Nos plus beaux documents autographes
4423 autographes de prestige trouvés
Manuscrit autographe signé
LHOTE AndréManuscrit autographe signé « André Lhote ». [23 mars 1953]. 2 pages in-4° (marques au crayon rouge pour la lecture).Bel hommage à Raoul Dufy (décédé le 23 mars 1953). [Ce texte a dû être lu à la radio, comme l'indiquent les pauses marquées au crayon rouge; il a été ensuite publié, sous le titre Mon compagnon, dans Les Lettres françaises du 26 mars 1953.] « Cest avec grande émotion que j'ai appris il y a un instant la mort de Raoul Dufy. Je regrette à la fois la perte d'un excellent peintre et celle d'un camarade fidèle et généreux. Oui. La France perd en Dufy un grand coloriste qui, devant le chevalet était également homme d'esprit. Il avait en effet le sens de la retenue à une époque où le génie n'est accordé qu'à la démesure. Artiste savant, il professait que la science du peintre ne doit pas peser d'un trop grand poids sur son oeuvre et que le tableau le mieux combiné doit se présenter avec la grâce d'une improvisation ». Lhote souligne la mesure naturelle de lartiste et sa thématique récurrente, puis parle du début de leur relation, en 1909, à Orgeville, relation marquée en tout temps par la générosité de son aîné, « déjà notoire », qui mit « au carreau » des esquisses du « jeune peintre inconnu » pour sa première exposition particulière, comme plus tard, il recommanda Lhote à son propre marchand : « Je vis un jour Dufy arriver chez moi, essoufflé par mes trois étages sans ascenseur, accompagné du marchand. Il fallut que je montre toutes mes toiles... Je demande quon me signale un pareil cas de désintéressement, de folie! chez un peintre contemporain. Raoul Dufy, gentil compagnon, je te vois partir avec grande peine et grand effroi. Tu es un peu de mon passé qui disparaît, et ce vide réduit dun peu plus lhorizon de mon avenir ».On joint une photographie dAndré Lhote.
Lettre autographe signée
[BONAPARTE princesse BathildeManuscrit autographe signé de l'abbé Laine, chapelain de l'Empereur Napoléon III. 14 octobre 1856 ; 15 pages in-8°. Discours prononcé à l'occasion du mariage de Bathilde Bonaparte avec le comte Louis de Cambacérès le 14 octobre 1856 à Paris. Nous citerons au milieu de ce magnifique manuscrit le passage où il s'adresse au futur époux : « Je rappellerais à votre jeune et ardent souvenir ces lauriers d'Auerstaëdt cueillis il y a cinquante ans, entre autres trophées de victoire, par le maréchal, votre grand père, d'une gloire si pure et si incontestée dans nos fastes militaires et que la main de l'histoire, par la plus heureuse coïncidence, choisit aujourd'hui, pour les balancer sur la pompe de votre mariage avec une petite nièce du grand Empereur. Je vous rappellerais le passé et le présent de l'illustre maison qui vous a donnée la vie. » On joint la lettre autographe signée d'envoi, adressée à un maréchal.
