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Arts & Autographes

Réf : 33428 LITTERATURE

3 000 €

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TWAIN Mark (Samuel Langhorne Clemens, dit) [Florida, comté de Monroe, Missouri, 1835 - Redding, Connecticut, 1910], écrivain, essayiste et humoriste américain.

Lettre autographe signée

Lettre autographe signée « S.L. Clemens », adressée à Frederick J. Hall. Florence 1er janvier 1893 ; 4 pages in-8° (légères traces d’insolation); en anglais. Lettre confidentielle d’affaires financières au directeur de Webster & C°, la maison d’édition fondée par Twain en 1885 [lancée par le succès des Mémoires du général Grant et Les Aventures de Huckleberry Finn, elle fera faillite en avril 1894]. Mrs. Clemens est désespérée, pensant que son mari a blâmé Hall, mais cela ne se peut: certes il dit parfois des choses hâtives et regrettables, mais il ne croit pas avoir pu agir de façon si ingrate; si c’est le cas, qu’on lui déverse des charbons ardents sur la tête (« I tell her that although I am prone to write hasty & regrettable things to other people, I am not a bit likely to write such things to you. I can’t believe I have done anything so ungrateful. If I have, pile coals of fire on my head, for I deserve it !»)... Il se demande maintenant si sa lettre de crédit n’est pas gênante, surtout s’il a fallu mettre le montant total du crédit à sa disposition; il n’a tiré dessus qu’en cas de nécessité, croyant que Hall devait seulement alors mettre le montant retiré... Il aurait bien pu se passer de son chèque mensuel, pendant deux ou trois mois, et se serait contenté du solde de la lettre de crédit de sa femme. Il va écrire à Whitmore d’envoyer à Mr. Hall le chèque de $1000 de Century, et il peut prendre celui de $2000 de Mrs. Dodge (Whitmore a sa procuration, et pourra sans doute le lui endosser): s’il faut ces $3000 à la société, qu’il les encaisse et qu’il envoie à Whitmore une reconnaissance de dette de la société, pour un an; sinon, qu’il remette l’argent à Mr. Halsey pour investissement pour Twain. Luimême est un piètre financier (« I’ve a mighty poor financial head »), et il pourrait se tromper, mais aurait-il tort de croire qu’en prêtant de l’argent à sa propre société à 6%, il pourrait payer 4% lui-même et par là retirer seulement 2% ? Il ne faut pas rire, si c’est stupide... Bien entendu, comme prévu, son ami a décliné d’acheter 25% de la L.A.L. [Library of American Literature, un coûteux recueil d’une dizaine de volumes que Twain blâmera pour la faillite de sa maison d’édition], pour $200 000. Il espérait une offre de $100 000, mais non, et si le choléra éclate en Amérique dans quelques mois, il sera impossible d’emprunter et d’acheter; ils devront s’efforcer de lever cette somme, et il voudrait le faire avant qu’il n’y ait d’alerte de choléra. Qu’il regrette de n’avoir pas apprécié leur besoin de $100 000, quand il était à New-York, l’été dernier ! Il aurait fait de son mieux pour collecter les fonds. Cela leur aurait permis de supporter 1000 lots de L.A.L. par mois, mais plus maintenant... Hall a réussi de façon magnifique, avec l’affaire, et il leur faut lever les fonds d’une manière ou d’une autre, pour lui permettre de récolter la récompense de tout ce labeur...