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Arts & Autographes

Réf : 37080 HISTOIRE

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PRISE D’ALGER

Lettre autographe signée

Lettre autographe signée « De Sérigny » adressée à sa mère. Camp de Sidi et Ferruch, 1er juillet 1830 ; 3 pages in-4° adresse et oblitération au dos. Texte extrêmement rare à cette date!
« Tu vas probablement m’accuser d’inexactitude, et tu
ne sais cependant pas toute la peine que j’éprouverais
de ne pas pouvoir écrire, j’ai été horriblement fatiguée
par le débarquement du matériel, qui du reste n’est pas
encore achevé, mais par la suite des évènement je me
trouve maintenant le pouvoir de me reposer. J’ai passé
une vingtaine de jours, sans prendre un moment de
repos, j’étais même quelques fois très heureux quand
j’avais la nuit tranquille, du reste la marine ne fait rien,
ou presque rien jusqu’à présent, si ce n’est le métier de
porte faire, se lever à 4h du matin, et partir de suite pour
aller décharger les navires marchands, ne rentrer qu’à
huit heure du soir, voilà notre service ; encore un soir
qu’il faisait très mauvais temps, je n’ai pas pu retourner
à mon bord, j’ai été obligé de passer la nuit dans une
embarcations sans souper non plus que mes hommes, le
lendemain matin, le temps était devenu plus favorable, je
suis parvenu a retourner à mon bord, on m’y a donné le
temps de prendre des vivres pour la journée et on m’a fait
partir immédiatement, cette fois la j’ai encore été obligé
de passer la nuit non à bord de mon embarcation mais à
terre, le temps était devenu très mauvais, on a été obligé
de mettre tous les canots à terre, pour qu’ils ne soient
pas perdus., encore on en a perdu beaucoup, beaucoup
on aussi ont été avariés, trois [brigs?] marchands , se sont jetés à la cote et sont perdus, personne n’a été noyé. Tu dois voir que j’ai eu quarante huite heure bien employées. Il y a eu pendant le temps qui vient de s’écouler du changement dans ma position, le 19 du mois de Juin ma frégate est partie, elle a pris la mer, et a été croisé Alger, afin de débarasser la rade qui du reste est très mauvaise, quand à moi je suis passé provisoirement sur le vaisseau de le Duquesne, avec des hommes et des embarcations de notre [bon], pour travailler au débarquement, je suis resté sur ce vaisseau jusqu’au 30, que j’ai reçu l’odre de débarquer avec ma compagnie, pour garder le camp retranché, je loge donc maintenant sous ma tente, nous avons des chaleurs épouvantables, dans la journée, et la nuit un froid assez vif, mais j’ai descendu, mon cadre, et je suis comme couché comme dasn un lit, quand à la nourriture elle est meilleure qu’à bord. Enfin je ne serais pas malheureux ici, si ce n’est qu’il est probable que je m’y ennuirai, car nous passerons probablement quelques temps ici, nous ne sommes destinés qu’à garder le camp qui je pense ne sera pas attaqué. Je ne suis certainement pas à t’annoncer la nouvelle du débarquement des troupes qui s’est fait le plus [...] on dit que le général en chef croyait qu’on y perdrait environ six mille hommes, et je crois qu’il en a perdu six ; les Turcs ont été surpris et n’ont pas fait la moindre résistance ; la journée du 19 a été chaude, les turcs occupaient une forte et belle position, la notre n’était pas si avantageuse, l’intervention du Général en chef n’était pas de les attaquer, c’est eux qui y sont venus, ils ont été repoussés avec perte, le général en chef voyant notre avantage, en a profité, il a fait marcher en avant, et ce jour la on s’est emparé de deux [redontes], de leur position et de leur camp, dans lequel on a trouvé beaucoup de butin, qui a en partie tourné au profit des soldats qui étaient très fatigués et qui du reste avaient éprouvés des privations, lorsque le débarquement du matériel a été plus avancé, on s’est porté de nouveau en avant, on a été obligé d’activer plusieurs positions, enfin nous sommes devant Alger ; on a ouvert la tranchée devant le fort l’empereur qui est un fort qui domine la ville, mais nous sommes dans des positions qui le dominent lui même, et je pense bien que demain, nous nous emparerons ; hier les batiments qui croisent devant Alger, ont été échanger quelques coups de canons avec les forts qui donnent sur la mer, afin que toute l’attention des Algériens ne se porte pas du coté de la terre ; du reste l’amiral Duperré vient d’appareiller, il est probable qu’il va se porter devant Alger, pour attaquer par mer, en même temps que notre armée attaquera par terre. Il parait certain que le [day] d’Alger a mis les têtes française a prix, car ils les coupent a tous ceux dont il s’emparent, ils deterrent même les morts pour leur couper la tête ; aussi nos soldats sont exaspérés, et leurs officiers ont beaucoup de peine à les empecher de tuer tous le monde. »