Importante correspondance de 33 lettres ou cartes autographes signées
MERSON Luc OlivierImportante correspondance de 33 lettres ou cartes autographes signées, adressée à Mlle Marcelle Lambrette [1879-1951], artiste peintre. Principalement durant l'année 1913, enveloppes jointes. Longues lettres du maître, âgé de 67 ans, à la jeune artiste de 34 ans. Marcelle Lambrette qui avait eu L.O. Merson comme professeur. Nous en citerons quelques unes. 3 janvier 1913 : « J'ai des monceaux de lettres et de cartes à répondre. C'est pourquoi je vous demande de me permettre d'abréger ma correspondance. [...] Mon genou est usé. [ ] L'après midi suis allé à l'Odéon avec Madeleine, nous avons vu Faust. Très médiocre exécution, décors sans intérêt, costumes falots. Les principaux rôles étaient au mains des doubleurs ». 22 mars 1913 : « Votre lettre a charmé les ennuis de l'atelier quelque peu sinistre. j'y retourne demain, mais je doute que j'y remette les pieds. [ ] J'ai vu hier soir le jeune et beau Magne. Il m'est arrivé chargé d'études, de dessins, de croquis pour la Coupole. Eh bien, non, ça n'est pas ça du tout. Pour de l'assurance, il en a à revendre, mais ça ne fait ni mon affaire ni celle de la mosaïque. [ ] Je vais tenter quelques dessins d'après nature.[ ] Ce matin je suis allé voir le groupe de votre ami Sudre, une Esmeralda et Quasimodo. C'est médiocre, mais pourra rapporter à son auteur un succès populaire. [ ] Reçu de l'inépuisable Arthur Meyer, votre ami, deux paquets, l'un pour vous, l'autre pour moi. C'est nos oeufs de Pâques ». 26 mars 1913 : Il lui envoie un cadeau de la part d'Arthur Meyer, le directeur du Gaulois. Châtel-Guyon, 13 août 1913 : « Pas très gai, hélas, ce séjour de Châtel-Guyon. Naturellement on ne voit que des malades, jaunes, maigres et souffreteux. Triste spectacle [ ] Le docteur qui soigne Madeleine est peut-être dans le vrai. Toujours est il qu'il considère son état comme assez grave ». Châtel-Guyon, 19 août 1913 : « Le pays est toujours beau. je n'en dirai pas autant du ciel qui se montre inclément et trop chargé de nuages. [...] Mon triste et malheureux bras en est toujours au même point. Hier ce fut la fête de St Hippolyte et de Rochepradière. Naturellement j'y fus [ ] Madeleine me semble vouloir aller un peu mieux. Ce n'est pas encore très reluisant. [ ] Si nous causions renard et poules. Si nous parlions herbes et pommes. Il y en a ici des pommiers. Citrons de maigreur et de pauvreté. Pas de fruits, pas de feuilles, à peine des branches, des squelettes. Les herbes, très belles [ ] Vous avez raison d'aller à Limoges faire des provisions. Ca ne vous amènera pas à grand chose pour votre tableau, mais au moins vous ne mourrez pas de faim. [ ] Faire des pages de croquis nombreux mis en train ensemble et auxquels on travaille quand l'animal veut bien se présenter dans la pose ». Bourbon l'Archambault, [27 août 1913] : « Voilà commencée la dernière période de mon voyage et de nos vacances. Aujourd'hui j'ai pris mon quatrième bain, ma quatrième douche, et j'ai subi mon quatrième massage ! [ ] Quand donc toutes ces sales histoires seront-elles finies ? si encore au bout de cette sué il y avait espoir de guérison bien radicale et bien complète ! Mais entre nous , je n'ai que très médiocre confiance dans le traitement que je me fais appliquer. [ ] Le docteur D. ne voulait pas de massage. Le docteur d'ici en veut tant et plus ». Il évoque les gens rencontrés, des artistes, mais a hâte de rentrer à Paris. Il évoque l'affaire des professeurs de dessin qui était pendante au Conseil d'État. Il la conseille de continuer à faire « de belles, bonnes nombreuses études. Je ne saurais trop vous répéter qu'il vous en faut plus qu'il n'est nécessaire. Il faut que vous ayez de quoi choisir ». Bourbon-L'Archambault, 15 septembre 1913 « Mon rôle de patron est difficile. Je vous avais bien recommandé de faire une étude grandeur nature d'un groupe de personnes, et, crac, voilà que vous m'annoncez que cette étude sera exécutée en petite dimension. Et bien, il faudra en faire une autre. Voilà tout. A cela je tiens absolument , quand vous l'aurez faite, vous comprendrez pourquoi je désire que vous suiviez mon conseil. ». Dans une autre lettre 25 septembre 1913 : « J'aspire au moment où mon travail me tiendra éloigné de la maison ». 26 octobre 1913 : « J'ai couché à Pornic chez François »[son fils] L'état de sa mère est très critique. On joint deux cartes de sa fille, Madeleine [1876-1965].
Dessin à la mine de plomb
FREMY Antoine Alexandre AugusteDessin à la mine de plomb, signé en bas à droite. [XIXe siècle] ; 19 X 30 cm. Dessin représentant un vaisseau de guerre au mouillage.
