Nos plus beaux documents autographes
4423 autographes de prestige trouvés
Importante correspondance de 33 lettres ou cartes autographes signées
MERSON Luc OlivierImportante correspondance de 33 lettres ou cartes autographes signées, adressée à Mlle Marcelle Lambrette [1879-1951], artiste peintre. Principalement durant l'année 1913, enveloppes jointes. Longues lettres du maître, âgé de 67 ans, à la jeune artiste de 34 ans. Marcelle Lambrette qui avait eu L.O. Merson comme professeur. Nous en citerons quelques unes. 3 janvier 1913 : « J'ai des monceaux de lettres et de cartes à répondre. C'est pourquoi je vous demande de me permettre d'abréger ma correspondance. [...] Mon genou est usé. [ ] L'après midi suis allé à l'Odéon avec Madeleine, nous avons vu Faust. Très médiocre exécution, décors sans intérêt, costumes falots. Les principaux rôles étaient au mains des doubleurs ». 22 mars 1913 : « Votre lettre a charmé les ennuis de l'atelier quelque peu sinistre. j'y retourne demain, mais je doute que j'y remette les pieds. [ ] J'ai vu hier soir le jeune et beau Magne. Il m'est arrivé chargé d'études, de dessins, de croquis pour la Coupole. Eh bien, non, ça n'est pas ça du tout. Pour de l'assurance, il en a à revendre, mais ça ne fait ni mon affaire ni celle de la mosaïque. [ ] Je vais tenter quelques dessins d'après nature.[ ] Ce matin je suis allé voir le groupe de votre ami Sudre, une Esmeralda et Quasimodo. C'est médiocre, mais pourra rapporter à son auteur un succès populaire. [ ] Reçu de l'inépuisable Arthur Meyer, votre ami, deux paquets, l'un pour vous, l'autre pour moi. C'est nos oeufs de Pâques ». 26 mars 1913 : Il lui envoie un cadeau de la part d'Arthur Meyer, le directeur du Gaulois. Châtel-Guyon, 13 août 1913 : « Pas très gai, hélas, ce séjour de Châtel-Guyon. Naturellement on ne voit que des malades, jaunes, maigres et souffreteux. Triste spectacle [ ] Le docteur qui soigne Madeleine est peut-être dans le vrai. Toujours est il qu'il considère son état comme assez grave ». Châtel-Guyon, 19 août 1913 : « Le pays est toujours beau. je n'en dirai pas autant du ciel qui se montre inclément et trop chargé de nuages. [...] Mon triste et malheureux bras en est toujours au même point. Hier ce fut la fête de St Hippolyte et de Rochepradière. Naturellement j'y fus [ ] Madeleine me semble vouloir aller un peu mieux. Ce n'est pas encore très reluisant. [ ] Si nous causions renard et poules. Si nous parlions herbes et pommes. Il y en a ici des pommiers. Citrons de maigreur et de pauvreté. Pas de fruits, pas de feuilles, à peine des branches, des squelettes. Les herbes, très belles [ ] Vous avez raison d'aller à Limoges faire des provisions. Ca ne vous amènera pas à grand chose pour votre tableau, mais au moins vous ne mourrez pas de faim. [ ] Faire des pages de croquis nombreux mis en train ensemble et auxquels on travaille quand l'animal veut bien se présenter dans la pose ». Bourbon l'Archambault, [27 août 1913] : « Voilà commencée la dernière période de mon voyage et de nos vacances. Aujourd'hui j'ai pris mon quatrième bain, ma quatrième douche, et j'ai subi mon quatrième massage ! [ ] Quand donc toutes ces sales histoires seront-elles finies ? si encore au bout de cette sué il y avait espoir de guérison bien radicale et bien complète ! Mais entre nous , je n'ai que très médiocre confiance dans le traitement que je me fais appliquer. [ ] Le docteur D. ne voulait pas de massage. Le docteur d'ici en veut tant et plus ». Il évoque les gens rencontrés, des artistes, mais a hâte de rentrer à Paris. Il évoque l'affaire des professeurs de dessin qui était pendante au Conseil d'État. Il la conseille de continuer à faire « de belles, bonnes nombreuses études. Je ne saurais trop vous répéter qu'il vous en faut plus qu'il n'est nécessaire. Il faut que vous ayez de quoi choisir ». Bourbon-L'Archambault, 15 septembre 1913 « Mon rôle de patron est difficile. Je vous avais bien recommandé de faire une étude grandeur nature d'un groupe de personnes, et, crac, voilà que vous m'annoncez que cette étude sera exécutée en petite dimension. Et bien, il faudra en faire une autre. Voilà tout. A cela je tiens absolument , quand vous l'aurez faite, vous comprendrez pourquoi je désire que vous suiviez mon conseil. ». Dans une autre lettre 25 septembre 1913 : « J'aspire au moment où mon travail me tiendra éloigné de la maison ». 26 octobre 1913 : « J'ai couché à Pornic chez François »[son fils] L'état de sa mère est très critique. On joint deux cartes de sa fille, Madeleine [1876-1965].
