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Arts & Autographes

Réf : 15106 HISTOIRE

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BERTRAND Henri-Gatien, comte [Châteauroux, 1773 - id., 1844], général français, compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène.

Ensemble de 4 lettres ou brouillons de lettres envoyées à sa fille Hortense ou à son gendre Amédée Thayer.

Ensemble de 4 lettres ou brouillons de lettres envoyées à sa fille Hortense ou à son gendre Amédée Thayer.
Nouvelles familiales et mises aux point sur les sentiments religieux de l'Empereur à la suite d'accusations dirigées contre lui et son épouse.
— Lettre autographe signée « B », adressée à sa fille Hortense. Châteauroux, 28 mai 1841 ; 4 pages in-8°, petits manques de papier avec pertes de quelques mots.
Lettre sur les accusations portées contre lui lors du décès de Napoléon Ier.
« L'opinion du monde est souvent erronée. Tant de gens jugent légèrement, et parlent de même. Tu n'as pas très bien entendu ce que je t'ai dit. Des explications à cet égard seraient ici déplacées. Le monde est persuadé, dit-on, que j'ai empêché l'Empereur de communier. Mais c'est affirmer des choses ; d'abord que l'Empereur n'a pas communié, ce dont j'ai point à me mêler, et ensuite que je l'ai empêché de le faire ; ce qui est très faux, et de plus absurde, et ne sera cru d'aucune personne sensée qui y aura réfléchi.
Ce que j'ai dit à ta belle mère, comme à toi-même, repose sur cette idée de charité chrétienne que tout homme d'une piété sincere est bien vu de notre souverain maître ; opinion conforme à la justice, à la bonté, à la miséricorde divine - à ces simples et belles paroles de l'écritoire : Pax hominibus bonae volontatis
Paix aux hommes de bonne volonté, c.a.d. d'intention droite. Ce que j'ai dit à ta belle mère, avait pour but d'excuser auprès d'elle la conduite de son fils (conversation d'Amédée) qui lui causait une peine, vive, et peut-être ce que j'ai dit, a-t-il contribué à la ramener à des idées plus justes. […] Il sied peu de parler de ses sentiments religieux. Je m'en abstiens en général, les miens sont sincères, conformes au véritable esprit du christianisme. […] Je te renverrai la lettre de Marchand, elle est d'un homme droit. Il y a deux petites erreurs. Je les rectifierai en répondant au libellé. Il y avait le dimanche matin, vers 9 heures, messe de l'Empereur à laquelle j'assistais ordinairement et à midi, messe chez le Gd Mal pour ta mère, pour vous, et les autres personnes de Longwood, qui voulaient y venir. Cela était tout simple. Il y avait 2 prêtres. Chacun disait la messe à des heures différentes, comme cela est partout et fort convenable. C'est ainsi que dans la biographie, des faits simples sont présentés avec des insinuations perfides. C'est bien là l'homme. Le Dr Antommarchi dit que le 29 mars, ta mère visita l'Empereur. Il n'en est plus question dans les 36 derniers jours de sa maladie. Ce n'est que le 27, quand l'Empr. fut sans connaissance à ce que je crois, que ta mère, ses enfants, et toute la maison de l'Empr. se réunissent auprès de son lit de mort. L'excuse que l'Empr. me priait de donner à ta mère, et dont parle Marchand, est exacte ; avec une figure défaite, et une longue barbe, il lui était peu agréable de se présenter à ma femme. Toi, surtout, tu dois comprendre cela.
Je ne sais s'il ne se souvient pas d'attendre le 3eme libellé pour répondre à tous à la fois, n'être pas obligé de reprendre la plume, et ne pas fatiguer le public d'explications personnelles, ce qui est désagréable, et me répugne beaucoup.
Il faut peut être mieux laisser ces misérables vider leur sac de calomnies. Ils m'ont fait beau jeu ; et les méchants se décident sans doute. Sans doute il reste toujours quelque chose de la calomnie. cela est inévitable. Il faut en prendre son parti. L'essentiel est de marcher droit, et d'avoir le cœur pur. Je vous embrasse. B. »

