Nos plus beaux documents autographes
4005 autographes de prestige trouvés
Manuscrit autographe.
COCTEAU JeanManuscrit autographe « De l’ordre considéré comme une anarchie ». 64 pages ; 165 X 240 mm dans un cahier. Allocution prononcée au Collège de France, le jeudi 3 mai 1923. C’est un vibrant hommage à Radiguet qui venait de publier en début d’année « Le Diable au corps ». Le texte original diffère sensiblement du texte publié. Cette allocution fut publiée dans Le Rappel à l’ordre, en 1926. Nombreuses corrections. Après la mort de Radiguet, Cocteau déclara : Ce malheur termine une longue période pendant laquelle, avec un groupe de musiciens et sous le patronage d’Érik Satie, je désensorcelais la musique française. Elle succombait sous les charmes. Érik Satie donnait l’exemple d’un saint musical… le titre de mon allocution au Collège de France : D’un ordre considéré comme une anarchie, résume l’esprit d’un météore de rires, de scandales, de prospectus, de dîners hebdomadaires, de tambours, d’alcool, de larmes, de deuils, de naissances et de songes qui étonna Paris entre 1918 et 1923 (op. cit., p. 31). Ce manuscrit très important dans la vie de Jean Cocteau est un vibrant hommage à Radiguet.
Manuscrit entièrement réalisé par un religieux, frère Luc David, médecin et herboriste au couvent des Récollets de Brive
DAVID (Luc). Traité des plantes universelles par figures au naturel par le frère Luc David Recollet, chirurgien oculiste.Manuscrit du XVIIIe siècle, sur papier grand in-folio (45 x 27 cm). Daté de 1742. 423 pages, chacune, illustrée d'un grand dessin à pleine page, 10 ff. de table, 2 ff. blancs : vélin dur de l'époque (usures). Cachet ex-libris de Mtre Grinard, 19 rue de Pessac à Bordeaux. Manuscrit entièrement réalisé par frère Luc DAVID, pharmacien et médecin oculiste renommé, de la congrégation des Récollets à Bordeaux dont le couvent se trouvait sur la place du Marché-des-grands-hommes qui au XIXe siècle s'appelait Marché des Recollets. David est arrivé de Toulouse à Bordeaux où il est installé en 1752. On connaît de lui un manuscrit d'ophtamologie daté de 1752. Il fut herboriste au couvent des Récollets de Brive, actif entre 1730 et 1742. Sources : Mercure français (avril 1730) pp. 768-769 : « On mande de l'Abbaye de Fontevraud que le Frère Luc David, Récollet de la province de Toulouse, de la communauté de Brin, en bas Limousin, y était arrivé au mois de Décembre dernier [ ] a fait sur sept personnes des opérations très dangereuses, avec une adresse et un succès qui leur fait espérer une guérison radicale ». Cf. Histoire de l'Ophtamologie à Bordeaux (thèse pour le doctorat en médecine d'Alexandre Alfred Chabe, 1908). C'est un très beau manuscrit de botanique !
Feutre et papier collé sur carton, signé
DUBUFFET JeanPersonnageSigné de ses initiales « J.D » et daté « 73 » ; daté du 19 mars 1973 au verso. Feutre et papier collé sur carton. 41,8 x 19 cm. Provenance: — Galerie Beyeler, Basel— Private Collection— Sotheby's, New York, 4 October 1990, Lot 77Acquired from the above by the present ownerBibliographie : Max Loreau, Catalogue des Travaux de Jean Dubuffet: Dessin, Fascicule XXVII, Paris 1976, p. 123, no. 240a, listed.