Dessin à la mine de plomb
FREMY Antoine Alexandre AugusteDessin à la mine de plomb, signé en bas à droite. [XIXe siècle] ; 19 X 30 cm. Dessin représentant un vaisseau de guerre au mouillage.
Lettre signée avec 3 lignes autographes
DUBUFFET JeanLettre signée avec 3 lignes autographes. mardi 31 octobre [1950], adressée à son cher René [de Solier] ; 1 page in-8 dactylographiée. Trop « occupé en ce moment avec mes peintures que je fais à tour de bras », Dubuffet n'a pas encore pu aller en librairie « feuilleter un peu ce sale livre [Les dieux ne nous aiment pas de Max Servais] [ ] Quelle drôle d'idée de donner mon nom à l'un de ses sales personnages ! ». Il ne connait pas Max Servais mais a déjà rencontré le directeur des éditions Corréa et sa femme qui « s'affuble d'un nom grotesque dans le genre de Solange de Poutrailles et Ghislaine de Calembredaine pour signer dans des feuilles obscures des articles prétendant être de critique d'art, d'ailleurs remarquablement ineptes. Enfin tant pis tout cela on s'en fout : qu'ils vivent heureux ensemble ! » Il prie de saluer de sa part « l'adorable Germaine Richier que nous aimons tous deux très fort, et que d'ailleurs tout le monde aime beaucoup. Quelle drôle d'idée elle a eue de mettre une statue dans cette affolante église de Savoie [Notre-Dame-de-Toute-Grâce sur le plateau d'Assy] où il y a des inepties de Matisse, Léger, Lurçat et les autres ». Il n'a jamais vu de statue de Germaine Richier et aimerait bien en voir une. Son ami Constant Rey Millet n'a jamais rien vu d'aussi « faux et imbécile que cette église ». Il ajoute de sa main que son ami « Afonso Ossorio a entièrement décoré une grande église aux îles Philippines et cette uvre gigantesque est extrêmement belle ».
Lettre autographe signée
MONTHOLON Charles-Tristan, comte deLettre autographe signée adressé à M. Potron, notaire à Paris. Paris, 18 mars 1826 ; 1 page in-4°, papier bruni. Au sujet du legs de Napoléon en faveur du général Cambronne : « Conformément au désir que vous m'en avez témoigné de la part du général Cambronne, j'ai arrangé avec M. Laffitte qu'il avancerait le paiement que par la Convention du 18 janvier dernier il s'était engagé à effectuer à 3 mois de date de la signature de tous les légataires. J'ai en conséquence l'honneur de vous prévenir que M. le Général Cambronne peut disposer immédiatement de la somme de 21882 francs qui ne serait éligible que le 18 avril prochain. Veuillez me faire connaître si cette somme devra rester ici à la disposition de M. le Gal Cambronne, ou lui être payée à Nantes ».
