Nos plus beaux documents autographes
4423 autographes de prestige trouvés
Lettre autographe signée
COLETTE (Sidonie Gabrielle Colette, dite)Lettre autographe signée, adressée à « Mon petit Léo » [Léopold Marchand, l’adaptateur de Chéri et La Vagabonde]. Sans date ; 3 pages in-4°, sur papier bleu avec en-tête « La Treille Muscate ». Belle lettre : « Je souhaite mon petit Léo que ce billet ne te trouve pas à Paris. Un voisin de campagne, arrivé hier soir, dit que le temps de Paris défie toute la grandiloquence des journalistes. Germaine Patat m’écrit qu’elle s’en va, malade, sur une plage du Nord. Nous autres, nous ignorons ces misères, naturellement, sauf les heures où on s’enferme de 2 h à 5 h 1/2 environ. Le voisin arrivé hier veut bien déjeuner sur sa terrasse aujourd’hui, mais il réclame un pull-over. Je te souhaite du repos et des monstres marins. Je pense que Ma-Misz a appris l’heureuse délivrance, il y a 8 ou 10 jours de Mme Daniel Dreyfus. C’est un garçon énorme, qui pesait neuf livres, et qui s’appelle Denis. Nous l’avons su le jour même par une dépêche du père enivré. Tu vois que nous n’avons pas grand-chose à te dire. […] “Ah ! ... qui me donnera, comme à la colombe un bésigue ailé, dans le soir qui tombe...” C’est dans Salammbô (celui de Reyer). Figurez-vous, mes enfants chéris, que Maurice a cessé de fumer. Ça ne remonte pas, comme il est dit dans le Petit café, à Pépin le Bref et Charlemagne. Son abstention date de huit jours. Mais il est en proie à des phénomènes de désintoxication, qui me feraient pitié si ce n’étaient pas des phénomènes de désintoxication. J’ignore Saint-Tropez, c’est horrible. Il paraît que les commerçants ouvrent à 7 h du matin et ne ferment (je parle des épiceries, parfumeries et objets d’arts, et non des “boîtes”) que quand il n’y a plus de clients. « Je vends du thon à l’huile, du jambon et des nouilles à 11 heures du soir » me confie l’épicière. Ma fille, dans sa villa phalanstère, fait la cuisine. De temps en temps, elle vient avec un panier, le remplit chez moi d’oignons, de pommes de terre et autres denrées, et s’en va comme une pie qui a volé une cuiller à café. »
Lettre autographe signée
KIPLING RudyardLettre autographe signée, adressée à Maurice Guyot. Paris, le 16 janvier 1924 ; 2 pages in-8°, en anglais, enveloppe timbrée jointe.« Dear Monsieur GuyotWhen you first conveyed to me the news of your wife death, I wrote you a letter which - after all - I did not send because it seemed to me too intimate an intrusion on your sorrow. A sorrow that, one knew well, one worse from any stranger or friend, could alleviate. I do not myself, think that even time and the passing of life does much to hunt that grief. One can only sympathize smartely from a distance ! I have not yet received any official intimation from the director of the Information universitaire but I will do my best to meet his news. Thank you for the University bulletin which in my capacity of Rector of the University »…
Lettre autographe signée
PROUT SamuelLettre autographe signée « S. Prout », adressée à M. J. Henderson. Sans date ; 4 pages in-8°, en anglais, traduction tapuscrite jointe. Prout se lamente de la mort d’un ami. « My aversion to letter-writing is unpardonable — and as always —. I must begin with an apology. […] Last week my valued medical friend Doc. Young, whom you met in my room — universally beloved and respected, fell victim to this fearful epidemic in its most fearful asiatic form. This morn’g I was one of the mourners to have the poor body in the tomb, ‘til we meet at the fathering of countless multitudes at the final judgment and solemn crisis. Seldom has there been such a procession of mourners followed by 15 carriages of the respect entertained for the deceased. Every house on Denmark Hill and every shop in the village was closed […] This is a sad gap in our little circle. He had collected with good taste, an extensive number of most valuable draw’gs by the old masters, also rare prints — pictures, bronzes, etc. […] Like yourself he collected treasures of art, with the desire and always ready to contribute to the enjoyment of others […]. Your new Guardi I have not see, and woe is me that a dog at my heels has prevented my seeing your valuables. I may only dream the enjoyment you offer, and indulge imagination. »