Lettre signée avec 3 lignes autographes
DUBUFFET JeanLettre signée avec 3 lignes autographes. mardi 31 octobre [1950], adressée à son cher René [de Solier] ; 1 page in-8 dactylographiée. Trop « occupé en ce moment avec mes peintures que je fais à tour de bras », Dubuffet n'a pas encore pu aller en librairie « feuilleter un peu ce sale livre [Les dieux ne nous aiment pas de Max Servais] [ ] Quelle drôle d'idée de donner mon nom à l'un de ses sales personnages ! ». Il ne connait pas Max Servais mais a déjà rencontré le directeur des éditions Corréa et sa femme qui « s'affuble d'un nom grotesque dans le genre de Solange de Poutrailles et Ghislaine de Calembredaine pour signer dans des feuilles obscures des articles prétendant être de critique d'art, d'ailleurs remarquablement ineptes. Enfin tant pis tout cela on s'en fout : qu'ils vivent heureux ensemble ! » Il prie de saluer de sa part « l'adorable Germaine Richier que nous aimons tous deux très fort, et que d'ailleurs tout le monde aime beaucoup. Quelle drôle d'idée elle a eue de mettre une statue dans cette affolante église de Savoie [Notre-Dame-de-Toute-Grâce sur le plateau d'Assy] où il y a des inepties de Matisse, Léger, Lurçat et les autres ». Il n'a jamais vu de statue de Germaine Richier et aimerait bien en voir une. Son ami Constant Rey Millet n'a jamais rien vu d'aussi « faux et imbécile que cette église ». Il ajoute de sa main que son ami « Afonso Ossorio a entièrement décoré une grande église aux îles Philippines et cette uvre gigantesque est extrêmement belle ».
Lettre autographe signée
MONTHOLON Charles-Tristan, comte deLettre autographe signée adressé à M. Potron, notaire à Paris. Paris, 18 mars 1826 ; 1 page in-4°, papier bruni. Au sujet du legs de Napoléon en faveur du général Cambronne : « Conformément au désir que vous m'en avez témoigné de la part du général Cambronne, j'ai arrangé avec M. Laffitte qu'il avancerait le paiement que par la Convention du 18 janvier dernier il s'était engagé à effectuer à 3 mois de date de la signature de tous les légataires. J'ai en conséquence l'honneur de vous prévenir que M. le Général Cambronne peut disposer immédiatement de la somme de 21882 francs qui ne serait éligible que le 18 avril prochain. Veuillez me faire connaître si cette somme devra rester ici à la disposition de M. le Gal Cambronne, ou lui être payée à Nantes ».
Lettre autographe signée
GIONO JeanLettre autographe signée, adressée à M. Leclair de la Société des auteurs compositeurs. Manosque, 4 février 1942 ; 1 page in-8° sur papier jaune. « Ayant cédé tous mes droits de théâtre à mon ami Léon Garganoff, veuillez lui écrire directement à lui-même pour tout ce qui concerne l’ensemble de mes pièces de théâtre quelle qu’elles soient ».
Envoi autographe
G. Bourgeat et de Th. Pascal à Papus« MAGIE ». Éditions Chamuel, Paris, 1895 ; 115 x 180 mm. Reliure demi percaline noire. Ex libris de Papus. Envoi autographe signé de G. Bourgeat, adressé à Papus. « Cordial hommage de l’auteur à Monsieur Papus. Nice le 7 avril 1895. G. Bourgeat ». Est relié à la suite, l’ouvrage du Dr Th. Pascal Les Sept Principes de l’homme ou sa constitution occulte d’après la Théosophie. Éditions Chamuel, Paris, 1895. Envoi autographe signé du Dr Pascal, adressé à Papus. « À Monsieur Papus, Directeur de l’Initiation, comme témoignage de courtoisie théosophique vis à vis d’un adversaire. Dr Pascal ». Précieux ouvrage.
Lettre autographe signée
LECONTE DE LISLELettre autographe signée. Paris, 22 mars 1889 ; 1 page 1/2 in-8°. « Il m’est impossible d’obtenir une seule place dans ce moment. Tout est loué pour les dix représentations extraordinaires. Si le théâtre en donne quelques autres par surcroît, je tâcherai de vous adresser le billet que vous désirez. » Pièce encadrée avec un cadre en loupe d’orme et un verre anti-ultraviolets.
