Nos plus beaux documents autographes
4423 autographes de prestige trouvés
Lettre autographe signée
NERVAL Gérard de (Gérard Labrunie, dit)Lettre autographe signée « Gérard Labrunie », adressée à son oncle Jean Labrunie. 17 août 1840 ; 2 pages in-8° à lencre sur papier, pliures, petit trou sur la page dadresse dû au décachetage (sans atteinte au texte).« Je profite du départ de mon cousin pour vous dire combien je désire vous aller voir à Sainte Foy, et vous remercier des choses aimables que vous avez bien voulu écrire dernièrement à mon père en ma faveur. Nous vivons tellement éloignés, que ces marques de souvenir sont dautant plus précieuses, et il faut bien regretter que nos positions rendent un rapprochement si difficile, mais peut-être cette année ou la prochaine me sera til possible de réaliser un désir que jai depuis bien longtemps. Lorsque jai passé à Agen, il y a quatre ans, mon intention avait été de venir vous voir à Sainte Foy, mais le tems était devenu si mauvais et jétais tellement en retard relativement à une affaire de Paris, quil ma fallu y retourner bien vite, espérant que je reviendrais lannée suivante dans vos pays. Mais depuis ce tems là je nen ai pas retrouvé loccasion. Le soin de mon avenir ma obligé à faire trois grands voyages en Allemagne, où lannée dernière jai été envoyé par le Ministre de lIntérieur chargé dune mission. Aujourdhui je suis encore au moment de repartir, mais pour trois ou quatre mois seulement. Lannée dernière, au moment où je partais pour Vienne, jai eu le plaisir de voir ma tante, et il me sera bien agréable de renouveler sa connaissance, dans des circonstances plus heureuses, puisque mon cousin était malade alors.Je vous envoie deux ouvrages que jai fait paraître dernièrement, et dont le premier a été représenté à la Porte Saint Martin. Je désire que ces essais vous fassent quelque plaisir. Nayant pu malheureusement prendre du goût pour la profession de mon père, jai besoin du moins de justifier le choix que j'ai fait dune carrière plus difficile, quoique non moins honorable. Avec de létude et du travail je pense que lon peut réussir dans tout aujourdhui ».Les lettres de Gérard de Nerval sont rares et recherchées.
Aquarelle originale signée
DUBOUT AlbertAquarelle originale signée. 31,5 x 24 cm. Aquarelle exécutée pour lillustration des Trois Mousquetaires (page 79 : « Monsieur dit-il, vous vous ferez étriller, je vous en préviens, si vous vous frottez ainsi aux mousquetaires ! »)
4 lettres autographes signées.
POULENC FrancisEnsemble de 4 lettres autographes signées. Sans date ; formats in-8° et in-4°: « Je suis très sincèrement heureux d'apprendre par Raymonde vos fiançailles. Le bruit m'en était parvenu quand j'étais encore à Paris mais de peur d'être indiscret, je n'avais osé pour téléphoner. Vous faites là un mariage selon votre coeur et je vous en félicite. » « Vous êtes bien indulgent quant au Bestiaire. Je regrette que vous ne l'ayez jamais ouï aux instruments. On le donne le 24 de ce mois. Hélas vous êtes au Rhin. Mais dites-moi cher ami, n'êtes-vous pas malheureux, vous faites-vous à cette vie nouvelle ? Je vous plains et pense à vous. J'ai peut-être tort car malgré tout vous me semblez vous occuper pas mal de musique. Vous avez de la chance d'avoir vu Arnold Isch. C'est un type étonnant. Il faut s'en méfier par exemple et ne pas oublier que tout cela c'est made in Germany, c'est à dire très loin de nous. Le Gendarme enfin terminé, et que j'ai hâte d'entendre à l'orchestre passe au théâtre Michel 3 fois en matinée, les 24,25 et 26 mai. On vient de donner Cocardes à Londres avec instruments, cela a beaucoup porté. [ ] Je termine