Nous vendrons mercredi 6 novembre, à l’Hôtel Drouot une importante correspondance de 52 lettres autographes en général signées et 1 carte autographe signée, de Boris Vian, adressées à sa femme Michelle.(Lot 114)
La correspondance s’échelonne de 1941 à 1954 ; formats divers, enveloppes jointes.
Boris Vian doit beaucoup son travail d’écriture à sa femme Michelle. Belle correspondance évoquant ses enfants, ses activités, ses instructions pour des traductions de Michelle Vian, son hobby pour les voitures, etc. Certaines lettres comportent des dessins. Nous ne pouvons tout retranscrire, nous en donnons quelques extraits :
La correspondance commence par 2 billets doux envoyés par Boris Vian avant leur mariage. Vers 1941. « Ici Bisou Ravi. Sois ce soir à 6 h 25 au Théâtre de l’Œuvre. signé Bisou (c’est très sale) ». 17 février 1941 : « En tant que secrétaire particulier des bougres et bougresses de la famille Vian, honorablement censuré ça et là, je vous dit de vous trouver à St Lazare à 3 heures moins 5, mercredi prochain […]. Vous aurez l’avantage d’y trouver un grand mâle blond, dans le genre fleur de Nave, saucisson tête de flanc, hure de cornemuse et bourinard ». 12 avril 1943 : « Je vais encore me coucher tout seul et chercher avec mes jambes et ne rien trouver et c’est très ennuyeux […]. J’ai téléforné à Simone où je vais dîner mardi. Ha Ha ton homme se dévergonde […]. Mon chéri, minet chat lapin chou rat volaille, jambon je m’ennuie de toi, je veux te biser. […] La luxure, voyez-vous, c’est baiser en canard quand on peut, baiser en levrette ou comme tout le monde, ou comme les Anglais. Dis ça à Stéphane et au curé ». 13 avril 1943 : « Mon doux chat, j’ai reçu ta lettre ce matin avec ton écriture démantibulée. Je voudrais bien encore ce soir avoir ma miche et mes mains sur son dos et sa tyniasse dans mon nez. Enfin ! Envoie des oeufs pour me consoler ». Jeudi 6 septembre 1945 : « Je viens de recevoir enfin la lettre que tu confies à M. Pitre le Peau Rouge de l’île d’Yeu et le supérieur rôti idem. Nous avons dîné ici ce soir avec Gigot revenu de Bréhat ». Samedi 8 septembre 1945 : « Voilà ci-joint des sous et ta carte d’identité pour les toucher. Si t’en as pas assez, dis-moi. Ma tripe alla mieux today. […] Je voudrais bien avoir le surmâle. Je suis un individu. Je pense, donc j’oublie ». 8 septembre 1945 : « J’imagine que l’éclat du soleil dans la mer produit une rutilance hadrienne et que le son du crabe est trust au fond des bouées. Je ne sais plus quoi faire du membre que des générations d’aïeux m’ont transmis mais j’ai mis Dieu en néquation. Jarry calcule bien sa surface, pardine sardines? En manges-tu ? ». 11 septembre 1945 : « Il m’arrive une chose très funny. Mathis (Roger) le copain de Col(son) Guy m’avait (avant les) vacances, téléphoné (tu sais, pour jouer) avec un orchestre où y avait 2 américains et j’y avais dit : à la rentrée. Et il m’a téléphoné hier soir. Et j’y suis. Tous les soirs nous allons jouer sur un petit show boat qui se promène sur la Seine avec des GI et des mademoiselles ». Lundi 10 septembre 1945 : « Je pense que ça fait déjà dix jours de tirés sans toi et c’est ben emmerdant parce qu’il y en a d’autres. Je t’ai pas encore envoyé caissette parce que j’ai pas encore le tabac. Je le prends demain. […] Depuis ma dernière lettre, j’ai vu Bill qui me gava un numéro d’esquire ; mais without the Varga girl enlevée par somebody que j’ignore ». 26 février 1948 : « Je ne peux plus entendre Luter parce que c’est vraiment très peu accordé et fort discordant. Louis, il joue par coeur tous ses chorus et comme je les connais par coeur, je pourrais en faire autant si je savais jouir de la Trompinette et tous les orchestres, y a au moins un thruc qui khloche, alors je ne sais pas quoi faire ni dire parce que je suis mal content ». 