Manuscrit autographe signé
FARRÈRE ClaudeManuscrit autographe signé, intitulé « Un Sujet de Roman, par Sacha Guitry ». [Janvier 1923] ; 22 pages in-4°. Bel article de critique dramatique sur la pièce de Sacha Guitry, Un sujet de roman (créée au Théâtre Édouard VII le 4 janvier 1923). « Le public de M. Sacha Guitry a accoutumé de venir au théâtre Édouard VII pour y rire à gorge déployée. Hier, confiant dans son habitude acquise, il riait comme à l’ordinaire. Mais peut-être avait-il tort... [...] La nouvelle pièce de M. Sacha Guitry, réputé l’amuseur de Paris, est une pièce pleine de vérités très rares […] L’auteur du Blanc et du Noir, qui venait de commettre une façon de vaudeville, a jugé qu’il se devait de commettre, immédiatement après, une manière de tragédie. Et cette tragédie m’a bien l’air d’être un chef-d’œuvre. » Farrère décrit l’intrigue dramatique, rapporte quelques répliques frappantes, et conclut sur l’interprétation de « la plus belle pièce, à mon goût, de toute l’œuvre de Sacha Guitry, parce que la plus cruellement inhumaine » : « M. Levaillé, c’est Lucien Guitry, celui qui n’a pas besoin de texte. [...] Tout ce qu’avait créé Sacha, Lucien l’a multiplié. Et il semble, en vérité, qu’un seul cerveau, celui du père et celui du fils, ait mis debout ce résultat superbe. »
Photographie autographe signée
PÉTAIN PhilippePhotographie autographe signée, dédicacée à Mireille Perrey. 20 janvier 1942 ; 1 page grand in-4°. « À Mlle Mireille Perrey du théatre national de l’Odéon que j’ai eu la joie de voir hier à la représentation du Bourgeois Gentilhomme. Continuez Mademoiselle ! » Belle photographie.
Lettre autographe signée
MILLER HenryLettre autographe signée, adressée à Ariel Marinie. 15 juillet 1979 ; 1 page in-4°. Jolie lettre sur ses yeux et son amour pour une jeune actrice : « I have juste read the story you sent me. (My sight is no better, perhaps a little worse.) It is a very strange, but grupping story, and extremely well written. I would like, with your permission, to send it to a friend of mine N.Y.C. who edits a small mag.[azine] called “stroker”. I write for it exclusively. I feel he would like it very much and perhaps after to publish it in his review (but he does not pay, or if he does, it is a very small sum). Would this be agreeable to you ? Let me know, please. I am glad you continue to write these prose-poems - they are quite unique. Did your first one even get published in a French revue ? All good wishes to you. Aside from the trouble with my sight, I am in good shape and deeply in love with a beautiful young actress from Mississippi ( for 3 whole years now. Still happy, ébloui rather) Sincerely. Henry Miller. »“Je viens de lire l’histoire que tu m’as envoyée. (Ma vue n’est pas meilleure, peut-être un peu moins bonne.) C’est une histoire très étrange, mais captivante et extrêmement bien écrite. Je voudrais, avec votre permission, l’envoyer à un de mes amis, N.Y.C. qui édite un petit magazine appelé "stroker". J’écris pour cela exclusivement. Je pense qu’il aimerait beaucoup et peut-être par la suite le publier dans sa revue (mais il ne paye pas, ou s’il le fait, c’est une très petite somme). Cela vous conviendrait-il? Fais-moi savoir s'il te plaît. Je suis heureux que vous continuiez à écrire ces poèmes en prose - ils sont assez uniques. Votre premier article a-t-il même été publié dans une revue française? Tous les bons voeux à vous. Mis à part le problème avec ma vue, je suis en pleine forme et profondément amoureux d’une belle jeune actrice du Mississippi (depuis trois ans maintenant. Encore heureuse, plutôt ébloui). Sincèrement. Henry Miller.
Manuscrit de la première moitié du XIXe
ARMOIRIES — GÉNÉALOGIE FAMILLE DU BOSQUIEL.« Généalogie de la famille du Bosquiel ». Manuscrit de la première moitié du XIXe siècle en un cahier in-4° de 16 feuillets. Environ 110 blasons peints en marge du texte. Quelques blasons se présentant sous la forme de cartons. Cette famille semble avoir son berceau en Artois ou dans le Boulonnais. Beau manuscrit.