mes Max Jacob dont je ne suis pas encore content, à l'exception du dernier. Que les mélodies sont choses difficiles et ne souffrent pas la médiocrité !!! » « Que devez-vous penser de mon silence, vous qui si gentiment, par deux fois m'avez donné cet été de vos nouvelles. [ ] Si je ne vous ai pas envoyé non plus Les Biches, c'est que je n'oublie pas ma promesse de vous donner les épreuves, puisque vous voulez bien attacher quelque prix à mes gribouillages marginaux. Ces épreuves sont chez M. Arnold qui s'en est servi pour écrire son article au Mercure (inouï !!!). À mon prochain passage, je les ferai passer de chez lui, chez vous. J'ai beaucoup travaillé tout cet été. Revu et en grande partie corrigé l'orchestre des Biches. J'ai supprimé des tas de difficultés techniques pour les instruments à vent, renforcé certains passages, etc. etc... Je suis sûr maintenant d'un très bon rendement. Comme nouveautés, j'ai écrit un trio pour piano (hautbois et basson en 3 parties allegro rythmico andante- allegro Italien) et travaillé à mon concerto pour piano et orchestre (marches militaires). J'espère que vous aimerez tout cela, d'une manière assez nouvelle, je crois. La Société des Auteurs me demande votre signature pour la déclaration des Biches (traduction). Soyez assez gentil pour me renvoyer le plus vite possible, signé le papier ci-joint. » « Soyez patient et ne vous ennuyez pas trop. Vous avez ma chambre. Vous ne savez pas quel bonheur vous échoit. Je suis en Touraine depuis le 25 mars. J'ai eu la jaunisse. C'est éreintant. Je retravaille ferme depuis 4 jours. Je termine Les Biches. Je suis assez content. J'arrive au port, espérons sans trop de fuites. »
Photographie avec quatrain autographe signé
PAGNOL MarcelPhotographie avec quatrain autographe signé. 28 X 20 cm. Photographie des frères Manuel. Belle photographie de jeunesse recouverte d’un extrait de Catulle, acte II : « Mais quand la mousse aura dévoré jusqu’aux stèles,Nous pauvres morts, mangés par la vie immortelle,Mais sauvés de l’oubli par tes vers émouvantsNous revivrons au cœur fraternel des vivants ».
Lettre autographe signée
PAGNOL MarcelLettre autographe signée, adressée à un ami. 17 juin 1923 ; 4 page in-4°. En-tête de la revue littéraire « Fortunio ». Longue lettre détaillée, relative à la nouvelle entreprise qu’il veut monter, fondée à Paris, sous sa seule responsabilité financière : une revue littéraire intitulée Le cahier bi-mensuelle. Les nouveaux collaborateurs et associés seront Malot, Rim, Ch. Brun, Myrriam, Bourdet, Jean Garat et quelques autres. Il seraient douze en tout. Cette revue serait mise en vente par la maison Hachette et bénéficierait de correspondants, directeurs régionaux à Saint-Étienne, Marseille, Lyon, Nice, Toulouse. Il explique ensuite l’esprit qu’il voudrait donner à la revue : « La tendance de la revue : classicisme moderne, les œuvres idéales pour nous devraient être celles que Rabelais, Montaigne, Villon eussent écrites, vivant aujourd’hui. Et surtout guerre acharnée au commerce littéraire. » Il a un certain nombre d’appuis à Paris, sur lesquels il peut compter et est sûr de réussir : « Pour moi, le rôle que je veux jouer dans cette affaire, c’est celui d’organisateur de la victoire : je vous affirme que la victoire est sûre. » La revue littéraire ne l’intéresse plus autant, et il en donne les raisons : « Je sais que je m’étais trompé assez lourdement sur le choix de mes collaborateurs […]. La fondation de Fortunio a été pour moi un exercice, j’y ai fait mes dents. » Ce qui l’intéresse maintenant, c’est refaire le Mercure « Cette revue sera l’organe du groupe provençal, sans pour cela répandre une odeur d’ail. C’est notre façon de penser qui sera provençale, notre clarté latine, notre colère subite devant les snobismes, notre ironie acérée contre les mercantis de l’art. » Et pour se lancer dans la création de ce nouveau Mercure, il a besoin de nouveaux associés. « Je veux tenter la grande entreprise. Mais il est naturel que je choisisse d’autres associés. »