Récit de ses obsèques
Les obsèques de ROUGET DE LISLELettre autographe signée, adressée à son neveu Charles Le Forestier à Nancy. Choisy 29 juin 1836 ; 3 pages 1/2 in-4°, adresse.PRÉCIEUX TÉMOIGNAGE SUR LA MORT ET LES OBSÈQUES DE ROUGET DE LISLE À CHOISY-LE-ROI, CHEZ LES VOÏART.L’état de Rouget de Lisle avait gravement empiré le 25, « par la décroissance rapide des facultés morales et des forces physiques de notre pauvre malade », puis il perdit connaissance. « Il ne reconnut plus personne, il ferma les yeux, sa respiration s’accéléra, son agonie commença et à minuit du 26 au 27, il rendit le d[erni]er soupir. »… Voïart fait ensuite le récit des obsèques : « Un détachement de la Garde Nationale commandé par un officier escorta le convoy, une couronne de fleurs blanches et de laurier, son épée, sa croix d’honneur fixée sur son cercueil par des crêpes exprimaient les titres du défunt aux regrets de ses contemporains. […] Un jeune ouvrier de la Maroquinerie apporta un faisceau de fleurs d’immortelles qu’il distribua par bouquets à tous les assistants et à la Garde Nationale qui les mit au bout de son fusil. » Après le discours du général Blein, « nous entendîmes entonner La Marseillaise par les mêmes jeunes ouvriers qui avaient distribué les immortelles et par la Garde nationale. » Élisa Voïart, son épouse, ajoute quelques mots.
Lettre autographe signée
BRASILLACH RobertLettre autographe signée, adressée à une femme. Paris, 20 septembre 1941, 1 page 1/2 in-4°. Il répond à une épouse de prisonnier: « Vous semblez croire que j’étais avec lui en captivité. C’est une erreur. J’avais quitté Ingwiller en avril 1940 pour l’état-major de la 3e armée. Nous avons suivi ensuite le sort de nos camarades respectifs, et je n’ai pas eu le plaisir de le revoir. J’étais, moi, en Alsace du Sud d’abord, puis en Westphalie. J’ai eu la chance de pouvoir rentrer, grâce aux efforts de mes amis (réclamé par le gouvernement français dès juillet 1940 !), après neuf mois de captivité, en avril 1941. Hélas je ne puis pas grand-chose de direct pour mes camarades prisonniers, je vous le dis franchement. Je vous demanderais toutefois de me donner le numéro, et l’adresse de votre mari, et un motif de libération, au cas où une occasion se présenterait. Mais, à mon avis, pour lui, le meilleur système reste la raison sanitaire. Il faudrait faire faire des certificats médicaux (vous lui en enverrez un double épinglé à une lettre réglementaire) attestant qu’il a eu une maladie antérieure à la guerre. Vous adresserez le dernier à la Croix-Rouge, soit à Genève, soit à ses représentant dans la France du Nord. J’ai vu plusieurs camarades revenir avec ce motif. […] Les médecins allemands sont très libéraux. Dites-moi néanmoins quels sont les motifs que vous avez mis en avant pour vos démarches (car, en principe, le motif professionnel me semble un peu difficile à alléguer). » Il lui confie les conditions de sa captivité : « Nous avons été chauffés l’hiver dernier bien mieux qu’à Paris, et si la vie de l’officier captif est terriblement ennuyeuse, et moralement pénible, elle est fort supportable matériellement. » Il fera tout ce qui est possible pour son mari et surtout qu’elle ne se décourage pas.
