Nous présentons le 3 avril 2013 à l’Hotel Drouot, salle 11 avec l’étude NÉRET-MINET TESSIER & SARROU un exceptionnel manuscrit d’Henri-Joseph Redouté [Saint-Hubert, Belgique, 1766 – Paris, 1852] . La rareté des manuscrits de Redouté sur le marché est immense. On n’en voit jamais passer et encore moins avec un tel contenu.
Voici la fiche de l’objet :LOT N°232 du catalogue.
Dessinateur et peintre, il compta parmi les 167 savants qui accompagnent Bonaparte en Égypte et il fournit 11 planches et 100 figures pour La Description de l’Égypte.
Important manuscrit, entièrement autographe, relié sous le titre «Registre de comptes». Album à l’italienne (175 X 250 mm).Cet album comprend environ 250 pages sur lesquelles 70 sont vierges. Ce manuscrit écrit par Henri-Joseph Redouté, d’une écriturefine et très facile à lire et concerne sa vie, son travail de dessinateur et de peintre. Nous avons là une véritable encyclopédie de la vie dupeintre Henri Joseph Redouté.Ce recueil débute par l’arbre généalogique de la famille de Redouté, en 1678. Suivent des notes chronologiques de la vie de HenriJoseph Redouté de 1766 à 1812. Les chapitres qui suivent sont: – «Caisse d’épargnes du Sr Lafarge. 9 actions et 8 feuilles appartenant à la famille de P.J. Redouté». –
Recette: «Relevé de mon livre de compte de St Hubert». De l’année 1781 à 1785. L’on apprend les petits travaux réalisés à cette période: 1782: «avoir peints les quatre roues et le train d’un carrosse de M. l’abbé de St Hubert, par ordre de son architecte»; «d’avoirrestauré deux tableaux à Madame Signitz»; «avoir peints deux croisées et quatre volets chez M. le procureur Courtelier»; «avoirpeint sur 8 cartons, des têtes de morts et 4 os en sautoir, au milieu desquelles se détachent en blanc sur un fond noir avoir peint 30 rayons pour la Chapelle St Roch»; un devant d’autel, des portes de cimetière, des objets divers. Octobre 1786, il a reçu du marchand d’estampes Chereau rue des Mathurins, 24 francs pour le prix de 5 dessins de fleurs et le 8 novembre la même somme pour 4 dessinsde fleurs. En 1787 il travaille pour la confection de dessins de plantes et fleurs. Le prix de son travail monte puisqu’en 1788 il a fait11 copies de la plante Parietaria Arborea à raison de 12 francs par copie pour M. L’Héritier. Il travaille au recueil des 319 plantes de Robert, Bosse et Louis de Chatillon qu’il enlumine et les 106 plantes enluminées en 3 ans lui rapportent la somme de 1466 francs. Il travaille aussi pour le compte du Duc du Nivernois pour des tableaux de fleurs peints sur vélin au château de Saint-Ouen (1788-1789). Il travaille avec son frère sur divers ouvrages dont des poissons pour M. Coquebert (1791-1792). Est recopiée la conventionsignée par P.J. Redouté et H.J. Redouté avec M. Coquebert. Durant les années de la Révolution, il travaille pour l’Encyclopédie méthodique dirigée par Lamarck, Bruyère, certains paiements interviendront en assignats. Figurent les listes des noms scientifiques des plantes peintes. Ils travaillent aussi pour le mémoire de dessins de plantes de Desfontaines (1793); des dessins pour M. Ventenat pour la bibliothèque du Panthéon (1795), pour l’ouvrage de la flore des Pyrénées de Picot Lapeyrouse (1795-1798); pour un mémoirede dessins de fleurs pour la manufacture de Pierre Dollfuss (1794-1795); pour le Muséum d’Histoire naturelle (1793-1804); lacommission d’Égypte (1804-1816); sur les pages datées 1817, 1818 figurent ses lettres, travaux et rapports avec le Muséum d’Histoire naturelle; 1819 voit la vente de son herbier d’Égypte; 1820 à 1826 des ouvrages pour le Muséum. Toutes les recettes sont détaillées et nous donne un aperçu formidable du travail des deux peintres. Sont recopiés scrupuleusement les courriers échangés lors de ces travaux. – Dépense. On apprend qu’il a vécu gratuitement chez son frère depuis le 22 juillet 1785 jusqu’au 1er janvier 1787, y compris la table et le logement. Il fait état de la pension alimentaire «que j’ai payée, chez mon frère P.J. Redouté pour le dîner seulement». Il n’est pastenu de comptes pour les années passées entre 1797 et 1802. Il rentre à Paris le 3 janvier 1802. Il fait mention des dépenses payées àson frère de 1802 à 1809. Dons faits à sa famille de 1787 à 1821. Suivent les comptes des dons divers, ses placements d’argent de 1803à 1822, sa «demande de la Croix d’honneur» en 1825, la pension versée par le roi pour services rendus à La description de l’Égypte,ses placements financiers, l’inventaire de ses effets mobiliaires et argenterie à partir de l’année 1788, etc.De nombreux feuillets annexes, sont insérés, dont un manuscrit autographe sur l’Égypte, et font partie intégrante de ce précieuxregistre qui donne un aperçu inédit de la vie de Henri-Joseph Redouté