Lettre autographe signée
RAFFAËLLI Jean-FrançoisLettre autographe signée, adressée à M. William Pengelg. Paris, 2 janvier 1897 ; 2 pages in-12.Extraordinaire lettre sur l’impressionnisme. « Il y a longtemps que je veux répondre à votre aimable demande, mais je vis au milieu d’un ardent travail et ne sais gère m’en distraire. Vous me demandez quel est le Credo Impressionniste. Il faudrait un volume pour vous répondre . Et lorsqu’on ne peut écrire un volume il faut se borner à écrire une phrase et la voici : L’impressionnisme est le retour fervent à l’émotion esthétique, intellectuelle et morale, de la nature et des idées. C’est l’étroite communion des êtres avec tout ce qui les entoure, les émeut et les passionne. C’est l’âme en émoi dans la vie universelle! »
Lettre autographe signée
SAINT-SIMONLettre autographe signée, adressée à M. de Chiron. La Ferté, 20 août 1740 ; 1/2 page in-8°. « Vous scavez obliger, Monsieur, ce qui ne se trouve pas toujours obliger agreablement. Je ne me suis comme de raison adressé qu’à vous pour le Sr de Lorme, c’est a vous a qui il doit voire il est juste qu’il l’apprenne de vous, et que je m’en tienne a la reconnaissance. Je vous supplie donc que cela soit ainsy et d’estre bien persuadé Monsieur que vous avés en moy l’homme le plus parfaittement acquis. Le Duc de St Simon ».
Lettre autographe signée et memoires
MASERS DE LATUDE (Jean Henry, dit Danry, dit)Lettre autographe signée (brouillon), adressée « à Monsieur le President & à Messieurs les representants des peuples de la Chambre des Congrès à Washington ». Paris, 29 août 1804 ; 2 pages in-folio (31,5 x 20 cm).« La renommée ne cessant de publier dans toute lEurope, vos sublimes vertueux et le bonheur du Grand Peuple qui a mis son sort entre vos mains quel est lhomme au monde, qui par son esprit et ses talents, ne désire point dêtre connu et de mériter lattention, des hommes aussi sages. Je suis Latude, ingénieur : jay été enfermé pendant trente cinq années dans les cachots de la Bastille, et le premier qui ait échappé de cette terrible prison, et après le duc de Beaufort, je suis le second prisonnier qui parvins à me sauver deux fois de la Tour de Vincennes. Pendant que je gémissais dans les cachots de ces deux prisons, je fis des observations, sur tous les objets, qui se présenterent à mon imagination et je fixai mon esprit, sur lobjet le plus noble, cest à dire sur les armées qui décident du sort de toutes les nations. Jobservai que jusquen 1758 tous les officiers et sergens, de toutes les armées des potentats et des Républiques, navaient pour attaquer et se défendre, les officiers que des spontons, et les sergens des hallebardes. dans toutes les batailles, on nen venait pas toujours à larme blanche et que dans ce cas, dans deux armées composées de cent mille hommes chacune, il sen trouvait vingt mille, qui étaient précisément les plus adroits et les plus courageux qui ne pouvaient atteindre lennemi.Bien assuré que lintention de tous les souverains, était de rendre utiles tous leurs guerriers, je crû devoir composer un mémoire à ce sujet.En 1758, jétais dans un cachot de la Bastille, avec les fers aux pieds et aux mains, et il métais impossible dobtenir de mes persécuteurs, du papier, de plumes et dencre, pour venir à bout de