— Lettre autographe signée « B », adressée à sa fille Hortense. [Châteauroux, 17 juin 1841] ; 2 pages in-8°, un grand passage rayé, petit trou de vers.
« Je reçois la lettre d'Amédée qui m'annonce m'envoyer par la poste du jour un livre que je n'ai pas reçu et qui peut-être m'arrivera demain. Il me parle d'un libelliste de bonne foi, me dit-il. C'est un fanatique et un sot. Qu'Arthur ne s'inquiète point. Je saurai bien dire ce qui conviendra.
# Ce M. doit avoir un nom comme Beauterne. Il m'écrivit l'an dernier une sotte lettre, en me disant qu'il était autour d'un tel livre. Je le fis venir. Il y avait une gravure de Napoléon mourant avec de sots alentours.
Il ne faut pas de relations avec de telles gens !
Un homme qui enfonce un poignard de bonne foi, qui rectifiera ce qui est faux. Ces rectifications ne m'importent guère.
Quand on est en évidence, ……… on est exposé aux libellés.
J'enverrais les nouvelles étiquettes que demande Amédée. Je lui fais mille amitiés et vous embrasse de cœur.
[…] Je pars pour les eaux et te quitte en vous embrassant tous. B.
J'ai reçu une lettre de Heuzé qui me demanda d'envoyer les papiers de son fils. Mais déjà le tout vous était expédié.
Ne te fatigue point à porter des marbres, Amédée le fera.
à 8 heures.
J'arrive de La Leuf où j'ai passé une journée fort agréable. Dans cette saison la campagne est belle. J'irai m'y établir lundi 4 jours et de là j'irai en passer 3 ou 4 aux eaux pour les fondailles »

— Lettre autographe signée « B », adressée à son gendre, Amédée Thayer. La Leuf (Château de La Leuf sur la commune de Saint-Maur près de Châteauroux), 11 juillet 1841 ; 2 pages in-8°, avec adresse et cachets postaux.

Les lignes de la première page sont rayées : elles concernent une lettre de voiture, le « départ du cher petit pour Forges les eaux […]. Hortense confirme les bonnes nouvelles qu'[elle] m'avait données de votre fracture. A la fin du mois vous devriez être à peu près guéri. […] Je vais aujourd'hui à Lagny d'ou je ne reviendrai qu'après demain. […] Je reçois à l'instant, Mon cher Amédée, les livres d'O'Méara, biographie Montholon, lettre manuscrite du Gal M. et de M. B. mais j'aurais besoin d'une copie exacte de la lettre de Mon [Montholon], adressée ou insérée dans un journal par laquelle il annonce avoir lu avec intérêt son livre, et l'avoir trouvé conforme aux croyances religieuses de Napoléon. Mille remerciements de l'envoi. »

— Lettre autographe signée « B », adressée à sa fille Hortense. Châteauroux, 10 février 1842 ; 1 page 1/2 in-8°, avec adresse et cachets postaux.

« J'ai reçu hier, chère Hortense, une lettre de la Maréchale de Lobau qui me fait part du mariage de sa fille. Elle veut bien se rappeler que j'ai rapporté du Brésil, une fleur pour Alphonsine. C'est si peu de chose que je suis presque honteux d'offrir une telle bagatelle, mais elle est un souvenir de l'amitié qui me liait au Maréchal. Fais moi le plaisir de lui envoyer cette fleur avec ma lettre.
Arthur va se reposer des veilles du carnaval. Il a souffert ces derniers jours de quelques choses ou fronques. Mardi il y avait un bal déguisé chez le Gal Rigny. Arthur s'était fait un joli costume. Je ne suis point sorti le soir, ni ai diné en compagnie de tout l'hiver. Mais le matin, je sors, et ma santé est fort bonne.
Voilà plusieurs jours de suite dont la température est presque celle de printemps. Puisse ta santé, et celle du cher petit que j'embrasse, en ressentir de bons effets. Mes tendres amitiés à Amédée.
Le Gal Drouot, toujours bon, toujours le même ne t'oublie point dans une lettre qu'il m'a écrite aujourd'hui.
# Le courrier de ce jour, m'apporte 2 volumes que m'envoye Amédée, et dont je le remercie.
Il parait que Beauterne a encore ajouté quelques autres mensonges à ses premiers. Il y a parmi les hommes de bien vile canaille. »