Lettre autographe
CAMPAN Jeanne Louise Henriette GenestLettre autographe, adressée à Nancy Macdonald, fille du maréchal Macdonald. Écouen, 26 mai 1813 ; 4 pages in-4°. Très intéressante lettre sur l’habillement des demoiselles de la Légion d’honneur : « Vous avez autant de goût que d’ordre et d’économie, tout le monde a été enchanté des objets que vous avez achetés pour Caroline Desaix. Elle a eu beaucoup de linge […] 3-12aines de chemises, 3-12aines de paires de bas, 5-12aines de serviettes de courtelle, 2-12aines de mouchoirs de batiste, 6 camisoles pour 3400 f à peu près. […] En attendant qu’elle se donne elle-même du linge et d’autres effets comme il convient surtout en province d’en avoir, car une femme ayant peu de linge et le changeant comme nous le faisons à Paris se voit lésée […] dans des familles où l’on ne fait la lessive que deux fois par an. » Elle raconte les inquiétudes de la jeune fille pour sa nuit de noces. Elle a dû rester auprès d’elle pour la rassurer jusqu’à minuit, pendant que le marié attendait dans une pièce voisine, mais « le lendemain, au déjeuner chez les cousins de Mr de Bellevaud , elle était gaie, bien portante et tout le tragique de l’affaire était parfaitement oublié. » Elle évoque « les espérances de paix ou de guerre, si nos héros […] les occasions d’étonner encore l’univers par leur valeur, l’univers a grand besoins de repos, et il est digne des nobles sentimens de l’Empereur d’en faire la première demande d’autant que son armée n’a jamais été ni plus belle, ni plus nombreuse, ni mieux disposée à combattre ». Mme Campan signait rarement ses lettres.
Lettre autographe signée
MISTRAL FrédéricLettre autographe signée, adressée à Maître Charles Vincens. « Maiano (Provenço) 15 de jun 1905 » (15 juin 1905) ; 2 pages in-12. Très bel et rare en-tête illustré d’une cigale en couleur, légendée en catalan : « Lou souleu mi fa canta » (Le soleil me fait chanter). Mistral écrit en catalan : « Dame Maria Mistral, la femme du Félibre, est très contente du timbre que j’avais demandé et elle me charge de vous remercier bien volontiers et me presse de vous écrire en son nom et aussi un peu au mien puisqu’il vient de votre vieil ami.Que le bon Dieu vous protège ! F. Mistral. »Superbe lettre illustrée.
Manuscrit autographe signé
ALAIN (Émile Chartier, dit)Manuscrit autographe signé, intitulé « Propos d’un Normand ». 2 pages in-4°. Au dos du manuscrit, figures géométriques et calculs. « Je vois que la Ligue des Droits de l’Homme, dans son bulletin, recommande des cartes postales (proportionnalistes) ; Il est remarquable que tant de républicains éclairés se soient laissés prendre par les mots. […] Voter, ce n’est pas précisément un des droits de l’homme ; on vivrait très bien sans voter, si l’on avait la sûreté, l’égalité, la liberté. Le vote n’est qu’un moyen de conserver tous ces biens. […] On conçoit très bien un système politique, par exemple le plébiscite, où chaque citoyen vote une fois librement, sans que ses droits soient pour cela bien gardés. […] Avec notre système et les perfectionnements qu’il peut aisément recevoir, comme limitation des dépenses électorales et secret du vote, nous arriverons à tenir en bride les grands Politiques, les Hommes d’État impatients qui ne parlent que de restaurer l’autorité. »
Manuscrit autographe
TARNAUD ClaudeManuscrit autographe. [Circa 1948] ; 1 page in-8°. Manuscrit autographe en 2 couleurs, rose et noir formant rosace dans un cadran avec au dos un autre manuscrit autographe, figurant le plan d’un texte. Cette rosace constitue ce que Claude Tarnaud appelait un « poème à occultation progressive ». Il s’agit selon toute apparence du premier jet du poème paru dans le n° 4 de la revue Néon, en janvier 1948 (page 3).