Carte autographe signée
MIRÓ JoanCarte postale autographe signée, probablement adressée à H. Matarasso. Palma, 14 octobre 1960 ; 1 page in-12 oblongue.« Cher ami, je viens de rentrer de Montroig pour me remettre au travail. Je suis très content que vous ayez pu récupérer ces vieux dessins qui ont pour moi une grande valeur humaine. Bravo ! Pour vous et pour votre femme, nos plus affectueuses pensées, Mirò »
Lettre autographe signée
LOTI Pierre (Julien Viaud, dit)Lettre autographe signée, adressée à un ami. Sans date [mai 1883]; 3 pages in-12. Très belle lettre de Loti avant son départ à bord du cuirassier L’Atalante, pour la campagne du Tonkin sous les ordres de l’amiral Courbet.« Je vous écris de Brest, du Parisien, le café légendaire des officiers de marine. Nous sommes là un groupe, tous ceux de L’Atalante, bien des inconnus les uns pour les autres, appelés par notre destinée à vivre dans une promiscuité continuelle, pendant longtemps sans doute, — nous dévisageant, ébauchant pour faire une espèce d’intimité. On nous appelle les Tonkinois et une foule de camarades viennent nous voir parce que nous allons partir... J’entrevois avec une tristesse étrange, une espèce d’horreur, ce Tonkin, ce pays jaune où le sort m’envoie. J’ai le cœur affreusement serré de ce départ inattendu, de tout ce que je laisse derrière moi et que je ne retrouverai peut-être plus, amis, famille, amour... Le lendemain de ma dernière lettre à vous, j’ai reçu cet ordre impossible à prévoir, et je suis parti, sans délai, laissant brusquement tout ; on nous presse et nous allons bientôt prendre la mer... Envoyez-moi un mot d’adieu ; voulez-vous, j’y tiendrais bien ; en me répondant vite, vite, cela arriverait encore. Adressez à Brest, à bord de L’Atalante. Nous ne partons que dimanche. »
Lettre autographe signée
MUCHA AlphonseLettre autographe signée. « Rue de la Grande Chaumière 13. Lundi » ; 1 page in-8°. « Je suis désolée de ne pas avoir pu venir saluer hier Monsieur et Madame Manuel. Quel mauvaise infortune. Justement la semaine passée je change d’adresse en déménageant ure de la grande chaumière, en face de mon atelier et c’est pour cela, que la carte ne m’est parvenue qu’aujourd’hui. Comment réparer ma grande faute ? Peut-être dimanche prochain — serai-je importun ? Je pourrai apporter quelques dessins? Toujours à votre service, votre disposition, c’est mon plaisir. »
Lettre autographe signée
CHARPENTIER FrançoisLettre autographe signée (minute avec ratures et corrections), adressée à « Monseigneur ». 30 décembre 1667 ; 3 pages in-4° (rousseurs). Belle lettre sur le catalogue des villes prises par Louis XIV en vue d’une galerie des batailles.« Avant que de vous renvoyer le catalogue des prises de villes et des batailles arrivées sous le règne de Sa Majesté, je l’ay non seulement examiné en mon particulier avec le plus de soin qu’il ma esté possible, mais mesmes j’en ay pris l’avis de quelques personnes fort informées de nostre histoire, et sur tous, des Messieurs qui composent nostre Assemblée [...] J’ay trouvé que le nombre de 53 ou 54 tableaux que vous avez desirez, envelope tout ce qui est de plus remarquable depuis l’avenement de Sa Mté a la Couronne. Car en 1648 que les troubles de la France commencerent jusqu’en 1654, il sest fait peu de choses hors du Royaume, et je nay pas creu qu’on deust marquer les succez des armes du Roy dans ses propres Estats, pour ne point perpetuer la memoire de nos désordres. Depuis 1654 jusques en 58 que l’on commença a parler de la Paix, il sest fait veritablement plusieurs actions considerables, mais il y a eu beaucoup de reprises de villes que les ennemis nous avoient enlevées devant nos troubles, et on ne peut mettre deux fois les tableaux de ces places dans une galerie ou la diversité des peintures fait le principal ornement. »Ancienne collection Jean Hanoteau.
Ensemble de manuscrits musicaux autographes signés
WYLD AlfredoEnsemble de manuscrits musicaux autographes signés :— « Danse chinoise ». Manuscrits autographes, signés en tête, avec cachet de l’auteur. Ensemble de 8 pages in-folio.— « Danse Orientale ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de l’auteur. Ensemble de 4 pages in-folio.— « Méditations ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de l’auteur et de la Société des Auteurs Compositeurs (1938). 6 pages in-folio.— « Rag-Time ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de l’auteur et de la Société des Auteurs Compositeurs (1937). Daté de 1910 ; 4 pages in-folio.— « Toccata ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de la Société des Auteurs Compositeurs (1936). 4 pages in-folio, effrangées.— « Zapateado ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de l’auteur et de la Société des Auteurs Compositeurs (1937). 5 pages in-folio plus la page de titre.— « Bajo la mantilla blanca, danse espagnole ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de l’auteur et de la Société des Auteurs Compositeurs (1937). 7 pages in-folio.— « Paso doble ». Manuscrit autographe, signé en tête et à la fin, avec cachet de la Société des Auteurs compositeurs (1937). 4 pages in-folio.— « Fête villageoise — Piano seul ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de la Société des Auteurs Compositeurs (1938). 8 pages in-folio plus la page de titre.— « Fête des fous - Piano seul ». Manuscrit autographe, signé en tête, avec cachet de l’auteur et de la Société des Auteurs compositeurs (1938). Ensemble de 8 pages in-folio plus la page de titre.— « Les Gitanes ». Suite orientale. 7 pages 1/2 in-folio. On joint un manuscrit (sans doute une copie pour La danse orientale).Belle et rare réunion.