faire ce que je désirais, il fallût que je devinsse créateur, pour cet effet, de la mie de mon pain, pêtrie avec ma salive, je fis des tablettes de six pouces carrés, qui me servirent de papier, et de larrête triangulaire, que les carpes sont sous le ventre, jen fis une plume et à defaut dencre, je me servis de mon sang. Mon memoire fini, je demandé un confesseur, le Gouverneur menvoya le père Griffet jésuite, qui à ma prière, prit mon projet sous sa protection, depuis ce moment il me fut impossible de revoir ce confesseur. A ma sortie de prison, jappris que tous les souverains avaient mis mon projet à exécution. Comme ce projet vû son utilité généralement reconnue a sans doute mérité lapprobation de toutes les nations, je mestimerais heureux, si en voyant des fusils entre les mains de vos officiers et sergens, vous disiez, Messieurs, ce changement darmes est une production de lesprit dun prisonnier, linfortuné Latude » On joint un volume « Mémoires de Henri Masers de Latude, ancien ingénieur, prisonnier pendant trente-cinq années à la Bastille et à Vincennes, sous le nom de Daury ; à Charenton sous celui de Danger ; et à Bicêtre, sous celui de Jedor. » Paris, chez Latude, rue de Grenelle, de limprimerie de la veuve Lejay. 1793; 20,5 x 13 cm, 2 tomes en un volume in-8, reliure plein maroquin rouge, dentelle dorée sur les plats, dos lisse, titre en lettres dorées. Exemplaire revêtu de la signature de Latude. Lillustration comprend deux portraits gravés au pointillé, celui de Latude gravé par Canu daprès Vestier, et celui de Madame Legros par Clément daprès Pujos. Quelques feuillets uniformément roussis.Première édition sous ce titre des célèbres mémoires de « lune des plus touchantes victimes du despotisme royal ». La première édition vit le jour en 1791, sous le titre de Despotisme dévoilé ou Mémoires de Latude, publiée par Thierry.Victime de lui-même, Latude a croupi dans les cachots pendant trente-cinq ans pour avoir envoyé, pour se faire remarquer, un colis piégé à la Pompadour, tout en prévenant à lavance lentourage de la favorite du complot dont elle allait être la cible. Arrêté, soumis à un interrogatoire en règle, Latude avoua la supercherie. À la faveur de circonstances rocamboles- ques, une mercière de Paris, Madame Legros, fit de la libération de Latude le combat de sa vie jusquà obtenir pour ce malheureux lélargissement définitif.
Lettre autographe signée, adressée à Jacques Natanson
PAGNOL MarcelLettre autographe signée, adressée à Jacques Natanson. 6 pages in-4°. « Au fond, tu es comme moi ; tu aimerai assez collaborer avec moi, mais tu prévois une longue suite d’emmerdements divers, suite inévitable des collaborations, quand les gens qui collaborent ont tous deux du talent et une forte personnalité. Envisageons donc les inconvénients, et voyons s’il n’y a point de remède.1°) - Signature - Je serai également gêné de signer avant ou après toi.2°) - Dans toute collaboration, chacun des deux collaborateurs est absolument persuadé, après la générale, qu’il n’a écrit que les bonnes scènes. Ceci n’est pas une plaisanterie, c’est absolument et rigoureusement vrai.3°) - Deux talents ne peuvent s’ajouter pour une œuvre de qualité. Si une suite de circonstances saugrenues me forçait d’ajouter une scène au Greluchon, même si cette scène était la meilleure que j’écrirai de ma vie, elle foutrait ta pièce par terre.Ceci posé, il reste que nous pouvons collaborer pour une œuvre de second ordre ; ta science innée du théâtre peut aider la mienne grandement. Nous pouvons faire une pièce très drôle, très mouvementée, très Palais-Royal en un mot et comme le frick est une denrée partageable, il