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée « PGO.», adressée à Claude Émile Schuffenecker. Probablement écrite du Pouldu, en novembre 1899 ; 17,7 x 11, 5 cm (3 pages recto-verso).« Mon cher Schuffenecker,Je vous remercie de votre lettre. actuellement je nai rien de nouveau de Copenhague. Contre le malheur je me raidis le plus possible. Cest égal je commence à en avoir pas mal. Mon idée pour le Tonkin est bonne mais encore faut il lexécuter, cest très long à obtenir quelques fois, surtout quand on est pas là pour lactiver. Surtout jespère, Monet à promis de sen occuper. Je me promets là bas détudier la question à fond et peut-être y fonder quelques chose. Le hollandais qui est avec moi serait assez disposé à me fournir les fonds pour une affaire sérieuse. Je crois quil y a là bas de largent à gagner (en fabrication seulement) la main duvre anamite étant excellente et très bon marché. Reste à calculer le prix du transport ajouté. La matière première est aussi très bon marché. Mais tout cela nest que projet. Le fond en attendant cest une place de vice résident payé par létat et nourri. Ce sont des économies à faire et le travail est daprès renseignement exacts, tout à fait nul attendu quil est fait par des anamites instruits. En attendant je suis dans la mélasse et je vous sais grès de votre bonne intention. Que voulez-vous, vous êtes destiné à être embarrassé par votre frère. Qui vous carotte n°1 avec des promesses daffaires. Votre devoir est il de remplir le tonneau des Danaïdes? Il fait en ce moment un temps épouvantable et il fait à peine de clarté pour travailler. Vous dites que vous ne faites rien de fini et vous vous désespérez. Bernard ma écrit que vous aviez fait de sérieux progrès avec vos vues de Bercy. Qui dois-je croire Bernard assurément. Vous ne pouvez vous figurer le trou sauvage où je suis enterré. Et je ne sais pas ce qui se passe. Alors envoyez-moi de temps en temps quelques journaux une fois lus. Jai bien reçu Art et Critique mais je ne vois pas le grand article sur notre exposition. Que des passages sur moi à propos de bottes et qui nont ni queue ni tête.Jembrasse tout le monde, votre femme en tête. Cordialement, PGO. »Létudiant hollandais est le peintre Meyer de Haan qui finançait Gauguin en échange de leçons de peinture.
Lettre autographe signée
CHEVALIER MauriceLettre autographe signée. Deux pages in-4°. Maurice Chevalier décline une invitation car il a été blessé à la guerre. « A mon grand regret de ne puis être des votres en ce moment. J’ai été blessé à la guerre. J’ai une balle dans le poumon qui en ce moment me fait souffrir. Et mon etat général est peu satisfaisant. Le docteur m’ordonne du repos ».
Manuscrits autographes.
NAPOLÉON Ier (Napoléon Bonaparte)Manuscrits autographes de la main de Napoléon. Feuillets écrits à Sainte Hélène, vers 1816 ; 3 pages 1/2 in-folio (32,5 x 19,8 cm) Provenance : archives du général Bertrand. — 1 page de croquis de fortifications au crayon avec notes de calculs. — 1 page au crayon. Filigrane « W. 1815 ». Concerne l’édification de fortifications. — 1 page 1/2 à l’encre et au dos des notes au crayon. Ce manuscrit semble se rapporter à la défense de Paris, à l’affaire de la barrière de Clichy qui vit s’affronter les 70000 hommes commandés par le maréchal Moncey aux forces russes. On distingue entre les lignes écrites à l’encre des lignes écrites au crayon qui semblent avoir été partiellement effacées. Provenance : archives du général Bertrand.
Dessin autographe signé.
HUGO VictorDessin autographe signé. Dessin original, à la plume et au lavis, signé et daté en bas à droite « Jersey 1854 », collé sur un feuillet avec dédicace autographe signée, « Marine Terrace 1er janvier 1855 » ; environ 3,7 x 10 cm, sur un feuillet 8,7 x 12,5 cm (à vue), encadré avec l’adresse autographe au dos.Petit paysage à la plume et au lavis d’encre brune, et estompe, représentant une bourgade dans le lointain, avec la grosse tour d'un château-fort, et les flèches d'une église. Cette « carte de vœux » est signée et datée en bas à droite : « Victor Hugo. Jersey 1854 ».Victor Hugo l’a montée sur un feuillet de papier sur lequel il a inscrit la dédicace : « Aux pieds de Madame Jules Janin Victor Hugo Marine Terrace, 1er janvier 1855 ». Au verso, l’adresse porte : « Monsieur Jules Janin 20, r. Vaugirard ».Adèle Huet (1820-1876), fille du maire d’Évreux, avait épousé en 1841 le célèbre critique Jules Janin (1804-1874).