15 août 1948 : « J’ai pas encore eu le temps de me masturber, aussi je t’écris pour le faire en pensant à tes fessinettes. J’ai trop bouffé des gâteaux avec le gazozo, alors j’ai envie de chier. C’est rien, ça m’arrive tous les jours. J’espère que tu as fai bon vouaiage. Et que t’es arrivée encore vierge. J’ai pas encore trouvé des gonzesses à baiser. J’ai mal au cul. La chaise est dure et le stylo vagit ». 16 août 1948 : « On a inventé une nouvelle espèce de musiquette qui est extra rupiviante […]. On en a mal à la tête, parce qu’on y a joué toute l’après-midi dans ma chambre et il pleuvait. […]. Je viens de faire une de ces parties de pétanque entre Lee et Jean, y a de quoi se branler avec un cure dents. C’est Zoo qui a le cure dents pour l’instant ». 25 août 1948 : « Je reprends à Bonn. Après la réparation, nous avons filé sur Francfort sans incidents et ici, nous sommes au Park Hôtel, Deutscher Kaiserhof, tous les trois. […] Ça fait un drôle d’effet de se sentir citoyen américain… On a vraiment l’impression d’être quelque chose. Je ne fais rien, je prépare un petit roman, je suis d’une sagesse exemplaire et je m’ennuie bien… alors je dors tôt le soir et tard le matin et je crois que j’engraisse ». 27 août 1948 : « Je vais te mailposter cette lettre tout à l’heure avec un stamp de 15 cents vu que l’amérique aux américains, comme disait Monroe, et les allemands seront bien gardés. […] le gars Meachum est revenu me prendre avec un de ses copains qui crèche chez l’habitante et où on a rebouffé pas mal d’ailleurs ». 14 décembre 1949 : « À Saint-Raphaël gare, il y avait deux petits renards apprivoisés attaché à la grille devant le buffet; c’était très étrange, on se serait cru au Klondike ; il paraît que ça s’élève au biberon, en tous cas, c’est très gentil et ça aboie comme des souris-gaga, je les ai caressés avec des gants parce que j’avais peur mais il y avait un gros chien qui n’avait pas peur du tout et qui jouait avec eux. Ensuite, il y a eu dans le car un vieux mendigot qui vendiguait des cartes postigales dégigueulasses en employant une formule qui m’a paru lapidaire: qui veut des cartes postales, qu’il disait ce mec, on donne ce qu’on peut ». Il raconte son voyage jusqu’au col La Ponche, où il put se restaurer. « Après nous rendîmes nos devoirs à Monseigneur qui a organisé dans sa boutique à droite en rentrant, une ignoble crèche en liège et en mousse pleine de vieux mecs tout tordus qu’il appelle des santons. Les gosses du pays admirent avec conscience, surtout qu’il y a une boîte à muzique annexe qui joue avec des dzing ! terrifiants ». 18 décembre 1949 : « Mon Bibi, Hier je ne t’ai pas écrit parce qu’on a été emplâtrés plus que jamais mais c’est fini demain ou après demain et on va pouvoir respirer autre chose que de la pouchière de merde. Il y a eu hier soir du mistral terrible, à vous faire envoler, les bateaux du port dansaient horrible, et pourtant, c’est calme, le port. […], j’ai travayé aussi mais ça ne vas pas telman bien, j’ai de l’ennui, je ne peut pas man défaire, je suit vieu et je paire mes cheveut et j’ai anvit de rien et au plusse je ne mainteresse pas, braif je voit la vit en rose mais je fet mes réfor pour prendre goût à tout et je ne peux pas. […] Je te fet envoyé un cadeau de sorcier, une chose espéciale que tu me dirat si tu peu t’en servir et à Pat et à Yaya et à Joël ». 22 décembre 1949 : « J’ai aligné depuis ce matin (il est 14 heures) treize pages de grosses cochonneries, ces sacrés types, ils baisent tout le temps. Enfin, si ça les amuse. Fais pas de péchés d’envie devant les magasins de chaussures : achètes-en une paire, qui te fasse plaisir. […] Il y a un bateau terrible dan le port. Une belle goélette noire, toute neuve, plus grand que le Blanche-Neige, qui s’appelle le “Vagrant” […]. Tu peux pas savoir ce qu’il est beau, bien plus que le Zaca. Ça me fait salement envie […]. Le garçon copain de Massiet, Alain Vigot, est le fils d’un des 3 éditeurs Vigot qui éditent des manuels de graphologie et des livres de médecine. C’est un client et ami de Molitor, le tailleur de l’élite. Marrant, hein ? » 30 décembre 1949 : « Au reçu de cette lettre, bondis immédiatement chez Vittoz (passage Verdeau) où tu voudras m’acheter le disque decca MG 9235, The Harry Lime theme, cithare solo par Anton Karas, c’est un disque sensationnel d’ailleurs tu le connais déjà. Je l’ai écouté trente sept fois de suite hier à l’hôtel Aïoli. on y a un picupe et j’ai failli devenir fou. Mais en rentrant, j’ai écrit des tas de pages et ça marchait tout seul ». 