n’y aurait pas de difficulté de ce coté-là. […] Quant à une vraie collaboration, ne faisons pas ça. Je ne suis pas jaloux, tu le sais, et toi, je l’admets, comme j’admets Daudet ou Bataille, c’est-à-dire que j’admire ce que tu fais, sans le comparer à ce que je fais moi-même. Cependant, tout nous destine à être sourdement ennemis. […]. Quand nous tiendrons à nous deux, les plus beaux théâtres de Paris, c’est-à-dire dans deux ou trois ans, tu penses comme nous serons aimés par la douzaine de demi-siphons qui font les échos dans les journaux. Je suis un solitaire, j’ai un grand mépris pour ces malheureux ; mais beaucoup de gens plus forts que moi s’y sont laissé prendre. […] Nous associer, oui. Nous allons faire une pièce en fumant la cigarette, pour nous amuser et gagner de l’argent, mais pas de la gloire, parce que çà ne peut pas se partager. Si ça réussit, nous pourrons en faire d’autres, et obtenir ainsi des rentes faciles. Il me semble que nous pourrions, à nous deux, torcher trois actes en un mois, en riant du matin au soir. Boucher me fait appeler encore une fois pour Topaze. […] Ma verve comique, dont tu parles, est incomplète, car je suis absolument incapable de donner une réplique drôle à une femme. J’ai voulu, dans Marius, faire une comédie populaire, et j’ai parfaitement réussi en ce qui concerne les hommes. Le rôle de femme, malgré moi, est devenu très pathétique, si bien que Marius est devenu quelque chose d’étrange : […] Je crois que le dénouement fera pleurer les femmes, alors que la pièce est une galéjade. Imagine toi Iphigénie dans Beulemans. C’est peut-être grotesque, peut-être puissamment original. Je te l’enverrai bientôt, avec quelques principes d’accent marseillais pour la lire. […] P.S.. Le plus grand danger de notre collaboration, c’est qu’après avoir fini notre vaudeville, nous constaterons avec terreur que c’est un chef d’oeuvre, et que nous ne ferons jamais mieux ni l’un ni l’autre. Penses y. »
Lettre autographe signée
PAGNOL MarcelLettre autographe signée, adressée à un critique. Boulogne-sur-Seine [octobre 1931] ; 5 pages in-4°. Il remercie son correspondant pour sa lettre : « C’est un bien grand encouragement, pour un auteur dramatique […]. En général l’auteur dramatique est enfermé dans un dilemme : ou bien il écrira des pièces littéraires (on les appelle à tort littéraires, car une pièce sans valeur ne peut être littéraire et c’est mépriser fortement la littérature) c’est-à-dire des pièces qui contiennent quelques pages des manuels de philosophie à l’usage des candidats au bachot, et quelques imparfaits du subjonctif, autour d’une situation freudienne — ou bien il écrira de vraies pièces de théâtre, et alors la critique littéraire (et même dramatique) l’appellera aussitôt “fabricant” ou “fournisseur”. J’en ai fait l’expérience ». Il raconte alors le succès critique de sa première pièce Les Marchands de Gloire qui fut un four, et comment Marius a été boudé. « Pour ma prochaine pièce, naturellement, ce sera bien pire. Les dix mille représentations de Topaze, dans le monde entier, et les quatre ou cinq mille représentations de Marius, qui continue sa carrière un peu partout (surtout en Norvège, Italie, Roumanie et Amérique du Sud, dans d’excellentes traductions) — ne me facilitent guère ma tâche. Je sais que l’on m’attend au coin du bois […]. Je ne voulais plus faire jouer un seul acte. » Mais son contrat avec Volterra l’oblige à faire jouer Fanny ; il vient de relire sa pièce : « Elle est bien meilleure que Marius. Je vais y travailler encore […] j’ai la maladie d’écrire des pièces qui durent deux heures de trop, et il me faut couper cent pages.»
