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Arts & Autographes

Réf : 31076 HISTOIRE

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BOURDOIS de LA MOTHE Emmanuel Joachim [Joigny, 1754 - Paris, 1835], médecin français.

Manuscrit autographe signé

Manuscrit autographe signé intitulé « Faut-il sevrer le Roi ? ». Meudon, 2 mai 1812 ; 4 pages in-4°. Très intéressant et exceptionnel document sur le sevrage du Roi de Rome. « Des 20 dents qui composent le systeme de la première dentition douze sont deja sorties. Aucun accident grave n’a signalé les six premières, mais les six qui ont succédé ont produit de la douleur, un peu d’altération dans les fonctions digestives, de l’affaiblissement et de la maigreur. Pendant ce tems le lait seul de la nourrice a soutenu le Roi. Tout autre aliment , en quelque quantité et sous quelque forme qu’on le présentat répugnait à son estomac et en etait rejetté. […] Mais dira-t-on la pâleur du Roi, ses forces moins grandes qu’on pourrait le désirer, […] et le grand embonpoint de la nourrice, ne sont ce pas la des raisons impérieuses d’accélerer le moment du sevrage ? A toutes ces objections que je me suis faites depuis longtemps je répondrai dans la conscience de mon devoir et de l’immense responsabilité dont je suis chargé. 1° que la paleur du Roi tient au moins autant à sa constitution qu’au lait de sa nourrice, puisqu’il est de fait que le propre enfant de cette nourrice, dans le moment même où il ne vivait que de son lait, se faisait remarquer par l’intensité de ses belles couleurs. 2° que si les forces du Roi paraissent en retard, il faut en accuser la pousse rapide et je dirais presque précoce de 12 dents avant 13 mois. […] 3° que la constitution et l’embonpoint de la nourrice ont depuis longtems excité mon attention et ma surveillance, mais que m’étant journellement convaincu que presque jamais le Roi n’avait vomi son lait, tandis que bien souvent il a rejetté les autres alimens. […] Mais jusqu’à quelle époque le Roi doit il têter ? Mon opinion est que ce soit jusqu’au moment ou le travail actuellement commencé des deux incisives inférieures et des deux canines supérieures soit complettement achevé. […] Je pense aussi que s’il est avantageux de se reserver la ressource de la nourrice, il n’en faut pas moins chercher à diminuer journellement la quantité de l’allaitement, augmentée autant que l’estomac du Roi le permettra, celles des autres alimens et insister de plus en plus sur tous les moiens d’hygiene et de médecine qui peuvent donner au Roi une force tonique plus considérable. Le medecin des Enfants de France Bourdois. » Texte important.