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Arts & Autographes

Réf : 33347 HISTOIRE

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TALLIEN Thérésa de Cabarrus [Carabanchel, 1773 - Chimay, 1835], épouse du conventionnel Tallien, égérie des thermidoriens et du Directoire.

Manuscrit autographe « Journal de mon séjour a Plombieres »

Manuscrit autographe « Journal de mon séjour a Plombieres - en 1822 - ». Plombières [et Aix-la-Chapelle] 4 mai-14 juillet 1822 ; cahier cousu de 37 pages in-4, tête et tranche dorées, couverture (un peu usagée) de papier vert remplié Précieux journal intime de son séjour aux eaux de Plombières. « Vaincue par les menaces des médecins, par des souffrances aigües et par les instances des amis », elle se résigne à suivre l'ordonnance de M. Dupuytren, à Plombières, et consigne dans son journal des détails de la cure, des visites et des lettres, et quelques anecdotes. Elle se prend d’un vif intérêt pour une pauvre Portugaise, née Rosa de la Costa, mariée civilement à Valladolid avec un boulanger attaché à l’Armée de Portugal : elle note les secours qu’elle lui donne (argent, vivres), des démarches en sa faveur auprès des ambassadeur d’Espagne en France et en Belgique, des réflexions à la vue de « cet excès de misere et de malheur » (8 mai). Ses humeurs varient, selon le ton et la teneur des lettres de son mari, le prince de Chimay ; l’absence de ses enfants la chagrine ; « on est heureux de ne pas me ressembler ! » (9 mai). Elle colle dans son cahier un billet de sa fille Louise, l’exhortant à revenir (reçu le 16 mai), et de petits rameaux de pin cueillis dans les montagnes Elle se promène à pied, à cheval et en char à bancs, fait des bains et des douches, souffre des cataplasmes et des frictions Le baron d’Haussez, préfet de Grenoble, lui apprend qu’on a voulu jeter le préfet de Lyon, M. de Tournon, dans le Rhône. Mais peu après, « qu'elle nouvelle ! Le duc de Richelieu est mort ! Je l’apprends avec chagrin quoique depuis trois ans, je n’aye pas eu à me louer de ses procédés, mais j’avois beaucoup d'amitié pour lui et c'est un homme de bien de moins - il est mort si subitement qu’il est difficile de ne pas en ressentir un mouvement de terreur » (22 mai). Après trois semaines d’absence, elle s’inquiète d'une lettre de son mari, triste et ennuyé : « il ne me rassure plus comme dans ses premières lettres sur les causes de mes chagrins personnels - mon coeur s’étoit trop ouvert à l'espérance, il s’étoit trop flatté. Il a sans doute de l’attachement pour moi, mais je ne suis pas ce qu’il aime le mieux et il ne fera jamais pour moi que ce que les convenances le détermineront à faire tandis que moi je lui sacrifierois tout jusqu'à ma vie » (26 mai). Elle lit Mme de Genlis, et un Voyage à Tripoli, fréquente Mmes de Caylus et Mlle Pictet de Genève, l’abbé de Maffioli et sa soeur, reçoit un officier qui connaît son neveu Victor de Caraman, puis le duc de Choiseul, le préfet Boula de Coulombiers, etc. Souffrante, elle refuse les visites du comte et la comtesse de Gourgues et de Mme Casimir Périer, puis se rend à Aix-la-Chapelle, le 18 juin, « heureuse de me retrouver au milieu des miens que je ne croyois plus revoir ». On joint une copie ancienne de ce journal au XIXe siècle.