Lettre autographe signée
INDY Vincent d’Lettre autographe signée adressée à Emmanuel Chabrier. Paris 20 mai 1885 ; 4 pages petit in-8°. Relative au Chant de la Cloche, qui vient de remporter le Prix de composition de la Ville de Paris. D’Indy commence par féliciter son ami Chabrier pour son exquise Chanson pour Jeanne, avant d’évoquer les éditions Enoch à qui il n’a pas encore osé proposer sa Cloche, puis il commente, avec détachement et humour, le déroulement du vote qui lui a permis de remporter le concours. « J’ai eu tous les musiciens (excepté les bons) contre moi, un autre trouverait que ce n’est pas flatteur, mais je n’en suis pas fâché, l’Institut donnait en grand, nous avons enfoncé l’Institut, c’est un succès ». Donnant le nom de ses concurrents et des jurés, il détaille les cinq tours de scrutins qui furent nécessaires avant qu’il n’obtienne 10 voix contre 9 à Georges Hue et qu’enfin, tous puissent aller dîner chez le préfet Poubelle : « on pourrait appeler ça ‘de l’influence de la soupe sur les concours’. Les vraiment hostiles ont été Duvernoy, Dubois, Colonne et surtout Saint-Saëns ».
Manuscrit autographe abondamment corrigé.
CARCO Francis (François Carcopino-Tusoli, dit)Manuscrit autographe abondamment corrigé. 6 pages in-8°. Manuscrit relatant un entretien avec le poète de Belleville, Henri Marx [1885-1954].« C’est tout en haut de Belleville, dans une de ces vastes bâtisses modernes qui abritent des centaines de foyers […] que j’ai rencontré le poète aveugle Henri Marx entre les murs étroits d’une chambre dont il a fait son univers. Le poète des Heures ferventes, le dramaturge de l’Enfant maître, d’Arial, d’un Homme en marche, le romancier de Ryls un amour hors la loi, et de Sous un visage d’homme est à présent aveugle mais ces heures ferventes qu’il chanta n’ont rien perdu pour lui de leur intense et fécond rayonnement. La cécité, dit-il, contrairement à ce que l’on pense, ne m’a guère apporté qu’une très pénible infirmité ».
Manuscrit autographe
MONTHERLANT Henry Millon deManuscrit autographe, « Gide », [août 1927 ?] ; 5 pages in-4°. Brouillon d’un curieux article sur André Gide, à l’occasion du Voyage au Congo. Ce brouillon, dont la plus grande partie est biffée, est écrit au dos de tapuscrits corrigés et d’une lettre de la maison Grasset (26 août 1927). Après quelques ébauches évoquant notamment Gide et Phèdre, Montherlant avoue le peu de sympathie qu’il éprouvait d’abord pour Gide, dont l’idée du « péché » lui semblait ridicule. « Rien n’est si simple et si naturel que toutes les choses de la chair. Tant pis pour l’art, [...] mon instinct me le disait : que dans tout cela il n’y a de prohibition que ce qui cause du tort à ce qu’on aime. La voilà, la santé. Et j'étais agacé de tant de cachotteries, de sous-entendus, d’un tel manque de franchise dans la façon d’aborder ces questions. L’atmosphère de Gide ne m’était pas agréable. Je le trouvais potache. Ce «péché»! Ce « démon » ! Cependant il en vint à estimer Gide pour son attitude intellectuelle et la qualité de son art, et pour deux actes de courage : avoir embrassé publiquement Oscar Wilde sortant de prison, et avoir écrit L'Immoraliste. « Gide a soutenu que l’art avait besoin d’hypocrisie. Ceci, comme tant, doit être vrai, étant bien entendu que le contraire l’est aussi. Car on ferait faire un beau pas à l’art avec le manque total d’hypocrisie. [...] Et quand il n’y aurait eu l’art, il y a la vie, tellement plus importante que l’art, qui a tout à gagner à la franchise. » Aujourd’hui, Voyage au Congo témoigne d’une fraîcheur de désir et d’une vigueur de constitution admirables : « Gide se doit de poursuivre l’œuvre de salubrité morale à laquelle il s’est récemment donné. [...] Plus que dans le domaine purement intellectuel, il me semble qu'il œuvrera précisément dans la vie, dans cette grande œuvre de dégonfler ces fantômes par lesquels les hommes souffrent. »