Lettre autographe signée
NUNGESSER CharlesLettre autographe signée, adressée à sa mère. Tucuman, 15 février 1913 ; 8 pages in-8°.« Chère Maman, Depuis trois semaines, aucune nouvelle de France et aujourd’hui, tout d’un coup, trois lettres, deux de toi et une de Robert. Tu me dis que tu as fait toutes les banques, mais n’importe quelle banque te paieras toujours un billet argentin au moins 108 piastres. Je t’en envoie encore un dans cette lettre. Va à la Banque de France ou comme tu voudras, à la banque Victor, en face de la gare. […] Pour mon service militaire je demande aujourd’hui même un sursis d’un an afin d'être tranquille et de ne pas avoir d’ennuis. […] J’espère que tu es en bonne santé et que tu commences à te faire moins de bile qu’avant. Tous les mois, à partir de maintenant, je t’enverrais 50 piastres, soit 108 francs, tous les mois. […] Je pense à toi autant que tu penses à moi et je voudrais déjà pouvoir aller t’embrasser. […] Ce pauvre Robert est assez mal parti à Valenciennes d’après ce que je vois. Connais-tu la jeune fille dont il veut faire sa femme ? Qui est-elle ? […] J’ai revu toute la famille Hautcoeur à Tucuman le jour de l’arrivée de Pierre. J’ai été le chercher en automobile à la station. Il est grandi, grossi, méconnaissable. Il a été très gentil. Nous avons passé une bonne journée ensemble, je t’assure. Mon oncle a payé le champagne et m’a invité à aller à Rio Colorado. J’ai fait la bête et j'y suis allé. […] Jusque maintenant, aucune lettre de Louis, d’ailleurs, je crois comprendre que les Hautcoeur et les Barbieux sont brouillés. Bref, moi, pour le moment, je m’occupe de me faire une situation en dehors de mon travail d’automobile ».
Ensemble de 13 documents (6 photographies légendées ou signées par lui, 3 lettres autographes signées, 4 lettres signées)
NOBILE UmbertoEnsemble de 13 documents (6 photographies légendées ou signées par lui, 3 lettres autographes signées, 4 lettres signées), adressés au docteur Fernand Fossier. — 7 lettres : de 1968 à 1975, adressées au docteur Fernand Fossier. Il est question de son dirigeable Norge, de Charcot, de son ouvrage « Le Français au Pôle Sud », de l’envoi des photographies ci-dessous, de Voisin « qui était un héros de ma jeunesse », de P. Bellemare dont il est mécontent, d’un neveu qui s’appelle comme lui et qui est médecin, de l’avenir des dirigeables.— 6 photographies : Sa chienne la fameuse Titina qui a vécu lors de son atterrissage forcé sur le pôle sous la tente rouge ; cliché le représentant avec sa fille, Maria (1926) ; cliché le représentant avec sa fille, Maria (1968), signée ; 3 photographies anciennes représentant le dirigeable Norge en vol sur la campagne romaine, l’une d’elle est signée.On joint une carte de remerciements de sa femme, Gertrude, pour un foulard.
Lettre autographe signée
JAMES HenryLettre autographe signée, adressée à Mlle Souvestre. « November 4th »; 16 pages in-12. Sur papier à en-tête du « 34, de Vere-Gardens » (Kensington, Londres). « Dear Mademoiselle […]. I have come back from the country without having written to you again, but I will not come another hour. I took a chill while away which give me a violent cold so that I felt quite too little inactive of any faculties to hold epistolary ... with a lady of your formidable nation ! I will writing these next days, …………… to two friends of mine, one in New York and one in Washington, ………… M. Ribot, so that we will be so good as to call after ... they will be …… prepare to give him a friendly welcome of propose ……… rather than reasons .... impact to you ............ that I have for a long time part found myself forced to observe very religiously ……………………… of not going direct introductions in America to any person with ………… I have not direct personal acquaintance (buy) constant abscence from my owne country has …………… very much the intuinacy of any social relations …… …… it is a simple fact that will ………………… in the americans cities few persons (whose acquaintance would be worth a visitor sanking with whose I am in such terms as to make it all geither confortable to a stranger however
Lettre autographe signée sur les funérailles de Nelson.
