logo

Arts & Autographes

Réf : 33789 PEINTURE BEAUX ARTS

2 900 €

Réserver

PISSARRO Camille [Saint-Thomas, Antilles, 1830 - Paris, 1903], peintre français.

Lettre autographe signée

Lettre autographe, signée « C.P », [adressée à son fil, Lucien Pissarro]. « Paris. Dimanche » [25 octobre 1891] ; 4 pages in-8° dont 2 oblongues, avec 2 petits dessins. Étonnante lettre de Camille Pissarro qui se transforme en médecin : « Je viens de voir de Bellio, je t’ai télégraphié chamois teinture mère 2 gouttes dans 8 cuillères d’eau toutes les deux heures si c’est nécessaire pour le ballonnement du ventre, si il y a fortes douleurs Bell. Teinture mère. — de Bellio m’a répété que c’est dommage de ne pas connaître l’état des selles, digérées ou pas en bouillie jaune, fétide, etc... Si il y a des vents c’est probable, etc... Le mieux c’est de voir à Londres un médecin Homeo. Je t’envois 100 f pour cela, ce n’est rien mais il faut suivre prudemment un régime ainsi il n’aurait pas fallu manger si vite, quand on a été secoué il faut y aller doucement, le poisson bouilli est moins digestif que frit. Bellio conseille pendant quelques jours du thé de Boeuf qui est très usité en Angleterre. Voilà comment cela se prépare. 1 livre de Boeuf absolument dégraissé et débarrassé de tout ce qui n’est pas de la vraie chair. – Couper en petit morceau faire bouillir même poid d’eau jetter la viande dans l’eau en ébullition, passer dans un linge et tordre ce qui reste comme on le fait pour les groseilles quand on en fait de la confiture. Georges pourra prendre cela pendant la maladie et il pourra y ajouter à un moment donné un jaune d’oeuf bien frais, c’est inutile si l’oeuf n’est pas frais. Il ne faut pas laisser de viande dans le bouillon au thé. – Il me semble que Alice pourrait te rendre le service de confectionner ce thé car il faut que ce soit fait ainsi à la lettre, on sale un peu, on y ajoute un tout petit rond de carotte et un tout petit bout de poireaux dans l’eau bouillante après avoir jeté le boeuf dans l’eau. – Quand il sera un petit peu mieux, c’est-à- dire qu’il n’aura plus de douleurs ni de diarrhée il commencera tout en buvant du thé de viande, sucer la chaire d’une côtelette, manger ensuite un oeuf frais à peine cuit. En ce moment il peut manger un jaune d’oeuf battu dans du sucre, l’oeuf cru bien entendu, une petite cuillèrée de temps en temps c’est excellent, l’oeuf frais. Écris-moi tous les jours l’état de Georges, et vois si c’est nécessaire un médecin il doit y en avoir dans ton quartier. J’écris à ta mère, elle va encore être inquiète, je ne sais si ce n’est pas mieux de ne lui rien dire, cependant il faut que je reste ici pour veiller à ce qui est nécessaire. Je comptais partir je reste encore, je t’écrirai quand je m’en irais. J’ai vu hier Geffroy .... il m’a dit qu’il n’avait pas encore reçu d’ordre de M. Gallimard .... Madame Gallimard a été fort malade et il parait que le père a été terrible de sorte que M. Gallimard n’a pas pu s’ocuper de ton affaire. J’attends une occasion pour en parler à M. Gallimard, Geffroy va du reste lui en parler, dans 2 ou 3 jours il faut que je donne à ce dernier un rendez-vous .... Je ne sais que faire. Ta mère m’appelle à cors et à à cris là bas elle est terriblement mécontente que je reste car elle a promis aux Estruc de venir passer une quinzaine, mais je ne demanderai pas mieux que de m’en aller, j’ai aussi à faire, cependant, il est absolument nécessaire que je ne laisse pas rater ton affaire et puis n’est-ce pas nécessaire pour Georges... Enfin voilà tout, fais ce que tu dois – adviendra ce que pourra!... Remercie je prie Madame de Beauvière que je n’ai pas l’honneur de connaître, qui par les éloges que tu m’en a fait, dis-lui combien je suis touché des soins qu’elle vous prodigue et que je regrette de ne pas pouvoir faire sa connaissance. Alice ne pourrait-elle pas t’aider pour les provisions ? Pour le thé de viande ...... tu sais qu’il ne faut pas laisser le bouillon au chaud et même ce serait mieux d’en faire tous les jours. Écris-moi, ce ne sera cependant rien c’est une imprudence.... Compliments à Esther, Alice. Ton père aff. [affectionné] C.P. N.B. : avec le gonflement du ventre, il devait y avoir des vents.[…] As tu le livre de Léon Simon ?»