Lettre autographe signée
LOUŸS Pierre (Pierre Louis, dit)DOSSIER ÉROTIQUE : ensemble de 6 pièces autographes. Sans date ; 1 page in-12 chacune :— Dessin signé. Sans date ; 1 page in-16. Dessin à l’encre violette, symétrique, obtenu après pliage. Dessin érotique représentant un phallus.— Poème érotique autographe. Sans date ; 1 page in-4°, à l’encre violette.« Passe moi ta carotte, Alice,Berthe a crevé mon saucisson.Oh ! qu’elle est rouge et ronde et lisse !Dirait-on pas un beau garçon ? »— 1 pièce autographe intitulée « Cocottes » « I. Fille Montmartre, II. Fille Saint-Martin, III. Trottin St Denis, IV. boulevard Sébastopol. »— 1 pièce autographe intitulée « Maisons de tolérance » « I. Hôtel à putains, II. Bordel de pauvres, III. Cités ouvrières, IV. Bordel d’employés. »— Pièce autographe. Sans date ; 1 page in-4°.« Philis ayant un peu trop buChantait en relevant sa jupeJusqu’au-dessus du trou barbu.J’empoignai le con par la huppe ;Et comme j’y fourrais mes doigts,Elle me dit d’un air salace :“ Si tu faisais ce que tu dois,Tu mettrais ta pine à la place” »— Lettre autographe signée, adressée à une femme. « Dimanche, dès l’aube » ; 2 pages in-8°. « Je vous en prie à genoux : soyez assez bonne pour m’envoyer ce matin par les voies pneumatiques les plus rapides une adresse que je ne trouve pas dans les vingt-cinq mille volumes de ma bibliothèque — l’adresse de Madame Narischkine, née Alexandra de Zarneckau d’Oldenbourg. […] Je vous remercie, je m’excuse et comme j’ai commencé cette lettre à genoux, je ne changerai pas d’attitude pour la terminer respectivement à vos pieds. »
Discours de réception à l’Académie Française
COCTEAU JeanDiscours de réception à l’Académie Française. 1955 ; Tapuscrit de 46 pages in-4°, avec des corrections autographes de Jean Cocteau. Sur une chemise marquée « Exemplaire exact », Cocteau écrit : « M. Jean Cocteau ayant été élu par Messieurs de l’Académie française à la place vacante par la mort de M. Jérôme Tharaud y vint prendre séance, le 22 octobre 1955 et prononça le discours qui suit : Jean Cocteau. »Le tapuscrit est précédé du manuscrit autographe : « M. Jean Cocteau ayant été élu par Messieurs de l’Académie française à la place de feu M. Jérôme Tharaud y vint prendre séance, le samedi 22 octobre 1955 et prononça le discours qui suit. »Joint : une lettre autographe signée de Jean Cocteau, adressée à M. Fred Kiriloff qui fut son réalisateur sonore et à qui il envoie ce discours : « Je te demande en grâce de ne le laisser voir à personne ». (Saint-Jean-Cap-Ferrat, 19 août 1955).Document extraordinaire.
Lettre autographe signée
SHAW George BernardLettre autographe signée à son cher Paul. Londres, 24 février 1931 ; 1 page 3/4 in-4° oblongue, en anglais, sur papier à son en-tête imprimé. « My Dear Paul I have thought over your scenario repeatedly and readnand reread it; but I am even more helpless in the matter than you are yourself. If I go to the film firms who want a film by me and offer them one by yourself. Besides, your scenario is not a scenario : it is an idea - a story on which a scenario might be founded. It is an idea which pleases me because I am a vegetarian ; and there is something great in your way of presenting it because you are a great man. But Hollywood and Elstree (the British Hollywood) are carnivorous and terrified of great man ; and the exhibitors for whose they cater are capable of nothing higher than rabbit coursing with terriers. The hopelessness of approuching them with such a proposition is begoud description. To make the film irresistibly attractive the Man from Mars [oeuvre de Stanislas Lem] should restore all the animals whose heads are on the wall to life ; and they should hunt the sportsmen. The tiger whose skin and head are lying on the floor should use up and crouche for a spring at the man who shot him. There should be a gigantic chose across country, over mountains, precipices, gorges, polar seas, with bears and whale joining the pack until the last human being is eaten or dashed to pieces or droroned, and the animals are left to enjoy the earth in peace after the carnivorous ones have all eaten one another. But think of what it would cost ! Lord Rothshild, who collects and keeps live animals, would be ruined if he financed it. Still, nothing attracts men like ruin, especially when it promises a colossal financial success. Have you met Cecil Lewis, who lives on the Lago at Arolo ? He has just produced a film of one of my short plays. He is young, feverishly energetic, and might talte about the idea. The animals give it to commercial value. On the screen they are more popular than Chaplin. But, frankly, I dont know what advice to give you. I am too old to turn to scenario making ; it is incredibly laborious and mechanical, and the studio work murderously and maddeningly wasteful of time. On Tuesday next, the 3nd March, Charlotte and I start for a cruise round the Mediterranean, as we are both tired out. We shall be away among for six weeks or so. She is desolate at having been prostate and invisible when you called.»
