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Arts & Autographes

Réf : 31796 PEINTURE BEAUX ARTS

2 500 €

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GROMAIRE Marcel [Noyelles-sur-Sambre, 1892 - Paris, 1971], peintre et illustrateur français.

Ensemble de 5 lettres autographes signées

Ensemble de 5 lettres autographes signées, adressées au peintre Huyot. Formats in-8° principalement, quelques enveloppes jointes : 8 mai 1917. « Je vous renvoie le contrat de Stockholm, en vous remerciant d’avoir pensé à moi. Mais pour le moment tout au moins, je n’enverrai rien. Je n’ai à ma disposition que des choses récentes, de petite dimension et transitoires aussi. Pas ce qu’il faut pour une exposition qui est toujours un peu foire, si réduite soit elle. Et puis avec les risques de guerre, c’est bien embêtant. Pensez que je n’ai pas encore de nouvelles de Hollande et voilà trois mois que mes dessins sont partis....[…] Je suis encore à Paris, m’attendant à partir sous peu. J’ai eu de la chance de faire un séjour un peu long ; j’ai travaillé pas mal, beaucoup d’études nécessaires qui déblaient la route. J’espère être nommé bientôt interprète chez les Anglais. » ; 24 août 1918 : « J’ai reçu […] vos deux petites gravures. Je préfère, je crois l’église qui est plus riche en volumes. C’est d’une jolie couleur, un peu triste peut-être ; en tout cas c’est une belle tenue, sobre et très équilibrée. Je suis très content de les avoir. J’ai une gravure au burin de Laboureur. C’est très curieux de voir la différence entre lui, vous et moi. Trois tempéraments très divers. Et dire qu’il y a des gens qui croient que les peintres modernes font tous la même chose ! J’ai commencé une série de sept bois au canif, Les Péchés Capitaux. J’en ai deux de terminés. Quelle différence de technique avec le burin ! C’est beaucoup plus gras, plus étincelant, moins fin aussi mais pour moi, je préfère peut-être le canif, surtout lorsque je serai arrivé à parfaitement connaître les ressources de ce métier. Le burin est au fond un compromis ente le bois et le cuivre, quant à l’outil tout au moins. Il faudrait pouvoir faire en même temps du bois au canif et de l’eau forte. On ne serait pas tenté de vouloir exprimer avec un procédé ce qui ne s’exprime bien qu’avec l’autre. […] Au fond, rien ne vaut une bonne toile avec des couleurs et de l’huile dorée... Si vous recevez le Petit Messager, vous verrez probablement dans un des prochains numéros, un article de moi sur “ le cinéma nouveau”». 12 mai 1919 : « Hélas je ne suis pas démobilisé, j’ai été victime de l’arbitraire des ronds de cuir et morticoles, et je dois attendra m classe, pour quand ?... Si la paix est vite signée, ça ne tardera pas trop, aussi j’ai les regards tournés vers ce qui va se passer à Versailles. […] J’aurais perdu quelques précieux mois d’étude […]. En attendant ma chère et tardive liberté, je bricole vaguement quelques bois, des dessins, tout ça pour ne pas me rouiller. Lisez-vous le crapouillot — série nouvelle — J’y fais des articles sur le cinéma […]. Vous ai-je fait part de mes fiançailles ? J’ai trouvé une charmante et affectueuse compagne qui me donnera et me donne beaucoup de bonheur. Nous ne nous marierons que l’année prochaine sans doute, quand j’aurai un peu joué des coudes. » 26 août : il demande un service pour un de ses meilleurs amis, Pierre Dubreuil « C’est en surplus un collègue, peintre et peintre de grand talent à mon avis. Il désirerait rentrer au camouflage — auxiliaire définitif classe 1911 —. Seriez-vous assez aimable pour me donner les tuyaux nécessaires, en ce qui concerne la filière à suivre et le piston à employer. […] J’ai rencontré ici comme interprète Laboureur dessinateur et graveur semi cubiste. Il fait de jolies choses et est d’un commerce fort agréable. » Mercredi : « Je vous sais rentré à Paris, mais vous êtes invisible. Vous verra-t-on un dimanche soir ? »