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Arts & Autographes

Réf : 32688 HISTOIRE

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RICHEMONT (Louis Hector Hébert, dit), baron de [1788 - 1853], un des faux dauphins, a pris le titre de duc de Normandie, aide de camp de Kléber.

Lettre autographe signée

Lettre autographe signée, adressée à la duchesse d’Angoulême. 10 avril 1828 ; 3 pages in-4°. Il raconte sa prétendue histoire depuis l’enlèvement de la prison du Temple, véritable première version de ses mémoires qui furent publiés en 1831 puis en 1840 avec des variantes importantes. Il implore la clémence de sa « grande Princesse ». « Je ne sais quel ton prendre, je ne sais par où commencer, et c’est à ma sœur que je veux écrire ! Ah, malheureux ! que suis-je devenu, n’est-ce-pas un songe ? Puis-je encore espérer que j’ai une sœur ? Ne suis-je pas oublié de tout le genre humain ? Ne puis-je pas compter au rang des morts ? Ma sœur n’a-t-elle pas pleurer sur mon tombeau ? Oui, grande Princesse, c’est votre frère malheureux qui trace ces lignes ; il vit encore, il n’a pas péri comme on l’avoit prémédit. » Il débute alors le récit de ses rocambolesques aventures : « Grande Princesse, en ôtant le masque qui m’a caché depuis si longtems, je vous dirai que ç’a été le général Charette qui m’a tiré du Temple et qui me fit conduire dans la Vendée. C’est lui, cet homme généreux et magnanime qui m’a arraché des mains des bourreaux ; c’est lui qui m’a tenu lieu de père, pendant quatre ans ; mais après sa défaite, j’ai été obligé de me rendre entre les mains des républicains et de me résoudre, et si je voulais vivre plus longtems de prendre du service avec les tirans qui avoient massacré mes parens. Il m’a fallut servir la République, et j’ai servi jusqu’à 1807. Après la bataille de Friedland où je suis blessé à la jambe gauche, après la paix de Tilsitt, je pris mon congé et j’épousais la fille d’un gentilhomme prussien avec qui j’ai vécu très heureux ; mais Dieu qui vouloit me mettre à une autre épreuve me l’a enlevée ; de sorte que je suis rester veuf, et avec cinq enfants, deux fils et trois filles. » Il se décrit déjà âgé, usé par les chagrins, les cheveux blanchis et a fait le vœu de ne jamais retourner en France ; il prend cependant la liberté de lui dire où il est. « Si cependant Dieu vouloit nous réunir un jour, je crois que cela ne vous serez pas désagréable. Pour ce qui dépend de mes droits en France, j’y renonce, seulement je souhaite que Sa Majesté Charles Dix eut la bonté de me donner un nom quelconque, parce que depuis que je suis sorti de Paris, je vis sous un nom supposé. » Il termine ainsi sa lettre : « Si pourtant vous avez des doutes, gardez cette lettre pour vous. Je ne me ferai connoître que par mon testament au lit de la mort. ». Au dos, cette mention « lettre du soi-disant dauphin Louis 17è ». En 1849, il assignera en revendication d’héritage la duchesse d’Angoulême. Sont jointes 3 reproductions de portraits et de tableaux.