Lettre autographe signée
FLAUBERT GustaveLettre autographe signée, adressée à Émile Laporte. « Jeudi soir, minuit » [1878] ; 1 page in-8°. Lettre qu'il signe « Aulus », personnage de Herodias. Cachet de la collection Émile Laporte. « Mon Vieux Solide, ma nièce vous invite à dîner pour dimanche prochain. Nous serons seuls (Commainville sera ce jour là à Dieppe) [ ]. Je suis revenu de Paris, tantôt à 4 heures. Mme Pelouze [propriétaire du château de Chenonceaux ] va s'occuper de trouver des souscriptions sur les bords de la Loire. [ ] Comment vous en retournerez-vous ? S'il vous gênait de venir dîner, venez déjeuner, mais par ces chaleurs, dîner est plus agréable. Je re-suis dans Bou [vard et Pécuchet]. » Belle lettre.
Lettre autographe signée
SUARÈS André (Isaac-Félix Suarès, dit)Très intéressant ensemble de livres et lettres adressées à l’écrivain belge Albert T’SERSTEVENS. Cet échange de livres avec envois et de lettres éclaire d’un jour nouveau les relations entre les deux écrivains.— « SAINT JUIN DE LA PRIMEVÈRE ». Cahiers du Capricorne n°4. Éditions Jo Fabre, Nîmes, 1926. Frontispice gravé à l’eau forte par Armand Coussens. Exemplaire d’auteur (n°6 sur 20, édition tirée à 560 exemplaires), broché. Très bel envoi à l’encre rouge en avril 1926 : « Je n’oublie pas, mon cher T’Sterstevens le beau Don Juan que vs m’avez deux fois dédié : prenez ce livre-ci, en attendant que je puisse vs faire don plus rare. J’espère toutefois que le poème vs fera passer sur l’édition. »— « PRÉSENCES ». Éditions Émile Paul, Paris, 1926 ; 120 x 190 mm. Exemplaire sur japon nominatif, broché. Bel envoi à l’encre en 1926 : « À mon cher T’Serstevens qui aime le rare et le grand; et qui s’en délasse en faisant de si bonnes caricatures dans un style excellent. »— Lettre autographe signée, adressée à Albert T’Serstevens. Collioure, 17 novembre 1929 ; 3 pages 1/2 in-4°, à l’encre rouge.« Ce pavillon in stercur omni necnum in quibus dum gliss, est ma maison d’été, mon cher pirate. Il n’a jamais été habité l’hiver. Par vent du sud, les cheminées sont des appareils à fumer les petits anchois jaune de Norvège ; et l’homme y est promptement saur […]. Je ne me relève pas de mon désastre. […] Le désespoir est pour soi. L’humour est pour les autres. Dans cette maison où il n’y est sans doute jamais un livre avant vs, j’ai trouvé deux livraisons de votre roman […] toutes deux très supérieures à ce que vs m’avez donné jusqu’ici […]. Vous êtes des rares écrivains, de qui l’on puisse dire autant. Taïa, par ce qu’elle a de moins bon, mérite de vs faire un grand succès dans le monde ; et vs auriez le prix des prix, - lequel est ce ? - Je n’en serais pas étonné. Mais Taïa vs fait un honneur peu ordinaire par ce qu’elle a de moins visible et d e plus excellent. Combien j’ai le plaisir à vs l’assurer. », etc.