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Arts & Autographes

Réf : 33095 LITTERATURE

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BARSACQ André [Théodosie (Ukraine), 1909 - Paris, 1973], metteur en scène, réalisateur, décorateur, scénographe, dramaturge et directeur de théâtre français.

Lettre autographe signée

Lettre autographe signée; Paris, le 16 octobre 1960 ; 2 pages in-4° (petites fentes), en-tête « Théâtre de l’Atelier ». Sur l’attribution de la nationalité française à Félicien Marceau :« Je me permets de vous écrire cette lettre à la suite de l’article intitulé « La véritable Académie, c’est celle des interdits » paru sous votre signature dans Libération du 12 octobre dernier. Si je suis parfaitement d’accord avec vous sur le fond de l’article (en ma double qualité de Président du Syndicat des Metteurs en scène, qui avec toute la Fédération du Spectacle a pris très nettement position contre l’interdit illégal et aussi celle du directeur de l’Atelier, qui joue la pièce d’un des auteurs interdits, Françoise Sagan), il n’en reste pas moins que je ne peux que réagir très vivement contre votre post-scriptum qui attaque gratuitement Félicien Marceau, auteur d’une pièce que je vis en train de monter au théâtre de la renaissance et que vous aurez à juger bientôt en tant que critique dramatique. Votre attaque contre Félicien Marceau sur lequel vous semblez vouloir attirer les foudres officielles alors que votre article, à juste titre, se réclame de la liberté d’expression me semble d’abord en contradiction absolue avec l’esprit même de votre protestation. Ensuite puisque vous admettez avec tous les yeux intelligents que la justice militaire s’égare lourdement de nos jours, pourquoi croire qu’en Belgique il a pu en être autrement il y a quinze ans. Marceau qui a quitté la Belgique et ses fonctions à la Radio Belge en 1942, a été condamné par la Libération par un tribunal militaire à quinze ans de prison par contumace et sans avoir été défendu pour des faits qui en France, à mon avis, n’aurait même jamais fait l’objet d’une poursuite judiciaire (et je parle là en connaissance de cause, ayant eu le triste privilège de siéger à la Libération dans les commissions d’épuration). Son cas, contrairement à ce que vous insinuez a été étudié avec le plus grand soin par les autorités de notre pays et je puis témoigner que la nationalité française ne lui a été accordée qu’après une enquête approfondie qui a fait bonne justice des ragots proférés contre lui. »