Manuscrit autographe signé
INGRES Jean Auguste DominiqueManuscrit autographe signé « I » avec 3 dessins, Programme du Tombeau de NAPOLÉON à élever dans le dôme de l'Église des Invalides, [décembre 1840] ; 1 page in-folio. Pièce très importante concernant le futur tombeau de l'Empereur Napoléon, comportant trois croquis. Une note au crayon du peintre Le Go précise : « Cette note m'a été donnée par M. Ingres en décembre 1840 pour la rédiger ». [Alexis Lego, peintre d'histoire, secrétaire de l'académie de France à Rome.] Ingres décrit un projet pour le monument à la gloire de l'Empereur qui doit prendre place sous le dôme des Invalides, « [ ] et s'élever très haut dans la coupole. Il est composé de trois ordres d'architecture grecque superposés les uns aux autres, figurant comme un septizône sur lequel on pourra communiquer par des escaliers accessibles jusqu'au faîte du monument sur lequel est placé la statue du héros couché sur son lit. Un grand soubassement supporte le monument; il est décoré de grands aigles [ ] Le monument sera construit en marbre blanc et or, de marbres précieux et métaux de toute espèce. Enfin, de bas en haut, y sont échelonnées, éplorées, se lamentant, tenant leurs palmes d'or, les nombreuses figures des victoires du héros. La figure de la France triste et voilée, les suit tenant les couronnes de ses départemens » À la tête de la statue de Napoléon se tient « la figure de l'univers qui la couronne [ ], et l'aigle impérial placé au dessus du lit déployé ses ailes, plane et s'envole au ciel » Quatre grands candélabres seront placés près du soubassement. Ingres ajoute que « l'architecte et le sculpteur devront être choisis parmi ceux qui ont le plus étudié et approfondi l'art Grec ». En bas de la page, trois croquis à l'encre représentent une croix et des détails architecturaux du soubassement de l'autel. Précieux document.
Crayon cire sur papier signé
MIRÓ Joan« Bonnes fêtes et meilleur voeux pour 1969. Miro ». Pastel (crayon cire) sur papier signé en bas à droite et également signé de son épouse : « Vous embrassons Pilar ». 1969. 29,5 x 41 cm. Certificat de lADOM. Provenance : collection particulière.
SOUVENIRS du PRINCE IMPÉRIAL provenant du baron Tristan LAMBERT.
SOUVENIRS du PRINCE IMPÉRIAL provenant du baron Tristan LAMBERT.Souvenirs du Prince Impérial recueillis par le baron T. Lambert.— Médaille en cuivre par Cavelier — 1856 : La Ville de Paris offre à l’Empereur et à l’Impératrice le berceau du Prince Impérial.— Paire de chaussons de bébé du Prince Impérial.— 2 lettres de Marie Stuart.— 14 dessins du Prince Impérial.— Bretelle à boutons porté par le Prince à l’âge de 7 ans.— Livret du Prince Impérial.— Cheveux du Prince Impérial. 1864.— Cheveux de Napoléon III. 1864.— Cheveux de Napoléon III et de l’impératrice. 1864.— Manuscrit du déjeuner du samedi 9 juillet 1864.— Mouchoir carré brodé au chiffre « N » Mouchoir du Prince Impérial à son chiffre brodé.— 2 morceaux de feuille de la palme bénite qui était à son chevet aux Tuileries entre 1867 et 1868, donnés par le Prince Impérial au baron Tristant Lambert.— Boîte à bonbons avec le portrait de l’Impératrice d’Autriche, prise par Napoléon III à Salzbourg à la table de l’Empereur d’Autriche, rapporté par lui au Prince Impérial.— Carte de membre du Cercle des patineurs pour « M. S.A.I. le Prince Impérial, membre du cercle, carte personnelle valable du 1er Xbre 1868 au 1er Xbre 1869 ». En carton vert à pan bordé d’un filet noir.— Ensemble de 3 signatures à l’encre du Prince Impérial.— Photographie de Napoléon IV en buste, en uniforme, arborant ses décorations, assis dans un fauteuil, un livre à la main. Photographie de Le Jeune. Signée à l’encre « Napoléon » et au dos « St Cloud Octobre 1869 ». 105 X 60 mm.