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Arts & Autographes

Réf : 34241 LITTERATURE

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[SAND George (Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite) [Paris, 1804 - Nohant, 1876], romancière française].

Lettres autographes signées

Importante correspondance adressée à Félix Guy, pasteur de l'Église réformée de Bourges.

— SAND Maurice (Jean-François Maurice, baron Dudevant, dit) [Paris, 1823 - Nohant, 1889], illustrateur, caricaturiste, marionnettiste, romancier et entomologiste français :
Lettre autographe signée. Nohant, 19 mars 1865 ; 2 pages 1/2 in-4°. « Ma mère arrive de Paris et me prie d'ajourner la consécration de mon mariage et le baptême de mon fils. La destitution de Mr Coquerel fils et la tendance rétrograde d'une partie de l'église protestante de Paris lui font désirer que pèse de nouveau ma résolution. En la prenant cette résolution, j'ai été gagné et convaincu par le mouvement du progrès qui s'opérait dans le sein du protestantisme et dont divers écrits remarquables m'avaient semblé être l'expression acceptée ou tolérée tout au moins par l'église entière. Ma position n'est pas une position tout à fait ordinaire. Ma mère est solidaire jusqu'à un certain point de mes actes par la raison que nous avons toujours vécu d'accord sur nos convictions. Elle pense comme moi qu'il faut élever un enfant dans des idées religieuses parfaitement sincères et ne pas lui en donner qu'on ne partage pas. Nous voulons ma femme et moi pouvoir dire à nos enfants tout ce que vous enseigne votre pasteur est vrai, nous le croyons, nous le partageons. Nous savons que vous êtes un esprit avancé et un caractère loyal, que par conséquent, vous ne nous demandez pas des croyances imposées, puisque la liberté de l'esprit devant la lettre est le principe fondamental de la réforme. Mais si l'esprit de l'autorité catholique s'introduit et triomphe dans l'église protestante, si le pasteur qui nous bénira doit être persécuté pour nous avoir autorisé à croire ce que nous croyons, nous devons y regarder à deux fois. Ma mère est trop en vue, trop haïe par les catholiques, ses moindres actes et par conséquent les miens seront trop discutés et commentés pour que nus ne soyons pas obligés de nous expliquer publiquement sur les motifs de mon abjuration. Il ne faut pas qu'on puisse nous répondre que nous ne sommes plus catholiques et que nous ne sommes pas protestants, que le pasteur qui nous a acceptés dans croyance à l'enfer et à la divinité de Jésus-Christ est un hérétique dans l'hérésie et mérite d'être destitué. Voilà, Monsieur, les réflexions que ma mère m'a engagé à vous soumettre afin que vous ne soyez pas compromis sans l'avoir prévu et accepté, par l'inévitable retentissement que doit avoir ma détermination. »

— CALAMATTA Lina (Mme Maurice Sand) [1842 - 1901], fille du célèbre graveur, elle épousa Maurice Sand en 1862 :
Ensemble de 8 lettres autographes signées, adressées au pasteur Guy :
— Nohant, [Décembre 1867] ; 1 page 1/2 in-12. « Mon mari me charge de vous répondre en son nom à la lettre que vous avez bien voulu lui adresser. C'est avec le plus grand plaisir que nous vous verrons parmi nous, et nous désirions beaucoup qu'une occasion nous vint à même de faire connaissance avec vous. »
— Nohant, 22 septembre 1868 ; 1 page 1/2 in-8°. « Nous sommes forcés de remettre le baptême de nos fillettes au mois de décembre. Nous ne pourrons réunir les parrains et les marraines qu'à cette époque là. Nous vous récrirons donc aussitôt que nous aurons à peu près fixé la date de cette réunion, si pourtant vous voyiez dès à présent que vous ne pourriez pas vous absenter vers le 15 octobre, nous vous serions obligés de nous l'écrire de suite. »
— Nohant, 28 octobre 1868 ; 2 pages in-12. « Votre lettre nous a fait très grand plaisir, nous vous récrivons donc quelques jours avant celui qui sera fixé pour vous en prévenir. Veuillez s'il vous plaît me dire s'il faut une procuration de la marraine de Gabriele qui ne pourra pas venir et quelle en est la formule. »
— Nohant, 23 novembre 1868 ; 2 pages in-8°. « Nous ne voulons pas renoncer encore au plaisir de vous avoir parmi nous. Malheureusement il nous est impossible de fixer l'époque du baptême avant le 14, 15 ou 16 décembre, mais ne pourrez vous pas venir à Nohant quand bien même vous ne seriez pas à Bourges à ce moment là ? Ne pourriez-vous prendre deux ou trois jours de congé n'importe où vous serez ? Il est bien entendu que les frais de votre déplacement seraient à notre charge. »
— Nohant, 20 décembre 1868 ; 2 pages in-12. « J'espère que vous avez fait bon voyage et que vous avez retrouvé tout votre monde en bonne santé. Nous vous remercions encore une fois d'avoir bien voulu vous déplacer pour le baptême de nos fillettes. Puisque vous avez bien voulu vous charger de tâcher de nous retrouver à Rochefort les numéros de la Revue des Deux Mondes qui nous manquent, ou du moins une partie de ces numéros, je vous en envoie la liste tout en vous remerciant à l'avance de la peine que vous voudrez bien prendre. »
— « Nohant, le 17 janvier » ; 2 pages in-12. « Je vous écrit deux mots seulement pour vous dire que notre mère, étant à Paris encore pour quelques jours, nous lui avons écrit pour la prévenir et savoir le jour précis de son retour afin de nous faire savoir l'époque nous aurons choisie. Nous l'attendons à la fin de cette semaine. Ce sera donc probablement pour la semaine prochaine. »

On joint un ensemble d'enveloppes et de cartes de visites.

On joint l'acte de baptême d'Aurore et Gabrielle Sand, signé par le pasteur, les parents et les parrains et marraines : George Sand et le Prince Napoléon pour Aurore, Oscar et Herminie Cazamajou, pour Gabrielle. Avec un extrait de baptême pour Gabrielle.