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Arts & Autographes

Réf : 29665 HISTOIRE

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GOURAUD Henri Joseph Eugène [Paris, 1867 - id., 1946], général français.

Tapuscrit signé.

Tapuscrit signé. Royat, 27 août 1942 ; 5 pages in-folio, avec lettre d’envoi à un ami. « En décembre 1916, — je commandais depuis un an la 4e Armée à Châlons-sur-Marne — je fus appelé par téléphone au ministère des Affaires étrangères où j’arrivais le lendemain. Le secrétaire général Philippe Berthelot me dit : — M. Briand veut avoir le général Lyautey comme ministre de la Guerre, et pour cela il veut vous envoyer au Maroc. Vous êtes content. Je sais que vous aimez beaucoup le Maroc. Vous allez être heureux... — Pardon... le Maroc avant la guerre, le Maroc après la guerre, d’accord ; mais maintenant, nous sommes envahis ; je commande une armée pour la défense de la Patrie... quitter mes officiers, mes soldats... Non ! » Suit le récit de l’entrevue avec le président du Conseil, Briand, qui lui fait lire la réponse de Lyautey subordonnée à que ce soit Gouraud qui reprenne son poste au Maroc. Suit le récit de son voyage au Maroc à bord du sous-marin Le Topaze qui vient d’amener Lyautey à Algésiras. Retour à Gibraltar, à cause du temps, et nouveau départ cette fois à bord d’un croiseur qui le mène à Rabat dans l’ancienne résidence. « Le Maroc était en paix. Le maréchal avait appliqué avec succès “la politique du sourire”; les foires, les expositions avaient occupé les esprits, fait gagner de l’argent. […] À la première fête musulmane, les habitants d’un quartier vinrent se plaindre que les imams de leur mosquée avaient refusé d’illuminer et demandaient à nos officiers d’intervenir. Mellier et Sicard répondirent : “Impossible, la religion musulmane exerce librement, comme la catholique ; nous ne pouvons intervenir”... Les gens s’en retournaient, lorsque l’un d’eux leur confia : “Nos imams qui ne veulent pas illuminer ont de la chance que l’affaire n’arrive pas aux oreilles du Maréchal. “ Comment ? “ C’est que le Maréchal a comme beaucoup de Français la passion de la justice et s’il apprenait que les imams, qui ont pour fonction d’illuminer les jours de fête et ne le font pas...” La mosquée fut illuminée. […] Fez avait et aura toujours son charme unique, ses rues étroites où l’on ne peut circuler qu’à pied ou à mule. Avec quelle émotion j’ai revu Karrouiine, les médersas mystérieuses, Attariine, la Médiouna, Mesboya, Sahariije, Dar Adiil, la mosquée des Andalous. »