— Mouchoir de la Duchesse de Berwick et d’Albe.— Guêtres d’uniforme du Prince Impérial. — Photographie du Prince Impérial en uniforme, arborant ses décorations, assis dans un fauteuil, un livre à la main. Photographie de Le Jeune. Dédicacée « Louis-Napoléon, le 20 9bre 1869, souvenir affectueux de Compiègne ». 105 X 60 mm.— Photographie du Prince Impérial en uniforme, de trois-quart, arborant ses décorations. Photographie de Le Jeune. Dédicacée « Louis-Napoléon, le 20 juillet 1870 ». 105 X 60 mm.— Photographie du Prince Impérial en uniforme, de trois-quart, arborant ses décorations. Photographie de Le Jeune. Dédicacée « Louis-Napoléon, le 6 février 1871 ». 100 X 60 mm.— Photographie légendée « Wilhelmshöhe 16 fev 71 ». Photographie par Emil Rothe Cassel, représentant sept hommes sur un balcon. De gauche à droite : M. Adolphe Abeille (secrétaire du Prince Impérial), le commandant baron Lambert (Commandant des chasses), Tristan Lambert (engagé volontaire), le général marquis de Forton, M. O’Connor S.lieutenant aux Guides, S.A. le général Prince Joachim Napoléon Murat, Comte Louis de Turenne S.lieutenant aux Guides, avec leurs signatures. 185 X 230 mm.— Crayon de bois verni. Acvec étiquette manuscrite à l’encre « Porte-plume, plume, crayon, boîte à cigarette de S.M. L’Empereur Napoléon III, pris par moi dans le cabinet de S.M. et avec sa permission le jour de notre départ de Wilhemshöhe, avant la messe, le 19 mars 1871. Tristant Lambert ». Au dos « Porte-plume et crayon de Napoléon III à Wilhemshöhe ».— 2 photographies du Prince Impérial:* de 3/4 en uniforme, portant ses décorations, par Le Jeune avec dédicace à l’encre « Louis-Napoléon le 15 août 1871 ».* en buste en civil avec la plaque de la Légion d’honneur, par Camden Place Chislehurst. 105 X 60 mm.— 2 photographies du Prince Impérial:* Par Downey London avec dédicace à l’encre « Louis-Napoléon 1872 ».* Par Downey London avec dédicace à l’encre « Louis-Napoléon le 5 janvier 1872 ». 105 X 60 mm.— Photographie du Prince Impérial en buste, en civil, portant la plaque de la Légion d’Honneur. Par Downey London. Signé « Napoléon ». Au dos : Signé « A Tristan Lambert, souvenir de Camden, le 26 juillet 1872 ». 105 X 60 mm. — Photographie du Prince Impérial en buste, en civil. Par Elliot & Fry London. 165 X 110 mm. — L’Empereur Napoléon III, assis, en civil, portant ses décorations. — Paire de chaussettes en fil blanc du Prince Impérial. Avec coutures brodées. En partie haute, chiffré en fil rouge « N » et numéro sur l’une 5 et l’autre 8— Porte-cigares. En paille tressée, vert et blanc. Avec étiquette manuscrite légendée à l’encre « Porte-cigares donné par le Prince Impérial à Chislehurst T. Lambert ».— Brin de laine et petit morceau de tissu taché de sang. — Fleurs artificielles. Fleurs posées sur le cercueil du Prince Impérial. 1879. — Fleurs artificielles. Fleurs posées sur le cercueil du Prince Impérial. 1879.— Fleurs artificielles. Fleurs posées sur le cercueil du Prince Impérial. 1879.— Fleurs de lierre et fleurs séchées. Fleurs posées sur le cercueil du Prince Impérial. 1879.— 2 franges en argent. Franges du poële mortuaire du Prince Impérial.— Manuscrit autographe du Prince Impérial. « Prière composée par le Prince Impérial et trouvée écrite de sa main dans son livre de messe après sa mort par l’Impératrice ».— « Fragment de la chemise de laine portée par le Prince Impérial le jour de sa mort, pris à l’endroit même de la chemise, troué par la sagaie qui fit la principale blessure dont est mort le Prince Impérial. Le fragment a été détaché par le coup même de la sagaie. Bon Tristan Lambert. Sang du Prince Impérial, Bon Tristan Lambert. » Très précieuse réunion de souvenirs historiques majeurs. Provenance Baron Tristan Lambert.
