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Arts & Autographes

Réf : 34180 LITTERATURE

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BACHELARD Gaston [Bar-sur-Aube, 1884 - Paris, 1962], philosophe français.

Ensemble de 4 lettres autographes signées [adressées au poète Jean Stiénon du Pré].

Ensemble de 4 lettres autographes signées [adressées au poète Jean Stiénon du Pré]. 1956-1960 ; 7 pages 1/2 in-4°. Très intéressante correspondance.
— 16 février 1956 : « Merci de m'avoir fait un don nouveau, un don qui comble l'ami des beaux livres et l'ami des poètes. Entre tous j'ai élu le poème en prose de la page 17. C'est un Phénix discret. Il y a quelques années, j'ai fait à la Sorbonne cinq ou six cours publics sur l'image du Phénix. Ces cors sont perdus. Relisant votre page, je me suis mis à regretter la perte de mes papiers. J'aurais mis en page dans ces papiers l'image que vous m'apportez ».
— 21 mars 1957 : « Votre Cri perdu réveille les profondeurs. Qu'il soit jeté au seuil de la caverne ou dans la touche d'ombre d'une urne prochaine, il émeut des secrets d'âme. On écoute, on entend au Passé. Quel grand don que nous fait le poète quand il nous rend à la puissance d'écouter. Je voudrais retrouver la caverne devant laquelle j'essayais ma voix, une voix que j'avais peur d'entendre. Quelles résonances philosophiques, morales, antologiques s'animent en vos poèmes ! […] Pureté ma soie, ma déchirure c'est plus grand qu'un roman de trois cent pages. Sur ce thème, un musicien ne viendra-t-il pas écrire le drame humain ?»
— 5 mars 1959 : « Je r'ouvre peu souvent votre livre, car en chacune de ses doubles pages je rêve deux fois, je reçois la verticalité du Haut cristal, une verticalité solide et aérienne. Comme j'aurais été aidé par un tel livre quand j'écrivais L'airs et les Songes ! La colombe sur l'amphore. Deux grands oiseaux sur les vagues de la mer. La fleur aux dix ailes de l'Absolu. Tout m'aide à respirer mieux vos poèmes. Les accords sont parfaits, dans la fleur des mots, vous trouvez les vertus florales de toute la poésie ».
— 25 janvier 1960 : « Les drames de l'Histoire seuls les poètes savent les dire. Les historiens ne voient que les faits. Le calendrier de la mort est grâce à vous sensibilisé épine par épine la douleur revient, s'en va, reprend. Les cloches sonnent et les bois font silence, accroissent le silence. Oui, parfois, dans votre récit, une note stylistique suffit pour rappeler le style de la mort.[…] Avec un livre comme le vôtre on a un compagnon. Le livre pense à celui qui le lit, qui le lira... […] Sachez que vous avez en moi un lecteur ouvert à tous les retentissements. Votre prose résonne. Vous êtes poète. »