SUR LES FUNERAILLES DE NELSON HoratioLettre autographe signée de M. Passaert (?). Lundi 14 janvier 1832 ; 4 pages 1/2 in-4°. Intéressant témoignage sur les obsèques de Nelson en 1805. Il n’a pu assister aux obsèques de Pitt et Fox, mais a vu celles de Nelson, qui furent un magnifique spectacle : « Toutes les villes d’Angleterre et toutes les corporations avaient envoyé des députations, tous les corps de l’armée de terre des détachemens et les regimens entiers des gardes à pied et à cheval précédaient et suivaient la marche ; mais de toute la marine des trois royaumes, il y avait de chaque vaisseau suivant sa force des marins de tous grades depuis le mousse jusqu’au capitaine et tous les officiers supérieurs que leur service ne retenaient pas a leur bord. Le corbillard était remplacé par un char en forme de vaisseau représentant de la manière la plus exacte celui sur lequel l’amiral avait été tué, ayant absolument les mêmes dimensions et le même aspect. Ce vaisseau était traîné par des chevaux cachés dans la quille et aurait semblé se mouvoir et glisser sur la terre comme sur les vagues, si une quantité innombrable de marins ne s’y était attelée. Sur le pont du vaisseau, près du grand mât était un catafalque fort élevé, où le corps était déposé. Mais ce catafalque recouvert de drapeaux semblait servir de lit à l’effigie de l’amiral représentée fidèlement en cire et revêtu de ses habits. Le corps était entouré de tous les marins, mousses, mâtelots, contre-maîtres, pilote, aspirant officiers, sous-officiers de son bord et présens au combat. Tous couverts de crêpe et de lauriers paraissaient bien plus pénétrés de leur douleur que du souvenir de la victoire et c’était chose touchante, même pour un bon Français de chercher sous cette forêt d’étendards dont le vaisseau était pavoisé au milieu de ces ......... si mâles et si consternées cette représentation d’un reste d’homme dont la moitié des membres s’était perdue dans les divers combats où il s’était signalé. En voyant l’exiguïté de l’homme et le peu qu’il lui restait de sa personne on s’étonnait que le boulet qui l’acheva y eut trouvé sa place. Encore survécut-il assez pour jouir de sa victoire et entendre les derniers hourras. » Vient ensuite la description du cortège royal, des familles nobles et notables, de toutes les cours de justice, de la population. « C’est au milieu de cette pompe vraiment triomphale qu’il fut conduit à l’abbaye de Westminster pour y être inhumé auprès des Rois et des grandes célébrités de tous les âges ». Précieux témoignage.
Lettre autographe signée
BRETON AndréLettre autographe signée, adressée à l’attaché culturel de Suisse. Paris, 24 décembre 1947; 1 page in-4°.« Je m’excuse vivement d’avoir tardé à vous répondre, en raison de mon état de santé et d’un certain nombre de dispositions que j’étais obligé de prendre en conséquence. Je voulais être en mesure de vous donner une assurance et jusqu’à ces derniers jours il m’eut fallu rester dans l’évasif. Je suis extrêmement sensible à l’offre que vous voulez bien me faire de votre part de celle de M. l’Ambassadeur. Il va sans dire que je me tiens à votre disposition pour une série de conférences en Suisse au printemps prochain. Je souhaiterais toutefois qu’elles puissent être prévues pour la seconde moitié de mai : force m’est, en effet, de quitter Paris pour trois mois à partir du début de janvier et je désirerais ne me rendre en Suisse qu’après avoir repris contact avec les choses de mon entourage habituel. Il me semblerait, en outre, très désirable qu’une exposition d’oeuvres surréalistes puisse être organisée à Genève ou à Berne : il me semble qu’elle aurait une valeur d’illustration irremplaçable et qu’elle répondrait au désir de bon nombre d’amateurs d’art. Même en mon absence de Paris, je me suis assuré qu’elle pourrait être réalisée en esprit dans les meilleures conditions. »