2 janvier 1950, sur papier avec image en chromolithographie représentant la Sainte Vierge : « Qu’est-ce que tu penses de ce papier là ? il est un peu beau, je trouve. Ce soir, on (théoriquement) réveillonne à l’Aïoli, ça me fait chier bougrement, mais enfin ce n’est plus en costume 1900, c’est déjà ça. […] Mon Sullivan est presque fini alors je jubile dur. Je me mets au Guide de St Germain dans 2 jours. J’ai rien fait pour Mendelssohn, ils m’ont rien envoyé, je laisse tomber aussi. Qu’ils se démerdent ». 2 janvier 1950 : « On a passé un réveillon très emmerdant, alors hier soir on s’est consolés en écoutant le piano mécanique chez Palmyre, qui porte en exergue (le piano) la mention : Jules Piano, fabricant à Nice ». 4 janvier 1950 : « J’ai fini mon Sullivan et je suis très content, bien que ça soit d’une connerie hurlante. Mais ça baise, c’est l’essentiel, et à la fin tout le monde meurt. […] Bientôt on s’en va d’ici, ça me fait plaisir. Ça me fait toujours plaisir de partir. […] J’ai trouvé des tas de choses pour mes tas de romans en projet. Je vas écrire tout ça à Paris. […] Dis merci à Bopapa de sa carte de nouvelan copie d’ancien qui ma rappelé des choses déjà vues ». 3 août 1950 : « Tout va à peu près. Lola est très en forme et bien emmerdante à souhait. Elle traîne un seau en fer sur le carrelage à longueur de journée et ouvre toutes les portes pour venir me réveiller à neuf heures avec un béser bien gluant. J’ai idée que Moulou [Mouloudji] fait un vrai boum. Il a maintenant une bonne quinzaine de chansons à son répertoire et ça marche bien. […] Lundi et mardi les Boka sont venus me chercher avec leur gros bateau Matubia ». Il dessine sous cette phrase le bateau « aspect de l’objet et on a été pêcher en mer lundi et mardi; c’était du tonnerre». 28 août 1950 : « Hier c’était un vieux Mack Sennett terrible avec Chester Conklin et des choses vraiment sensationnelles, et un film — le premier film — de Franck Capara avec Harry Langdon, où il y avait des choses mais très endormant de lenteur effrayante. Sartre était là paraît-il mais je ne l’y vis point? Prévert et Chagall aussi, qu’eux je vis». Mardi25 [1950]: « Votre Lola est dans une forme rupinante, elle a une mine de tonnerre et elle passe sa vie à poil, ce qui semble la satisfaire. Elle ne sort jamais sans son chapeau et marche le plus souvent pieds nus sauf dehors où elle sandale blanchise. […] Pat passe sa vie en vadrouille, il pêche à la ligne et nous promet chaque jour des fritures terribles, mais il revient bredouille avec des prétextes variables : hameçon trop gros, canne cassée, etc. […] Je suis barman avec maestria (heu?) Denise sert avec Knut, un jeune danois de St Germain des Prés. Bubu joue de la guitare dans l’orch. en attendant Moulou. Si tu peux dire à celui-ci de venir plus tôt, ça vaudrait mieux on commence à le réclamer. L’atmosphère est plutôt sympathique ». Vendredi 5 janvier 1951 : « Mon roman est virtuellement fini. L’affaire de 80 pages dont le planning est terminé. Ça sera sans doute le plus long de tous. J’ai acheté (à crédit) quelques bons bouquins et le 1er volume du théâtre de Pirandello pour lire Henri 4. Pas encore lu. Envoie moi une photo de Lola. J’ai une affreuse envie de la voir. Mais je ne peux pas venir avant que ce livre soit terminé. […] Aucune raison d’interdire à André [Reweliotty] de jouer plus de 3 soirs par semaine. Il n’y a plus rien à espérer du côté de ce club pour gogo. S’il est plus talonné il trouvera autre chose. […] En rentrant, j’écris mon traité d’Économie Poétique. C’est pas un bon titre ? Ou Ecopo imaginaire ». 