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Arts & Autographes

Réf : 29293 HISTOIRE

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CAMPAN Jeanne Louise Henriette Genest [Paris, 1752 - Mantes, 1822], éducatrice française.

Lettre autographe

Lettre autographe, adressée à Nancy Macdonald, fille du maréchal Macdonald. 14 mars 1812 ; 3 pages 1/2 in-4°. « Je n’entends pas parler ma chère et bonne Nancy de ces pauvres Vaucher, mais je sais que c’est le tribunal de commerce qui peut seul les faire arrêter, et par conséquent M. le Procureur Impérial du Tribunal Civil. Vous devez le connaître, il serait bien bon à vous de lui écrire que ces pauvres demoiselles ont perdu la tête, qu’elles n’ont fait la faute d’augmenter leur dette qu’avec l’espoir de chaque jour de parvenir à les acquitter, enfin en dernier lieu elles ont donné leur confiance à une femme qui en a abusé […]. Si on les arrête elles seront aussitôt mortes car elles sont malades, les créanciers ne seront pas payés et elles ne leur donneront pas une grande consolation. Je suis vraiment bien peinée de leur malheur. Elles vivaient si paisibles et si heureuses à St Germain ! Malheureusement elles n’avaient pas assez de tête pour se .... de la moindre entreprise. Ma nièce Eglé s’est accouchée d’un quatrième garçon j’irai après Pâques passer quelques jours auprès d’elle et j’en profiterai pour vous voir un peu car nous nous trouvons trop séparées après avoir passé tant d’années ensemble. Adèle a sans doute peur de m’écrire, et pourquoi ? et comment peut-elle me laisser là, comme si nous ne nous étions pas connues. Il est bien fâcheux que le Gal Dessaix ne marie pas sa fille, cette petite sotte prend son existence à Ecouen en dégout, et se conduit si mal avec moi qu’elle ne mesure pas dans le cas de lui adoucir son sort, comme je l’aurai fait si elle se fut mieux comportée, aujourd’hui encore nous avons eu une scene je la place à une table d’élèves, cela lui déplait et avant la fin ..., et avant les graces, Mlle sort et va s’asseoir dans le cabinet. On ne peut avec 300 enfans en indulger une aussi coupable, vis à vis des bienséances et du règlement sans risquer de désorganiser le régiment car une pareille ecole ressemble parfaitement à un corps militaire où doit régner la discipline. Si votre amitié peut faire quelque chose sur une semblable tête c’est un acte de bonté de l’essayer, car la guerre doit encore éloigner son etablissement. Adieu ma chère enfant. Je vous recommande encore ces pauvres demoiselles auprès de M. le Procureur impérial civil si vous le connaissez. Aimez moi toujours un peu ma chère enfant car je vous aime beaucoup et de toute mon âme. » Mme Campan ne signait quasiment pas ses lettres.