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Arts & Autographes

Réf : 33042 HISTOIRE

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JOURNAL DE LA CAMPAGNE DE 1742 EN ALLEMAGNE.

Manuscrit.

Manuscrit. « Journal du Voiage et de la Campagne du Roi depuis le 18 janvier jusqu’au 12 juillet 1742 ecrit en forme de lettres par un officier prussien à un de ses amis à M. xxx ». Ouvrage orné de 5 aquarelles originales. Reliure en veau long d’époque, dos à 6 nerfs, tessons dorés, date, manque la pièce de titre, plats encadrés de règles à froids, épidermures au quatrième plat. Cet ouvrage provient de la Furstlich-Starhembergische Familienbibliothek Schloss Eferding, bibliothèque qui fut dispersée en 1956. Campagne de 1742 en Allemagne. — Nous allons continuer le précis des événements militaires de l’année 1742. Après la paix de Breslau, les Autrichiens tournèrent toutes leurs forces contre les Français , qui étaient maîtres d’une partie de la Bohême. Le prince Charles de Lorraine essaya en vain de forcer le maréchal de Broglie, qui les commandait depuis la fin de 1741 , à accepter une bataille : le maréchal évita un engagement par des manœuvres hardies et savantes ; mais la supériorité des forces autrichiennes le força à se renfermer dans Prague, où il fut cerné par le comte de Kœnigseck. Le maréchal de Bellisle, qui se trouvait aussi dans Prague, fit aux Autrichiens des propositions pour l’évacuation de la Bohême. Il eut, le 2 juillet 1742, une conférence avec Kœnigseck au château de Komarzau ; mais elle n’eut pas de résultat ; et la cour de Vienne, pour marquer son mépris du cardinal de Fleury , publia une lettre confidentielle que ce vieillard avait écrite , le 11 juillet, au général autrichien , et dans laquelle il protestait de la répugnance qu’il avait eue de consentir aux résolutions de sa cour et à la guerre avec la reine de Hongrie. Prague fut bombardé depuis le 19 août, et la garnison fit presque journellement des sorties. Cependant le maréchal de Maillebois , à la tête de 30,000 hommes , marcha au secours de cette place. Il avait passé le Rhin à Neuss , et s’avança par Düsseldorff, Deutz,Hanau,Aschaffenbourg, à Fûrth où son avant-garde arriva le 6 septembre. Le maréchal de Saxe qui commandait l’armée française en Bavière, et le comte de Seckendorf qui avait remplacé Thœrring dans le commandement des troupes bavaroises ou impériales, firent leur jonction avec Maillebois à Amberg, vers la mi-septembre. Le 14, les Autrichiens avaient levé le siège de Prague et occupé tous les défilés de la Bohême, par lesquels les Français pouvaient entrer dans ce pays , excepté celui d’Egra dont ceux-ci s’étaient emparés dès le 20 avril. La désunion se mit bientôt entre le maréchal de Maillebois et le comte de Saxe ; cette circonstance et l’ordre que le cardinal de Fleury avait donné au maréchal d’éviter une bataille décisive, firent manquer le but de son expédition. Le maréchal de Broglie sortit de Prague avec un corps de 12,000 hommes, et marcha sur Tœplitz , où il espéra trouver Maillebois. Celui-ci arriva jusqu’à Égra; mais il ne put traverser, sans livrer bataille au duc de Lorraine, les cercles d’Elnbogen et de Saatzpour marcher droit sur Prague , ni longer la frontière de la Saxe, parce que l’électeur , qui avait fait sa paix avec Marie-Thérèse , avait défendu toute exportation de vivres. Le 20 octobre, Maillebois commença sa retraite vers le Haut-Palatinat, après avoir perdu 12,000 hommes, depuis le mois d’août où il avait passé le Rhin. Le duc de Lorraine le suivit de près. Le maréchal de Broglie , alla , de sa personne , joindre Maillebois , laissant à Bellisle la gloire de défendre Prague. Broglie prit, le 18 novembre, le commandement de l’armée de Maillebois, et la plaça dans des quartiers d’hiver entre le Danube et l’Iser. Le maréchal de Maillebois retourna à Paris a. Le 26 octobre, le duc de Lorraine détacha le prince de Lobkowitz de la grande armée pour se joindre au général Festititz qui était resté avec 15,000 Hongrois dans les environs de Prague, et pour reprendre le siège de cette ville. Le maréchal de Bellisle s’y défendit jusqu’en décembre. Les rigueurs de la saison ayant alors forcé les Autrichiens de changer le siège eu blocus, le maréchal sortit de Prague, dans la nuit du 16, avec 15,000 hommes, et trompa si bien la vigilance de Lobkowitz, qu’il arriva à Égra, sans avoir éprouvé un échec : cette marche à travers les neiges fit le plus grand honneur au courage des Français. Le général Chevert, qui avait été laissé à Prague avec 6,000 hommes dont les deux tiers étaient malades, obtint, le 2(5 décembre, une capitulation infiniment honorable, et la faculté de se rendre avec ses troupes à Égra. En Italie. — En Italie, le roi de Sardaigne occupa, au mois de juin , les États du duc de Modène qui avait refuse de faire cause commune avec lui, et prit, le 1" juillet, par capitulation, la citadelle de Modène. La Mirandole se rendit le 22. Après la chute de cette place, le duc de Montemar, qui s’était porté sur la gauche du Panaro, repassa cette rivière et se retira par Pesaro et Fano à Foligno , où, vers la fin d’août, les troupes napolitaines le quittèrent. Le Commodore Martin, détaché avec une escadre par le vice-amiral Matthews qui commandait la flotte anglaise dans la Méditerranée, avait forcé, par son apparition devant Naples , le roi don Carlos de se déclarer neutre. Cet événement eut lieu le 20 août. Le duc de Montemar , ne pouvant se rendre dans l’Etat des Présides qui appartenait au roi de Naples , se retrancha dans les États du pape. Le roi de Sardaigne ne le poursuivit pas; ce prince était rappelé dans ses États parle danger dont ils étaient menacés. Don Philippe et le comte de Glimes tentèrent d’y pénétrer , par la Provence, à la tête de 18,000 Espagnols. N’y ayant pas réussi du côté de Nice, ils entrèrent par Saint-Jean de Maurienne en Savoie , et occupèrent Chambéry dans les premiers jours de septembre. Le roi de Sardaigne envoya par le Mont-Cenis un corps de troupes sous le commandement du général Schulenbourg, et marcha lui-même par le Pelit-Saint-Bernard , pour prendre les Espagnols entre deux feux ; mais ceux-ci n’attendirent pas son arrivée et quittèrent précipitamment la Savoie au commencement d’octobre.