Manuscrit musical autographe signé
SAINT-SAËNS CamilleManuscrit musical autographe signé « Hymne à la Paix ». 1919 ; titre et 11 pages oblongues in-folio.Beau manuscrit pour chant et piano de lHymne à la Paix (op. 159) sur un texte de Jean-Louis Faure : « Sonnez, sonnez toujours ! Clairons de la Victoire ! Sonnez ! Voici la Paix dans son manteau de gloire ». En si bémol majeur, marqué Allegro eroico, il est soigneusement mis au net à lencre noire sur papier oblong à 12 lignes (H. Lard-Esnault, Ed. Bellamy Sr), signé et daté 1919 en fin.Cest une des toutes dernières oeuvres de Saint-Saëns, qui en dirigea la première audition, dans sa version avec orchestre, le 14 octobre 1920, au Trocadéro, lors dun festival en son honneur.LHymne à la Paix avait déjà paru dans le Supplément musical du Figaro du 9 mai 1920, et sera publié la même année chez Durand.
Lettre autographe signée
DEGAS EdgarLettre autographe signée, adressée à Henry Lerolle. Samedi [18 décembre 1897] ; 1 page in-12, avec adresse (carte-lettre). Superbe lettre donnant sa façon de faire des dessins.Jeudi il est pris par Halevy ; il faudra l’excuser. « J’ai beau me le répéter tous les matins, me redire qu’il faut dessiner de bas en haut, commencer par les pieds, qu’on remonte bien mieux la forme qu’on ne la descend, machinalement je pars de la tête hélas ! »Texte exceptionnel !
Ensemble de 22 lettres autographes signées
CIORAN Emil MichelEnsemble de 22 lettres autographes signées, adressées à Mme Laurent. De 1976 à 1990 ; formats in-8° et in-4° principalement ; quelques traces de mouillures sur 6 lettres.— Paris, 22 janvier 1976 : Il a « accepté d’écrire pour une revue un texte assez compliqué. » Il se plaint des difficultés de son âge pour travailler. « Or, le cerveau ne marche pas toujours seul ; il faut l’aider, le fouetter. Je fais exactement le contraire, puisque je vis sur des tisanes, qui l’engourdissent au lieu de le réveiller. » Dieppe, le 24 août 1976 : « La Normandie ne vaut pas la Californie […] d’abord parce que cette ville est boudée par les gens bien, ensuite parce que des amis vous y prêtent depuis longtemps chaque année une appartement somptueux. Simone a passé le mois de juillet en Vendée où elle pense retourner pour une semaine avant la rentrée. Nous sommes curieux d’en saisir plus long sur vos impressions d’Amérique. […] Je relis des ouvrages inactuels à la bibliothèque d’ici, ce qui me donne une vague illusion d’activité. » ; Saint-Julien de Concelles, le 7 août 1977 : ils sont chez des amis. « J’y fais de petits travaux de toutes sortes par plaisir bien entendu, car je suis bricoleur dans l’âme. La seule manière de surmonter un cafard invétéré est de s’adonner à des exercices physiques, plus précisément manuels. […] Le mois de juillet a été terrible pour moi : chaque jour des visiteurs de partout... Un vrai cauchemar. Simone a été malade : elle a attrapé une amibe en mangeant quelque crudité et, pour s’en débarrasser, elle doit faire une cure d’arsenic ! ». Dieppe, le 21 décembre 1977 : « Le “destin” de Dick me poursuit. Gâcher une situation comme la sienne, à cause d’une gourgandine ! Cela peut être beau dans une perspective littéraire, mais lui, n’aimait que l’efficacité et non la poésie du downfall. » Paris, 10 janvier 1978 : « Un seul événement mémorable à la B.B.C, un major survivant du Titanic, fait le récit de la catastrophe avec un détachement extraordinaire. » ; 27 mai 1978 : « De mon côté, je vois tous les jours des gens et je vous assure que je ne suis pas quelqu’un qui mérite d’être envié. La condition des morts n’est pas tellement pénible, eux du moins ne reçoivent plus de visites. J’espère que le fait d’être grand-mère a eu sur vous un effet plutôt tonique. Puisqu’il faut que la vie se perpétue, il vaut mieux que cela se fasse par des êtres qu’on aime. Et non par des Katangais ! ». Paris, le 14 juin 1979 : « Avril et mai, je les ai passés presque entièrement dans ma chambre, à cause d’une grippe et ‘une infection à la gorge. Après m’être