Lettre autographe signée avec DESSIN
CHAIGNEAU Jean-FerdinandLettre autographe signée, contenant à la fin un dessin original à l’encre, adressée au peintre William Bouguereau, rue Carnot à Paris. Barbizon, 18 mai 1865 ; 3 pages in-8° avec adresse, timbre et cachet postal au verso. « Mon cher ami, merci, merci, tu m’as rendu un vrai service, j’éprouve déjà les merveilleux effets du glacis à frais, du couteau et des tons dans la pouasse [1]. Mais il me manque un instrument que je n’ai pas pu me procurer, c’est le couteau à palette grandiose que tu m’as montré, si tu peux m'en avoir un je serai fort obligé. Je le prendrais chez toi quand j’irai à Paris, c’est à dire ans quelques semaines. Je fais maintenant de la peinture trop fine de ton, trop lumineuse, trop puissante de coloration, que sera-ce donc quand j’aurai le couteau - colichemarde [2] en question !.. Il ne m’a pas été possible d’aller te prendre l’autre soir je n’avais pas de billet de théâtre et j’en avais reçu un... chut ! A bientôt mon vieil ami, viens donc te reposer un jour ou deux avec moi, j'ai un petit bleu de la côte de Bourg qui n'est pas à dédaigner et un air vif qui fait trouver tout bon, allons un bon mouvement, je te tends les bras. Ton ami Fd Chaigneau. » Le dessin représente un personnage de dos en sabots tendant les bras à un personnage au loin en costume de ville (mention au crayon papier : « le Duc de Fernandine »).[1] certainement pour la poisse ou la poix (colle, enduit).[2] colichemarde ou épée à la franc-toupin : épée à lame à la base large et à la pointe en losange.Le peintre et graveur Jean Ferdinand Chaigneau (1830-1906) abandonna rapidement la peinture historique académique pour se tourner vers les scènes pastorales et animalières ; il s'installa en 1858 à Barbizon où il devint l’un des principaux membres de l’École du même nom, avec Théodore Rousseau et Jean-François Millet.
Ensemble de deux pièces autographes signées.
MARCEAU le mime (Marcel Mangel, dit)Ensemble de deux pièces autographes signées. Dessin au stylo bille. Daté de 1982 ; 26,5 x 18,3 cm. Sur papier à en-tête « The Beverly Hill Hotel ». Bel autoportrait en mime, avec son fameux chapeau, dédicacé « To Betty with love from Bip Marcel Marceau. » Lettre autographe signée « Marcel » à « dear Charles »[Charles Chaplin ?]. 2 pages in-4°. Sur papier à en-tête « The Sherry-Netherland », en anglais. « I had to go at an University at 10. A.M. It has been arranged by Paramount after you called. I shall be back at 12. P.M. leave your phone nimber. I want to see you, and I shall call you back. All my deep friendship Tours truly Marcel. »
Lettre autographe signée
GUITRY LucienLettre autographe signée, adressée à Réjane. [Paris], « Lundi » [vers 1900 ?] ; 8 pages in-8°. En-tête sur papier « 26, place Vendôme». Très longue lettre : rentré à Paris, Guitry est tombé sur une répétition générale dans leur théâtre. « Je compte vous écrire beaucoup d'ici votre retour. Ceci dit, commençons. Je suis rentré hier à Paris & je suis tombé en même temps que ? sur une répétition générale chez vous. Vous voyez à quel point je m'ennuie au théâtre quand je ne vois pas jouer ces gens que j'aime. » Il s'est donc tenu au restaurant en compagnie de quelques amis. Il raconte sous forme de dialogue l'échange qu'il eut avec les dénommés Janvier de La Motte et Alphonse Franck : à la question de savoir s'ils étaient contents, l'un reconnut que « ce n'est pas le gros rire », et l'autre a bafouillé des non-sens. La lecture de la pièce de Capus a eu lieu: « Je trouve cela délicieux et simple. C'est de la jolie joie et de la jolie tristesse et d'une qualité admirable. Oh que je suis content pour lui pour nous pour tous. Enfin vous voilà un rôle en pleine sympathie, dans la charmante expression de sentiments simples & exquis. Tout le monde sera tout le temps avec nous. Et enfin, vous n'allez pas engueuler les maréchaux ni chasser Avril ni faire comprendre à Grand que sa conduite est celle d'un goujat. Oh je suis bien content [...] pour notre vieux Porel national. »
Lettre signée et pièce signée
GUITRY SachaLettre signée et pièce signée. Juillet-août 1939 ; 1 page in-4° à l'adresse 18 Avenue Élisée Reclus, et 3 pages in-4°. Le 25 juillet, il confirme la location de la vedette Numéro Cinq de M. Molyneux dans la 2e quinzaine d'août pour le prix de 18.000 F, comprenant l'argenterie, le linge et les deux marins, et le bateau comptant 5 couchettes de maîtres. Contrat de location du yacht Numéro Cinq au port d'Antibes, signé et apostillé par Sacha Guitry et par le couturier Edward Henry Molyneux [1891-1974]. Plus 2 doubles de lettres du secrétariat de Molyneux.
