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Réserver[SUR LES FUNERAILLES DE NELSON Horatio [Burnham Thorpe, Norfolk, Angleterre, 1758 - Trafalgar, 1805], amiral anglais, vainqueur d’Aboukir et de Trafalgar.]
Lettre autographe signée sur les funérailles de Nelson.
Lettre autographe signée de M. Passaert (?). Lundi 14 janvier 1832 ; 4 pages 1/2 in-4°. Intéressant témoignage sur les obsèques de Nelson en 1805. Il n’a pu assister aux obsèques de Pitt et Fox, mais a vu celles de Nelson, qui furent un magnifique spectacle : « Toutes les villes d’Angleterre et toutes les corporations avaient envoyé des députations, tous les corps de l’armée de terre des détachemens et les regimens entiers des gardes à pied et à cheval précédaient et suivaient la marche ; mais de toute la marine des trois royaumes, il y avait de chaque vaisseau suivant sa force des marins de tous grades depuis le mousse jusqu’au capitaine et tous les officiers supérieurs que leur service ne retenaient pas a leur bord. Le corbillard était remplacé par un char en forme de vaisseau représentant de la manière la plus exacte celui sur lequel l’amiral avait été tué, ayant absolument les mêmes dimensions et le même aspect. Ce vaisseau était traîné par des chevaux cachés dans la quille et aurait semblé se mouvoir et glisser sur la terre comme sur les vagues, si une quantité innombrable de marins ne s’y était attelée. Sur le pont du vaisseau, près du grand mât était un catafalque fort élevé, où le corps était déposé. Mais ce catafalque recouvert de drapeaux semblait servir de lit à l’effigie de l’amiral représentée fidèlement en cire et revêtu de ses habits. Le corps était entouré de tous les marins, mousses, mâtelots, contre-maîtres, pilote, aspirant officiers, sous-officiers de son bord et présens au combat. Tous couverts de crêpe et de lauriers paraissaient bien plus pénétrés de leur douleur que du souvenir de la victoire et c’était chose touchante, même pour un bon Français de chercher sous cette forêt d’étendards dont le vaisseau était pavoisé au milieu de ces ......... si mâles et si consternées cette représentation d’un reste d’homme dont la moitié des membres s’était perdue dans les divers combats où il s’était signalé. En voyant l’exiguïté de l’homme et le peu qu’il lui restait de sa personne on s’étonnait que le boulet qui l’acheva y eut trouvé sa place. Encore survécut-il assez pour jouir de sa victoire et entendre les derniers hourras. » Vient ensuite la description du cortège royal, des familles nobles et notables, de toutes les cours de justice, de la population. « C’est au milieu de cette pompe vraiment triomphale qu’il fut conduit à l’abbaye de Westminster pour y être inhumé auprès des Rois et des grandes célébrités de tous les âges ». Précieux témoignage.