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Arts & Autographes

Réf : 33425 LITTERATURE

1 000 €

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SOUPAULT Philippe [Chaville, 1897 - Paris, 1990], écrivain français et et confondateur du surréalisme.

Manuscrit autographe signé

Manuscrit autographe signé. 17 pages in-folio (29,5 x 20,8 cm), montées sur onglets. Quelques rajouts, relié demi-chagrin marron (30,5 x 23 cm), titre en lettres dorées sur le dos. L’ouvrage commence par la lettre d’envoi autographe signée, adressée à Claude Couffon. 21 avril 1985 ; 1 page in-8°, enveloppe timbrée jointe. « Vous avez souhaité conserver un manuscrit de votre ami Ph. S. J’ai donc cherché dans mes papiers et j’ai trouvé un manuscrit : un récit que j’avais rédigé et qui ne m’avait pas déplu. Des souvenirs d’enfance. Quand vous passerez à Auteuil, faites moi signe et je vous remettrai ces 17 pages. Toutes mes amitiés. Philippe Soupault. » Manuscrit intitulé « Pourquoi j'ai écrit des chansons »: « Retrouver ses souvenirs en écrivant des chansons est plus facile que je ne l’imaginais. Il fallait commencer par le commencement. Il fallait que je me souvienne que je suis né à Chaville, en été, près des bois près des arbres comme un écureuil d’ailleurs je crois que je ressemble à un écureuil) mais toutes les premières années de mon enfance je les ai vécues à Paris dans une rue qui s’appelait (et s’appelle encore) rue de la Bienfaisance, dans cette capitale du bruit où tous les sons, tous les cris, tous mes tumultes ont pour moi une puissance d’évocation presque douloureuse... » Soupault rêve devant sa fenêtre et attache une grande importance aux sons: « la rengaine de l’orgue de barbarie, les cris des enfants de l’école... » souvenirs de ces bruits que j’ai retrouvés dans les chansons que j’ai écrites plus tard ». Le manuscrit est entrecoupé de vers (ou de chansons ?) sur le marchand d’habits, les jours de la semaine, les allumettes, le rémouleur, la neige, la lune... enfin l’adolescence avec les réflexions des parents... Son écriture est emplie de nostalgie et nous incite au rêve. Nous ne pouvons retranscrire les nombreuses pièces en vers, nous n’en citerons que deux: Les Parents : « On voudrait les connaître Recherchons les enfants les parents de enfants les enfants des enfants les cloches du printemps les sources de l’été les regrets de l’automne le silence de l’hiver ». Et cette chanson « Pour la vaisselle : Aimons les fleurs et leur parfum Aimons les surtout pour elles les narcisses lilas ou jasmins Ne pensons plus à la vaisselle Souvenons du romarin choisissons les plus belles la rose l’oeillet ou le thym Ne pensons plus à la vaisselle N’oublions pas le plantin fleur aimée des coccinelles des papillons ou des serins Ne pensons plus à la vaisselle » Et une autre encore : « Puisque l’on vous dit que les fleurs parlent N’écoutez plus les gigolos Imitez donc les abeilles Les papillons, les coccinelles … » etc. « Mais je n’étais plus ce qu’on appelait un enfant bien que je n’ai jamais cessé d’être un enfant. Puisqu’un enfant pose toujours des questions, il fallait qu’on me réponde. Et on ne m’a pas répondu Philippe Soupault qui n’est pas responsable de l’orthographe, de la ponctuation ni de l’accentuation. Tant pis ! »