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Arts & Autographes

Réf : 33102 LITTERATURE

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BERNANOS Georges [Paris, 1888 - Neuilly, 1948], écrivain français.

Manuscrit autographe signé.

Manuscrit autographe signé. 3 mai 1944 ; 4 pages 1/4 in-4°. Premier message adressé par G. Bernanos à Radio-Brazzaville. Ce message a été diffusé seulement le 15 mai 1944. « C’est la première fois que je parle aux Français d’un poste de radio situé en terre française. Que mon premier mot soit pour les Confesseurs et les Martyrs de la Résistance Nationale. Pour les morts d’hier et aussi pour ceux de demain. À cet instant même, à Paris ou dans quelque lointain chef-lieu de province, il y a l’homme auquel je pense, auquel nous allons penser tous. C’est celui qui vit ses dernières heures entre sa chaise et sa paillasse, dans la cellule éclairée jour et nuit, avec le règlement de la prison accroché au mur […] il écoute sonner les heures... Français, l’homme qui va mourir est peut-être l’un de ces garçons de seize à huit ans que la Résistance ouvrière, Dante et foyer de la Résistance Française, donne par centaine à la Nation. Il y a quelques jours, la police est venue le prendre à la porte de l’usine, dans le soir louche, et ses copains ne s’en sont même pas aperçu... […] La France n’est pas toute entière en ce moment autour de cet enfant qui va mourir, voilà le crime et la honte. Le crime retombe sur un certain nombre de français indignes, déchus, déshonorés, destitués, mais la honte rejaillit sur nous tous. Le sang de ce martyr ne la lavera pas — son sang ni ses larmes — ses larmes également sacrées, car il est bon qu’un garçon de seize ans pleure comme un enfant avant de mourir comme un homme. »