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Arts & Autographes

Réf : 26189 LITTERATURE

1 500 €

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COLETTE (Sidonie Gabrielle Colette, dite) [Saint-Sauveur-en-Puisaye, 1873 - Paris, 1954], romancière française.

Lettre autographe signée

Lettre autographe signée, adressée à « Mon petit Léo » [Léopold Marchand, l’adaptateur de Chéri et La Vagabonde]. Sans date ; 3 pages in-4°, sur papier bleu avec en-tête « La Treille Muscate ». Belle lettre : « Je souhaite mon petit Léo que ce billet ne te trouve pas à Paris. Un voisin de campagne, arrivé hier soir, dit que le temps de Paris défie toute la grandiloquence des journalistes. Germaine Patat m’écrit qu’elle s’en va, malade, sur une plage du Nord. Nous autres, nous ignorons ces misères, naturellement, sauf les heures où on s’enferme de 2 h à 5 h 1/2 environ. Le voisin arrivé hier veut bien déjeuner sur sa terrasse aujourd’hui, mais il réclame un pull-over. Je te souhaite du repos et des monstres marins. Je pense que Ma-Misz a appris l’heureuse délivrance, il y a 8 ou 10 jours de Mme Daniel Dreyfus. C’est un garçon énorme, qui pesait neuf livres, et qui s’appelle Denis. Nous l’avons su le jour même par une dépêche du père enivré. Tu vois que nous n’avons pas grand-chose à te dire. […] “Ah ! ... qui me donnera, comme à la colombe un bésigue ailé, dans le soir qui tombe...” C’est dans Salammbô (celui de Reyer). Figurez-vous, mes enfants chéris, que Maurice a cessé de fumer. Ça ne remonte pas, comme il est dit dans le Petit café, à Pépin le Bref et Charlemagne. Son abstention date de huit jours. Mais il est en proie à des phénomènes de désintoxication, qui me feraient pitié si ce n’étaient pas des phénomènes de désintoxication. J’ignore Saint-Tropez, c’est horrible. Il paraît que les commerçants ouvrent à 7 h du matin et ne ferment (je parle des épiceries, parfumeries et objets d’arts, et non des “boîtes”) que quand il n’y a plus de clients. « Je vends du thon à l’huile, du jambon et des nouilles à 11 heures du soir » me confie l’épicière. Ma fille, dans sa villa phalanstère, fait la cuisine. De temps en temps, elle vient avec un panier, le remplit chez moi d’oignons, de pommes de terre et autres denrées, et s’en va comme une pie qui a volé une cuiller à café. »