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Arts & Autographes

Réf : 30502 HISTOIRE

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MANGIN Charles-Marie-Emmanuel [Sarrebourg, 1866 - Paris, 1925], général français.

Lettre autographe signée

Importante lettre autographe signée. Château d’Ourne (Sarthe), le 22 avril 1911 ; 8 pages in-8°. Étonnante lettre prémonitoire annonçant la Première Guerre mondiale. « Je n’ai pas besoin de vous dire jusqu’à quel point je crois la guerre inévitable. La seule cause qui la retarde, c’est que le personnel dirigeant de l’Allemagne sent fort bien que le temps travaille au profit de cette puissance en accroissant en force et en qualité sa marine militaire contre l’Angleterre et en augmentant la supériorité numérique de son armée en face de l’armée française. » Suit un exposé de politique internationale. Il énumère les causes qui peuvent précipiter les évênements, la crainte du péril socialiste à l’intérieur et les fautes de la politique étrangère de l’Allemagne (visite de Guillaume II à Tanger en 1905, renvoi de Delcassé, ressaisissement de la France en 1908, affaire des déserteurs de Casablanca, recommencement du coup de Tanger par l’Allemagne à Agadir, méconnaissance de cette nation de l’esprit français et anglais, synthèse de l’esprit de ces deux peuples, la Russie en 1905 qui panse ses plaies de la guerre de Mandchourie, en pleine révolution, relèvement depuis cette date, erreur de l’Allemagne présumant trop de la faiblesse de nos gouvernements, élections au Reichtag, etc.). Il résume sa pensée : « L’Allemagne ne veut pas la guerre en ce moment, elle préfère attendre puisque que le temps travaille pour elle […]. Je pense avec vous que cette guerre inévitable sera sans merci et que l’état-major allemand envisage comme très possible un débarquement en Angleterre. Je crois qu’à notre époque c’est une entreprise parfaitement réalisable. La constitution d’une forte armée s’impose donc et à la base le service obligatoire. » Il parle ensuite du rôle des troupes noires, de l’opinion d’Hanotaux, de la mission Marchand, de Fachoda où il commandait l’escorte de la mission Marchand et le fort français, le bataillon des Soudanais, fort belles troupes qu’il croit capables de figurer sur les champs de bataille européens, les forces coloniales anglaises, etc.