soigné moi-même inutilement avec des plantes, il m’a fallu prendre des antibiotiques, ce qui équivaut à une défaite. Simone a été plus chanceuse que moi. » Paris, le 15 novembre 1979 : « L’article du Monde a été écrit par un ami. En revanche le dessin, j’entends la caricature est l’oeuvre d’un inconnu […]. On dirait une tête de rat ! Je ne suis tout de même pas si hideux. Ne croyez pas que je sois tellement content du bruit qu’on fait autour de mon livre. J’ n’y suis pour rien. Ce genre de cirque appartient au paysage parisien, et il faut s’y résigner. ». Dieppe, 23 juillet 1980 : « Je n’insiste pas sur l’anniversaire, car cela invite toujours à des réflexions mélancoliques? Personnellement je n’ai jamais fêté un événement quelconque de ma vie, en tout cas pas celui de ma naissance. » Il annonce que Simone est à la retraite et que l’état de santé de son frère est bon « peut-être trop bon ». Paris, le 29 décembre 1980 : « Je n’ai pas le courage de me réfugier à Dieppe à cause du climat trop vif. J’y dors en effet très mal. Où aller ? ». Dieppe, le 9 février 1682 : « Je suis devenu une sorte de personnage “culturel”, avec tout ce que cela implique de concessions, de cabotinage […]. Cela a commencé à Cologne où je me suis produit devant un public allemand […]. Ce fut un demi-échec. En revanche, invité par l’Institut Français d’Amsterdam, je m’y suis comporté comme un acteur. Il s’agissait d’un dialogue en fait : un professeur hollandais qui posait des questions et j’y répondais comme si je m’étais trouvé sur une scène...[…] La vieillesse nous fait gagner en vanité ce que nous perdons en orgueil. Je suis content d’apprendre que Dick a remonté la pente. J’aimerais bien savoir ce qu’il pense de l’état actuel de l’Europe ». 6 septembre 1981 : Ils sont chez des amis où ils pratiquent le jardinage et le bricolage « Vous écrivez de bien jolies lettres ; la dernière surtout devrait figurer dans vos Mémoires si un jour vous décidez d’évoquer les évènements marquants de votre vie. » Paris, 30 décembre 1984 : « Je me fais le reproche d’avoir très peu lu Mme de Sévigné. Je vais vous imiter, je vais me plonger dans ses lettres ». Paris, le 1er janvier 1986 : « Notre voyage a été une réussite. Ce qui nous a plus surtout c’est Lecce, ville splendide non loin de Brindisi, où nous avons pris le bateau pour la Grèce. Athènes nous a déçus. Il est vrai que j’ai dû y donner deux conférences, ce qui suffit à vous gâcher un voyage. Nous nous sommes arrêtés heureusement quelques jours à Corfou qui, sans les touristes, serait une manière de paradis. » Paris, 15 avril 1986 : « Thank youfor your telegramme. But I am on evening of my birthday ». Paris, le 28 décembre 1986 : « Chacun de nous deux, vu notre âge, a des ennuis de santé plus ou moins sérieux. Simone se plaint des jambes, moi je surveille ma tention et affronte — depuis 25 ans ! — mes ennuis gastriques. » Dieppe, le 30 juin 1987 : « Ma vie est devenue un cauchemar. Aurais-je pu empêcher que les choses tournent de cette façon ? Je n’en suis pas sûr. Le résultat de tout cela est que j’ai perdu toute envie de me manifester et que j’évolue lentement vers une manière spéciale d’abrutissement. » Paris, le 11 avril 1989 : « Au long des années, je n’ai fait que maudire le jour de ma naissance et m’émerveiller en même temps d’être né. Je n’aurais donc pas vécu en vain, et c’est avec joie que je contemple cet investigateur d’optimisme qu’est le Pomerol. » Paris, le 21 février 1990. Il n’ a pas répondu plus tôt à sa lettre : « Mon excuse ? La maladie ou plutôt un état étrange qui relève de la psychiatrie et de la vieillesse. Jusqu’à présent je connaissais la fatigue comme problème, je la connais maintenant comme état. C’est ce qu’on appelle progrès.... J’espère pourtant qu’une amélioration est toujours possible. » Sans date : « Cela pourrait aller si je n’étais pas envahi par mes compatriotes et, ce qui est plus grave, par des “écrivains” d’ici et d’ailleurs qui me demandent des préfaces et d’autres stupidités. » Paris, 