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Arts & Autographes

Réf : 33368 LITTERATURE

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CLAUDEL Paul [Villeneuve-sur-Fère, 1868 - Paris, 1955], poète et dramaturge français.

Lettre autographe signée

Lettre autographe signée. 4 mai 1915 ; 1 page 1/2 in-8° et manuscrit autographe intitulé « Paul Claudel à Milan » ; 4 pages in-8°, à en-tête « Hôtel Victoria — Genève ». Paul Claudel, qui donne « en Italie et en Suisse une série de conférences qui reçoivent partout un admirable accueil » pense que « le public français serait ému de savoir combien la lutte actuelle, qui montre en lui le champion de la civilisation, fait au dehors chérir et honorer notre pays ». Il envoie donc à son correspondant une note sur sa conférence de Milan, qu’il espère voir paraître dans le Figaro, ainsi qu’une copie de l’article paru dans le Corriere della Serra. La note sur la conférence, rédigée dans un style assez emphatique, relate que « Le poète Paul Claudel […] vient de faire à Milan […] une conférence qui a pris les proportions d’une véritable manifestation en l’honneur de notre pays […]. Melle Ève Francis qui prêtait au poète le concours de son beau talent parut un moment aux yeux du public Milanais “l’incarnation même de la France frémissante et héroïque” ». Dans son introduction, le poète avait insisté sur l’honneur qu’on lui faisait en l’invitant lui, Français « à cette heure solennelle où la politique a fini sa tâche, où l’histoire prépare la sienne et où l’on entend au dehors retentir les pas de la destinée ». La copie de l’article du Corriere delle Serra, lui-même déclamatoire, s’interroge sur le moyen de donner au lecteur une idée de ces poèmes. Si « Tout n’était pas également accessible […] l’auditoire était pris, subjugué, tendu dans un effort avide. Il oubliait de respirer dans un crépuscule où passait les images nettes et fulgurantes et là où paraissait moins le sens précis de la parole, la poésie en sortait dans un grand battement d’ailes par l’ombre vers les hauteurs ». Ceux qui avaient lus ces poème lors de leur parution n’ont pu, comme les spectateurs, ressentir « la sensation héroïque du Chant aux morts pour la patrie, la vision grandiose de ces morts qui sont dans les pieds des vivants, dans leur chemin vers l’avenir, de ces morts qui combattent encore et qui ne peuvent être entièrement morts parce qu’ils ne peuvent être frustrés du souffle d’amour et de victoire qui va souffler demain sur les fronts des combattants. »