Importante lettre autographe signée, adressée à Barbey d’Aurevilly
[BARBEY D’AUREVILLY Jules.] — DESMAZE CharlesImportante lettre autographe signée, adressée à Barbey d’Aurevilly. 30 juillet [1883] ; 2 pages in-12.Très importante lettre à « Mon cher Prévenu », et relative aux Diaboliques.« Le magistrat (sans peur et sans reproche) qui a été fort heureux de vous revoir, après la résurrection des Diaboliques, a l’honneur de vous remercier de votre envoi. Le précieux livre, s’ouvrant par des arabesques rouges, symbole de la blancheur de vos théories, est placé à mon chevet, et après lecture, il se reposera sur le rayon d’honneur de mon humble bibliothèque, à côté de vos illustres précurseurs. Comme vous avez raison de reproduire avec votre plume, le portrait à l’encre de notre société française, qui s’en va en lambeaux et s’égrène du haut jusqu’en bas. Dans ce doux espoir ( comme on chante à l’Opéra-Comique) recevez, cher Monsieur, la nouvelle expression de mes sentiments dévoués à votre personne, à votre talent. Charles Desmaze, voyageur descendu en 1848 à Valognes (Hôtel du Grand Turc).»
Lettre autographe signée
SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite)Lettre autographe signée, adressée à André Boutet. 24 janvier [1866] ; 4 pages in-8°. « Insistez pour que Caroline n’accouche pas chez moi. Il me semble d’après votre lettre, qu’on ne s’était pas encore mis en mesure de déloger et qu’on désirait se laisser surprendre par l’évènement. Je me trompe peut-être mais veillez à cela. Donnez un coup d’oeil chez moi. Sachez si la cave ferme bien, si le tirage est fermé, enfin si je peux être tranquille sur tout mon petit nid. Pendant que j’y pense, ayez aussi l’obligeance de remettre pour moi 30 fr à M. Morère, ou à M. Neveu pour lui remettre. Ici on va mieux. Nous avons craint une péritonite mais nos craintes se dissipent et nous n’avons plus à combattre qu’une fièvre rémittente. On a trouvé une excellente nourrice. Aurore prospère. Je pleurerai aussi le saule c’est probable, mais je n’en dirai rien à Eliza pour ne pas troubler la paix du ménage. Du reste, je suis sûre que l’arrangement sera très joli, car ce qu’on a fait est réussi et je sais bien qu’il faut sacrifier des détails pour avoir un ensemble. Je m’attendais bien à la misère pour cette année. Ma pièce n’a pas plus à Larounat. Je n’était pas là pour discuter ou refaire à tems. J’ai fait autre chose pour un autre théâtre. Lequel ? Je ne sais pas encore. Mais je vois que je peux vivre de si peu que je ne me tourmente pas. Il n’y a plus de dettes. C’est l’important. S’il faut que j’emprunte pour payer le reste de la maison à Mme Brdin, je trouverai bien. Mais je voudrais bien trouver à la vendre, cette maison. Voyez si vous pouvez faire que quelqu’un s’en éprenne. »(Publiée dans l’édition établie, annotée et présentée par Thierry Bodin: G. Sand, Lettres retrouvées (Gallimard, NRF, 2004).