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Arts & Autographes

Réf : 15081 HISTOIRE

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SUCCESSION DE NAPOLÉON Ier.

Ensemble de 3 lettres des exécuteurs testamentaires: Montholon, Bertrand, Marchand et une lettre de Las Cases

3 lettres des exécuteurs testamentaires: Montholon, Bertrand, Marchand et une lettre de Las Cases, adressées aux arbitres de la succession. (Provenance ventes des archives Bertrand-Drouot)
— MONTHOLON Charles-Tristan, comte de [Paris, 1783 - id., 1853], général français, compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène. Lettre signée. Paris, 3 juin 1822 ; 2 pages in-folio (31,7 x 20,3 cm).
« Avant de vous exposer la situation particulière dans laquelle je me trouve, je crois devoir solliciter de nouveau votre intérêt en faveur des légataires attachés à Ste Hélène au service personnel de L'Empereur. Leurs droits à une préférence ont paru incontestables aux exécuteurs testamentaires qui ont connu la pensée de l'Empereur et vous la retrouverez, Messieurs, cette pensée dans l'ordre de l'inscription des legs au testaments. Les exécuteurs testamentaires témoins pendant 6 ans d'un zèle et d'un dévouement que l'excès du malheur et des privations de toute espèce n'ont jamais ralenti un seul instant, ont cru de leur devoir d'appuyer cette demande.
L'Empereur a daigné me placer dans une position particulière, par les expressions dont il s'est servi pour désigner mon legs, par la mention qu'il a faite de m'indemniser des pertes qu'il était à sa connaissance, comme à celle du public que j'avais éprouvées en France et qui résultaient de mon service à Ste Hélène et enfin par l'obligation qu'il m'impose de payer annuellement une pensée viagère de 20,000 f. sur les 2 millions qu'il me laisse par son testament.
Quelque droit qui put ressortir pour moi de ces dispositions pour réclamer un paiement intégral, je ne le demande pas à la charge de la portion que la loi assure aux légataires que des services personnels ou rendus à la France ou au trône impérial, ont rappelés à la pensée de l'Empereur ; cependant le calcul des chiffres prouverait au besoin que par le fait du partage au marc le franc du fonds libre qui revient aux légataires, il serait possible que je ne reçusse qu'une somme à peine suffisante pour produire en intérêts les 20000 f que je paye annuellement.
Mais lorsque la charge de la préférence que j'aurais droit de réclamer et sur laquelle la volonté de l'Empereur paraîtrait évidente aux yeux d'un tribunal, ne serait supportée que par la portion qui revient à l'héritier, je ne pourrais répudier le bien fait, sans trahir la reconnaissance. Je manquerais à ce que je dois au fils de l'Empereur et à moi même si je renonçais au témoignage des soins filials que j'ai rendus à son père et à une indemnité des pertes que j'ai éprouvées en France, pour avoir partagé pendant six ans sur le roc de Ste Hélène son exil et sa captivité. »

— BERTRAND Henri-Gatien, comte [Châteauroux, 1773 - id., 1844], général français, compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène. Lettre autographe signée. Paris, 9 avril 1823 ; 2 pages in-4°.
« Vous m'avez fait l'honneur de me dire que vous désirez entendre les opinions des légataires sur deux questions que fait naître l'exécution rigoureusement impossible du testament et des codiciles de Ste Hélène. Je crois me conformer à vos intentions en vous adressant ici, Messieurs, mon opinion personnelle.
Sur la première question, si les legs de Ste Hélène seront considérés comme rémunératoires et payés par conséquent dans leur totalité, je distingue particulièrement les domestiques. Il sont dans un cas d'exception. L'usage de tous les tems de respecter les legs faits à des personnes à simples gages, parce que ces legs prouvent seuls leurs bons services, suffira sans doute pour vous déterminer à conserver aux serviteurs de la personne de feu l'Empereur Napoléon, la totalité des legs qu'il a laissés à chacun d'eux, d'autant plus que les dispositions que vous adopterez, j'espère à cet égard, n'influenront pas d'une manière sensible sur l'ensemble des legs.
En ce qui concerne spécialement mon legs, j'ai l'honneur de vous déclarer, Messieurs, que je désire que pour le compléter, il ne soit fait de réduction sur aucun autre.
Relativement à la spécialité du 3me codicile, comme les raisons pour et contre ont été développées avec beaucoup d'étendue par plusieurs personnes habiles, je me borne ici à vous présenter mon opinion que les legs du 3me codicile me semblent devoir être considérés comme s'ils étaient portés à la suite des legs du testament et devoir être en conséquence payés sur les même fonds. »

— MARCHAND Louis-Joseph-Narcisse, comte [Paris, 1791 - Trouville, 1876], valet de Chambre et exécuteur testamentaire de l'empereur Napoléon 1er. Lettre autographe signée. Paris, 3 juin 1822 ; 1 page in-folio.
« Comme exécuteur testamentaire de l'Empereur j'ai eu l'honneur d'en appeler à votre justice et à votre intérêt en faveur de Messieurs St Denis, Noverraz, Pierron, Coursot, Chandelier et Archambault qui nous ont paru devoir être classés dans une catégorie de préférence.
Permettez-moi de me présenter devant vous au titre de légataire et de vous demander de prendre en considération les termes et les dispositions dont l'Empereur a daigné m'honorer par son legs ; dans le cas où il surviendrait une intervention quelconque de l'héritier, soit pour la réserve de ses droits, soit autrement dans le partage des fonds remis à Monsieur Laffitte, et ou ce serait contre lui que j'aurais à faire valoir les droits que la justice ne pourrait me contester à un jugement intégral. »

— LAS CASES Emmanuel-Auguste-Dieudonné, comte de [Belleserre, 1766 - Passy-sur-Seine, 1842], chambellan, auteur du mémorial de Sainte-Hélène. Lettre signée. Passy, 29 avril 1823 ; 1 page in-4°.
« Mon fils a parfaitement exprimé mes sentiments et rendu ma pensée, en se reférant en mon nom et s'opposant à ce que le legs dont m'a honoré le souvenir de l'Empereur Napoléon, pussent être à titre rémunératoire placés sur une ligne différente de tous les autres légataires excepté comme au-dessous de 60.000 f.
Comme on a observé à mon fils que sa déclaration n'était pas suffisante et qu'elle devait émaner de moi, je vous prie de vouloir bien agréer celle que j'ai l'honneur de vous adresser, adhérent entièrement à la détermination qui vous a déjà été exprimée à ce sujet par Monsieur le général Comte Bertrand. »