée. Et je suis en piteux état pour l'instant ! » OLIVER Raymond [Langon, 1909 - Paris, 1990], cuisinier français. 2 lettres autographes signées : Paris, Noël 1968 ; 1 page in-8°. « Merci de vos voeux. Acceptez les miens bien sincères. À bientôt j'espère. » Xmas 1969 ; 1 page in-8° « On passe trop vite. Tout va trop vite, la vie aussi hélas ! Bonne année à tous et j'espère à bientôt. Amitiés. » PILLET-WILL Frédéric [Paris, 1837 - Id., 1911], Banquier français. Lettre autographe signée, adressée à un chef de gare. Château Margaux, le 18 juin 1879 ; 1 page 1/2 in-8°. « Devant partir de Bordeaux ce soir, mercredi, par le train de 6 h 30 en compagnie d'un de mes amis, je viens vous prier de nous faire réserver 2 fauteuils lits voyageant en arrière dans le dit train. » TOPOLINISKI Marlus [Annecy, 1870 -1924], cuisinier au Lapérouse. 2 lettres signées, adressées à M. Moreau-Vauthier : 10 mai 1913 ; 1 page in-4°, entête Restaurant Lapérouse. Envoi d'un menu pour un dîner. 19 mai 1913 ; 1 page in-4°, entête Restaurant Lapérouse. Envoi de mobilier. VAUDABLE Louis [Saint-Rémy-de-Chargnat, 1902 - Paris, 1983], restaurateur français : Carte autographe signée. [1968] ; 1 page in-12 oblongue au verso d'une lithographie de Sem représentant la salle du restaurant Maxim's. « J'ai bien reçu votre mot et je regrette tous ces incidents. Malheureusement, je suis trop peu à Chicago pour intervenir. » VICAIRE Georges [1853 - 1921], bibliophile et bibliographe français : Correspondance de 8 lettres autographes signées, adressées à Georges Montorgueil, au sujet de ses travaux.
Lettre autographe signée
GASTON D’ORLÉANSLettre autographe signée, adressée au pape Innocent X. Sans date [1644] ; 1 page in-4°. Gaston d’Orléans félicite le Très Saint-Père de son élection. Il intervient auprès du pape afin d’obtenir pour l’abbé de Gondrin la gratuité de l’envoi des bulles de l’archevêché de Sens. Louis XIII était mort l’année précédente. « Très Saint Père après mestre réjoui avec toute la chrétienté de l’heureuse assomption de votre Sainteté au pontificat et lui avoir rendu les premiers devoirs de mon obéissance filiale anvers elle avec tout le respect et la révérence que je luy doits, je supplie très humblement Votre Sainteté d’avoir agréable que je luy demande une grâce en faveur de l’abbé de Gondrin pour l’expédition gratis des bulles de l’Archevesché de Sens. Son origine sainte et beaucoup d’autres sans qualités joints à la recommandation de mon cousin Monseigneur le duc de Bellegarde son oncle est assuré. Le Roy Monseigneur […] a le nommer à la coadjutance dudit Archevesché et l’intherest que je prends a tout ce qui le touche […] qu’en considération des services signalés que mon dit cousin son oncle a rendus à cet estat et a moy parment [particulièrement] depuis sept années qu’il est premier gentilhomme de ma chambre m’oblige d’affectionner cette affaire comme si c’estoit la mienne propre, aussy me prometege de la paternelle bienveillance de votre Sainteté qu’il luy plaira de la considérer comme la première grace que je lui demande avec celle de croire que je suis avec toute la soumission que je doits à vos bénédictions apostoliques. » Rare lettre au pape.
Lettre autographe signée
GASCON Pierre.Lettre autographe signée. 7 décembre 1953 ; 1 page in-4°. « Si je n’ai pas le prix (il est peu probable que je l’obtienne), ne publiez pas ce papier. Rendez-le moi. J’aurai besoin de le revoir. J’ai simplement voulu tenir ma promesse […]. Sus de manières, n’est-ce pas, entre gens du métier. »
2 pièces signées par Samuel Martineau, évêque de Bazas
GASCOGNE. CASTEL-JALOUX.2 pièces signées par Samuel Martineau, évêque de Bazas. 28 janvier 1647 ; 1 page in-4° oblongue et 1 page in-folio. Cachets secs sous papier à ses armes. Certificat de tonsure et d’inscription à l’état ecclésiastique de Bertrand Le Roux.