24 august : « We would be very pleased to see you again, if you could come to dinner next wednesday th 28. » 6 décembre : « I am very much upset by the news of the death of your husband. I know that you were very happy together ».On joint une lettre de Simone : « Dec 6. Thank you for your beautiful little card. […] I wonder if I could arrange a little dinner sometime next week. I would ask Christiane Frémont. […] We would drink the bottle of ine she brought me some time ago. A ‘82 Saint-Émilion 1er grand cru classé ! ».Nous savons que Mme Laurent était une américaine parisienne grande femme élégante et très amie de Man Ray, habitant le quartier de l’Odéon. Elle croisa Cioran rue de l’Odéon et l’aborda. Il l’invita chez lui dans son petit appartement de la rue de l’Odéon et ils sont devenus amis. A la mort de Cioran, elle resta amie avec Simone la compagne de Cioran.
Manuscrit autographe signé
SARTRE Jean-PaulManuscrit autographe (signé sur la page 1) concernant la crise du RDR (Rassemblement démocratique révolutionnaire). [Vers 1948] ; Ensemble de 14 pages in-4°, numérotées 1 à 14, ratures et corrections. Sartre participe en 1947 à l’action du « Rassemblement démocratique révolutionnaire » (RDR), parti militant français fondé avec David Rousset et Georges Altman. Ce parti qui souhaita des solutions politiques décisives inspirées par le trotskysme ne dura qu’un an. C’est le bilan de ce mouvement politique qui est traité ici par son fondateur un an après son lancement.La première page concerne les conseils de publication par J.-P. Sartre : « Je crois qu’il serait bon de supprimer la première partie (l’historique) : Raisons du RDR, qui est trop longue, assez peu rigoureuse et qui manque d’égarer dans des discussions inutiles. Pour ma part, je suggère de commencer le papier directement par : le Bilan. »Le manuscrit commence donc à la page foliotée 2 titrée « Le Bilan » : « À sa naissance le RDR se définissait comme un rassemblement de prolétaires et d’hommes libres pour lutter contre la guerre et la dictature par la Révolution Sociale. En face de l’état totalitaire russe aussi bien que de la démocratie américaine du dollar, il affirmait son entière indépendance. Repoussant à la fois le recours exclusif aux moyens parlementaires qui sont inefficaces et l’utilisation des méthodes staliniennes qui sont anti-démocratiques, il entendait faire appel à l’initiative des masses et donner à la démocratie une base populaire […] Aujourd’hui le RDR à plus d’un an d’existence ou en est-il ? Le bilan négatif est malheureusement très lourd : Après un départ encourageant, le recrutement s’est vite arrêté. […] Le Franc-Tireur n’a pas soutenu le RDR comme nous pouvons le constater […] But du congrès : Il convient d’abord de définir l’esprit dans lequel ce congrès doit se réunir. Nous devons d’abord nous persuader qu’il ne s’agit pas de la réunion annuelle des délégués d’un grand parti ou d’un mouvement de masse. Avec ses deux mille adhérents, le RDR est une avant-garde révolutionnaire. » Dans un autre chapitre « Les Principes », Sartre rappelle l’esprit du mouvement : « Le RDR lutte contre la dictature qu’elle soit de nature économique, politique, policière ou coloniale. En France il entend rassembler les antifascistes pour faire barrage contre toute tentative gaulliste d’instaurer un pouvoir fort ». Le manuscrit se termine par « L’organisation intérieure » : « Nous devons procéder de manière à mettre les dirigeants staliniens au pied du mur : s’ils refusent de s’associer à nous, ils font la preuve de leur sectarisme, s’ils acceptent, ils reconnaissent immédiatement que le RDR sert les intérêts de la classe ouvrière. Si nous avons assez de cohésion, d’indépendance et d’habileté, nous devons gagner à tous les coups et sur tous les tableaux. »La dernière page, foliotée 14, est en fait la page de titre de l’article : « Titre proposé : La crise du RDR devant la conférence nationale », avec la liste des sous titres.Magnifique manuscrit politique.