6 janvier 1951 : « Je viens de lire un fort passionnant livre que je te recommande : Alexandre Jacob, par A. Sergent, aux éditions du Seuil, Collection les 400 coups. C’était un vrai mec, ce mec. […] Je mène une véritable vie de banlieusard de choix, mais j’abats plus de boulot qu’en trois mois à Paris. J’arrive à vivre avec 300 F par jour, alors j’en profite pour acheter quelques livres. Le petit Larousse édition 51 me tente vachement, mais c’est cher, 875 balles, j’hésite ». 13 janvier 1951 : « J’ai le planning de toute la fin de mon roman. Ça s’ajuste enfin tout seul, j’ai enfin retrouvé un peu l’impression que j’avais à la fin de l’Écume ». 17 janvier 1951 : « Encore des remarques : Abrège le plus souvent possible. Moins de mots : les trucs comme il avait été, répétés dix fois dans la page, ça va en anglais, pas en français — Oh, et puis quand j’ai une traduction dans les pattes, je suis maniaque et j’y peux rien mais je suis forcé de soigner au maximum ». 28 février 1951 : « Très bonne chose que ces bagarres aïolesques qui mettent plein de couleur locale dans ce lieu terne. L’histoire des lions est parfaite. Je ne suis pas alarmé du tout que tu fasses faire un peu d’écriture à Pat tous les jours. Ça lui fait du bien je trouve, il écrit mieux, nettement ». 6 mars 1951 : « Queneau a eu le Gd Prix du Disque avec Zizi Jeanmaire pour la Croqueuse et à titre de célébration, on a dîné, avec Jeanine, sa soeur et son fils aux Savoyards. […] Hier pour m’élever l’âme, j’ai relu qu’est ce que la littérature (en partie, après j’ai dormi). Noter à propos des collaborants (Drieu, Céline, etc.) qu’ils n’ont pas trahi du tout. Ils sont restés fidèles à leur clientèle. C’est plutôt estimable, non ?, puisqu’il faut les considérer comme des producteurs quelconques ». On joint un poème autographe :
« Mon minet en bois, en bois tourné, lisse et vert
Je ne sais pas du tout quoi je pourrais y mettre
Mais c’est tes 24 ans. Je t’écris une lettre
A coeur ouvert, en vers — d’ailleurs en mauvais vers. »
22 mars 1951 : « J’ai commencé à écrire ma pièce sur les généraux et que ça m’amuse. J’ai trop de travail, je trouve. D’autant que Queneau et Polan sont je crois d’accord pour prendre mon livre après quelques légères retouches que je sais exactement lesquelles. Pourquoi dis-tu pauvre Queneau ? il est absolument ravi ! Qu’est-ce que tu vas donc chercher dans les gens qui n’y est jamais ». 17 mai 1951 : « On est arrivés lundi soir sans encombre. […] Tout est identique ici : Massiet les Icard, les autres les bateaux et le reste ». 27 juin 1951 : Il se soucie de ses enfants et aborde ensuite son travail. « Je t’écris parce que, because Sullivan, une sortie ce jour m’a mis behind my schedule et que je ne pourrai pas mettre le nez dehors demain d’ailleurs j’ai remarqué qu’on s’entend généralement mieux par lettre. D’autre part, malgré ce que tu m’as dit l’autre jour, je reste quand même à ta disposition pour les garder cet été le temps que tu voudras et ce n’est pas pour ne pas m’en occuper quoi que tu puisse en penser, c’est à la base et primordialement pour travailler que je vis ailleurs, et parce que l’on se bouffe le nez quand on est ensemble, ce qui est peu favorable au travail. Dis à Sartre que je n’oublie pas son naibable (sic) proposition, mais je ne pourrai finir Bradley avant le 6 juillet ». 15 août 1951 : « Je profite de ce que je viens de finir mon putain d’opérette pour me sentir la conscience libre. […] Il fait un temps de cochon — rien à faire que lire — tous les bouquins sur les camps de concentration […] C’est fortement déprimant, mais bon à savoir ». 11 septembre 1951 : « Peu de choses à signaler ici. Surtout surveille la température de Pat s’il a eu une bronchite, le soleil n’est pas fameux pour tout ce qui concerne les poumons ». 12 septembre 1952 : « La note aurait du être payée par Claude à qui j’avais dit de le faire […]. Ne t’inquiète pas je vais t’envoyer des sous la semaine prochaine. Je n’ai toujours pas de nouvelles du Pat ». 