30 000 €
RéserverGAUGUIN Paul [Paris, 1848 - Atuona, îles Marquises, 1903], peintre français.
Lettre autographe signée
Lettre autographe signée, adressée à George-Daniel de Monfreid. Août 1900 ; 2 pages 1/2 in-4° (22,5 x 17,5 cm), avec rare bois gravé à ses initiales imprimé en haut à droite. « Mon cher DanielJe vous écris un peu davance car maintenant nos courriers nous donnent à peine le temps daller à Papeete et de répondre sur le pouce. Le mois dernier je ne vous ai écrit ni à vous ni à Vollard car je navais aucune lettre aucun argent et cependant jattendais des nouvelles de mes tableaux qui devraient être arrivés déjà depuis 2 mois; ce serait pour moi une catastrophe. Jespère que ce courrier va me rassurer. Je crois quavec Vollard vous navez pas fait attention que les courriers par voie de Marseille partent tous les 28 jours et après tous les mois; du reste à partir de Novembre nous allons avoir le courrier par voie dAmérique bateau à vapeur et nos lettres arriveront régulièrement 28 jours après. Jinforme, vous donc exactement des départs de courriers qui ceux là partiront je crois tous le 34 jours - à propos de Vollard jai reçu un premier envoi de couleurs mais les tubes sont à peine de moitié de ceux de Lefranc ce qui fait une grosse différence - voyez-celà puis je ne sais si jai oublié sur la lettre de marquer les tubes de blanc dargent mais il en faut à tout prix. Ceux de Lefranc sont excellents. Enfin espérons que petit à petit toutes les difficultés sapplaniront mais ce qui ne va pas du tout cest la maladie : Impossible encore de me remettre au travail ; cest désolant et je ne fais cependant que me soigner. Ce mois-ci jai vu un médecin de la marine qui va aux Marquises. Il avait une commission à me faire un de vos amis et le sien Paul Louis de Béziers peintre lui aurait recommandé de me dire quà Béziers il y aurait amateur pour mes tableaux. Un de mes tableaux ferait fureur à Béziers dans une exposition. Naturellement je ne sais ce que cela veut dire et il est probable que vous en savez plus long que moi. Je vous laisse loin de débrouiller ce mystère et dagir à votre guise. Du reste je reçois votre lettre qui éclaircit : comme vous le voyez les anciennes toiles dont on faisait fi avant viennent à leur heure faire chorus. Certainement que vous pensez vendre à 1000 ; du reste je vous lai dit avant agissez toujours sans attendre mon avis. Je ne sais ce que sont devenues mes toiles ainsi quun paquet de gravures. Certes vous men parleriez si vous les aviez reçues. Cest quelles sont égarées et comment en retrouver la trace maintenant. Cest vraiment de la déveine et surtout cette année de lExposition Universelle. Je comptais là dessus pour en refaire complètement et avoir de lavance, dautant plus que dici un an je ne sais pas comment jarriverai à combler les avances faites par Vollard, ne pouvant sérieusement peindre dans létat maladif où je suis. Pour Charedat à qui jai écrit je ne sais que lui dire à nouveau puisque je lui ai écrit quil était impossible de comprendre les comptes de son frère et que jen faisais mon deuil. Cordialement tout à vous Paul Gauguin.»