Lettre autographe signée
GAUGUIN PaulLettre autographe signée, adressée à Camille Pissarro. [Rouen, vers le 15-20 août 1884] ; 1 page in-8°. « Mon cher Pissarro, J’attends avec plaisir l’arrivée de votre fils et j’espère assez qu’il ne va pas loger chez Murer mais chez moi. Il faut que j’envoye en Norvège le tableau ; il est temps. Si vous comptez toujours exposer, que Lucien les apporte pour que je les envoie avec les miens d’un seul envoi. Quatre, deux dessins ou aquarelles et deux peintures, je compte envoyer la même chose. A quoi pensez-vous d’avoir encore un enfant, le moment n’est pas choisi, il est vrai qu’on ne fait pas ce que l’on veut. Je vous écris à la hâte. Tout à vous. P. Gauguin. Si on arrivait à vendre en Norvège vous savez qu’avec 5 000 f une famille peut vivre superbement et que le pays est très beau. »C’est en grande partie par le truchement de Pissarro que le jeune Paul Gauguin, qui souhaite à la fois quitter Paris et adopter définitivement et exclusivement le métier de peintre, choisit à son tour de s’installer à Rouen. Il nourrit l’espoir, qui fait sourire le vieux Pissarro, de vendre facilement ses toiles aux riches négociants de la ville et trouve une maison dans le quartier Jouvenet en janvier 1884. Il y séjournera dix mois avant de rejoindre sa femme, partie avant lui, à Copenhague. La production de Gauguin à Rouen, très mal connue, est fascinante et pose des questions essentielles sur l’état de l’impressionnisme au milieu des années 1880, alors que germe le mouvement néo-impressionniste. Gauguin envoie plusieurs de ses tableaux rouennais aux dernières expositions impressionnistes et c’est certainement le moment où sa peinture est le plus en phase avec les principes du mouvement, qu’il a approfondis en compagnie de Pissarro, de Cézanne et de Guillaumin. Mais l’originalité de ces peintures tient aussi au fait qu’il se cantonne dans son quartier résidentiel, rustique, ignorant le centre-ville et ne peignant qu’exceptionnellement la Seine. Le Rouen de Gauguin est un village verdoyant et mystérieux, dont le relief très particulier suggère des visions verticales et fermées, dans lesquelles le spectateur a l’impression de s’enfoncer. Ce visage de la ville, présent aussi chez les peintres de l’école de Rouen, imprégnés de la géographie de leur cité, échappe entièrement à Monet et à Pissarro, même s’ils n’ont pas manqué d’explorer, comme il se doit à Rouen, les hauteurs environnantes.En 1884, Paul Gauguin présente plusieurs tableaux. Pour la petite histoire, Fritz Thaulow et Paul Gauguin étaient à l’époque beaux-frères ayant épousé deux sœurs danoises Ingeborg et Mette Gad. Ajoutons à cela que Gauguin et Mette eurent un fils, Pola, qui devint par la suite le biographe d’Edvard Munch. 1890 est un bon cru pour les artistes français : les œuvres de Degas, Monet et Pissaro marquent l’exposition. L’année suivante c’est au tour d’Auguste Rodin de venir en terre nordique avec L’éternel printemps. Début 1895, Claude Monet revient en Norvège pour y peindre. Il séjourne quelques mois et son tableau du Mont Kolsaas est aujourd’hui exposé au Musée d’Orsay.