10 juillet 1953 : « Naturellement je ne demande pas mieux que de faire tout ce que je peux pour les gosses. Il y a maintenant là bas Dody et Madeleine qui ont loué un truc et de toutes façons s’ils manquent de quoi que ce soit, c’est déjà prévu de les dépanner aussi ne t’en fais pas pour ça ». Jeudi 27 août [1953] : « Je suis revenu à Paris le 15 — y avait personne — le festival s’est déroulé sans accrocs, un peu entravé par la grève. […] J’espère que les gosses sont toujours en forme. Que faire pour les guiboles de cette Carole, je me demande ; si ça ne se remet pas avec le climat de la mer du Nord c’est un peu décourageant. […] Le boulot est toujours d’une regrettable abondance […]. La pièce de théâtre semble toujours assez demandée. J’avais emporté des sous belges à Caen, je comptais les envoyer petit à petit pour Pat [Patrick] et Carole histoire de se payer des sucettes mais cette grève fut perturbatrice de projets. Je mets 200 balles là dedans, donne leur avec mes compliments. je pense pouvoir avoir ici prochainement une pièce de plus ce qui me permettrait de loger Pat si tu es toujours du même avis c’est à dire que tu es toujours d’accord pour me le confier quand il aura 12 ans. J’avoue qu’il me manque pas mal ». 9 septembre 1953 : « Merci des nouvelles et compliment à Pat pour cette savante démonstration. Un point me tourmente encore : j’aimerais assez qu’il me donnât quelques détails sur la technique utilisée au percement de la bouteille. Mais qu’il ne se rompe pas les méninges ». 26 juillet 1954 : « Je me fais chier like à rat à attendre une réponse pour un putain de film de merde que je n’aurai que jeudi. Y en a un autre qui est pratiquement réglé, je vais faire en sept. un voyage d’étude (??) en Égypte à cet effet. Ça ne m’amuse point; mais il faut voir les fellahs, quand ce ne serait que pour leur reprocher la fellation qui les mine. Il n’y a pas une minute à perdre, aussi je vais limiter là cette missive intelligente et humoristique, car il va pleuvoir. Vive Paris, vive Paris. Dieu nous garde, amuse toi bien et rapporte une chèvre ». 30 juillet 1954 : « L’inscription de Pat est faite au CNEPC. Ci-joint l’en-tête de la boite à ttes fins utiles. Je compte partir ce soir, donc en principe, je vais être à St Trop. Les gens du cours demandent les notes de l’année. Faudrait t’en occuper à ton retour si tu repasses à Paris. Sinon je suppose qu’ils s’en passeron. ». 24 août 1954 : « Et bien j’ai réalisé la liaison directe Paris — Saint-Tropez en une brève étape unique de 26 heures. Depuis je me repose. C’est pour ça que le temps etc… J’eusse été plus vite 1°) s’il n’avait point plu toute la nuit de Parigi à Lugdune et 2°) si la Brasier avait des freins. Par comparaison, la BMW bloquait net. Les incidents se réduisirent à l’éclatement, à Lyon (je n’aime pas cette ville) du pneu neuf (sic) acheté avant le départ. Il était non pas neuf mais vieux comme disent les grecs ». 24 août 1955 : « Je suis d’accord pour relouer le truc de la mère […] si elle ne file pas le coup de masse ; sinon on pourrait lui proposer de le relouer dix mois de l’année et de lui laisser juillet et août, le loisir de se faire de gros bains. »
Correspondance rare et exceptionnelle.
Cette précieuse correspondance (lot 114) estimé entre 30/40000 euros, est un des lots phares de la très belle vente d’autographes et manuscrits dirigée par l’Étude Néret-Minet – Tessier et Sarrou le 6 novembre 2013 à l’Hôtel Drouot.
Expert : Jean-Emmanuel RAUX
9 rue de l’Odéon 75 006 – PARIS
01 43 25 60 48 – contact@autographe.com
Exposition publique : mardi 5 novembre 2013 de 11 h à 18 h, salle 16 et le matin de la vente, mercredi 6 novembre de 11 h à 12 h
Le catalogue est en téléchargement ici.
Téléphone pendant l’exposition et la vente : 01 48 00 20 16
Étude Néret-Minet – Tessier et Sarrou S.A.R.L. – Agrément 2001-014 — RCS : TVA INTRA – FR 440 305 183 00012
8 rue Saint-Marc – 75002 Paris. — Tél. : 01 40 13 07 79 – Fax : 01 42 33 61 94