— Lettre autographe signée, adressée à Albert T’Serstevens. Paris, 11 avril 1933 ; 3 pages in-4°, à l’encre rouge. « Après tout, mon cher T’sers., votre Itinéraire est le meilleur livre que j’ai lu sur l’Espagne : on y est, et non pas se l’un de ces auteurs où l’on mourrait de dégoût, s’il fallait être en lui. […] Chez vous tout est du voyageur voyageant : direct, vivant, & simple. […] Vous avez pris le parti héroïque de tordre le cou à l’esthétique. […] Pascal n’est plus qu’un sacristain, mignon à punaises, & St-Simon un valet de chambre. Et les grands esprits , des domestiques. ».— Brouillon de lettre autographe signée d’Albert T’Serstevens, adressée à André Suarès. 6 novembre 1933 ; 2 pages in-4° abondamment corrigées. « Que je voudrais être critique, mon cher et grand Suarès, pou faire cette longue étude sur votre esprit. Vous êtes bien le personnage le plus troublant que je connaisse […]. On voudrait vous suivre dans ces domaines très élevés où vous montez à chaque instant, mais il y a dans votre envol quelque chose qui nous en empêche. […] Il y a trop d’ardeur dans votre départ pour que l’on vous suive dans ces jeux icariens. Vous aimez ou vous n’aimez pas. Vous êtes tout amour ou tout mépris. », etc.— « VUES SUR NAPOLÉON ». Éditions Grasset, Paris, 1933 ; 122 x 190 mm. Un des 300 exemplaires de presse, numéroté « CX », broché. Bel envoi à l’encre : « À mon cher T’Serstevens, pour la haute idée qu’il a de la pensée comme des lettres et la morale qu’il s’en est faite. S. »— Lettre autographe signée, adressée à Albert T’Serstevens. Paris, 2 juillet 1935 ; 1 page 1/2 in-4°, à l’encre bleue. Il venait de recevoir pour l’ensemble de son œuvre, le Prix de littérature de l’Académie française. « Vous l’avez bien deviné, mon cher T’Sers., ce laurier me donne bcp d’ennui. On me l’impose malgré moi : le jour même où on devait le mettre sur mon front pour y attirer la foudre, plutôt que pour l’écarter. Je l’ai refusé par écrit. […] Ces accolades publiques ne sont pas dans mon style. »— « RÊVES DE L’OMBRE ». Éditions Grasset, Paris, 1937 ; 145 x 195 mm. Exemplaire de service de presse, broché, non coupé. Bel envoi à l’encre en deux couleurs avec sa belle calligraphie : « À mon cher T’Serstevens qui au don du conteur ajoute le talent de l’écrivain. S. »— « VUES SUR L’EUROPE ». Éditions Grasset, Paris, 1939 ; 122 x 190 mm. Exemplaire de service de presse, broché, non coupé. Bel envoi à l’encre de plusieurs couleurs en 1939 : « À mon cher T’Serstevens, assez heureux pour ne pas craindre la puissance, ce livre de l’Occident. S. »On joint une très belle lettre autographe signée, d’Albert T’Serstevens, adressée à Franz Hellens. 17 mars 1964 ; 2 pages in-4° très denses. Concernant le livre de Franz Hellens « Le Pissenlit » (joint) : « Votre fantaisie sur le pissenlit m’a bien diverti. Je ne vous savais pas aussi boudhiste, ni aussi dramaturge, car vous avez fait de cet humble légume de pauvres un arbre aussi beau que celui de la Survie, dans le jardin de Tch’en Yuan, du Si Yeou Ki, ce Don Quichotte chinois », etc.Ensemble très intéressant.