Les autographes de célébrités contemporaines
Il faut se méfier fortement de l’authenticité des autographes d’aujourd’hui.
Le support se trouve sans difficulté et l’encre (marqueur ou encre) aussi. N’importe qui peut imiter une signature et l’apposer sur une photographie ou un livre.
Soyez particulièrement vigilants vis à vis des sites internet non reconnus proposant l’achat d’autographes en ligne : ces plate-formes de vente proposent de nombreux faux, ainsi que des autopens (signatures faites à l’identique à l’aide de machines). Ces pièces sont inexpertisables.
Plusieurs faussaires font des ravages sur internet. L’un d’entre eux diffuse notamment sa production sur des programmes de théâtre ou de concert, des photos, des livres en imitant les écritures et les signatures de personnes célèbres. Il se garde bien de montrer le détail de la partie autographe en photo, de crainte de l’intervention d’un expert qui pourrait dévoiler le pot aux roses. Néanmoins, le nombre de ses ventes et les appréciations qu’il reçoit, prouvent qu’il trouve des personnes assez crédules pour acquérir à des prix défiant toute concurrence des autographes difficiles à trouver qui atteindraient des prix plus élevés en ventes publiques.
Quoiqu’en dira l’heureux possesseur d’un autographe de Zidane ou autre célébrité, s’il ne l’a pas obtenu lui même directement de la main du signataire, un doute important planera sur son authenticité. Il est très difficile d’expertiser ces signatures, surtout qu’elles sont généralement faites debout, dans la hâte, et qu’on ne signe pas de la même façon debout ou assis. Il existe aussi des firmes étrangères qui, sans scrupules, vous certifient l’authenticité des signatures sur des photographies. Signature à l’encre et semblable à l’original, c’est vrai, mais autopen, donc reproduite par machine, donc pas authentique et par voie de conséquence, sans valeur. Si vous souhaitez posséder simplement une reproduction de la signature d’une personnalité, payez ces autopens 1 ou 2 euros, mais pas plus. Hélas, beaucoup d’acheteurs inexpérimentés se sont fait abuser et les ont achetés au prix d’un original !
Alors me direz-vous, comment constituer en toute sécurité une collection contemporaine ? Tout simplement en rencontrant ces gens au hasard de la vie ou de vos recherches pour les trouver.
Conseil d’expert : demandez leur de préférence une pensée autographe. Quelques mots sur leur vie, leur métier ou autre… N’oubliez pas que leurs lettres seront beaucoup plus difficiles à trouver à l’ère du téléphone et des messages électroniques que celles des personnages du passé. Une pensée autographe, même courte, prendra donc avec le temps une valeur certaine.
Et puis si vous avez un doute sur un achat, demandez-nous, nous essaierons de vous aider.
La jeunesse de Napoléon : une conquête mystérieuse ?
Nous avons eu entre nos mains une lettre très mystérieuse, adressée à Napoléon Ier.
La signataire de cette lettre n’a pas été identifiée et nous restons toujours dans un de ces mystères que l’histoire nous a léguée. Les faits remontent à la jeunesse de Napoléon et de ses premiers amours. Qui est donc cette Pétronille Bonaparte? Quelqu’un connait-il ces faits que nous n’avons pas retrouvés dans les livres d’histoire ?
BONAPARTE Pétronille, cousine éloignée de Napoléon Ier. Lettre autographe signée de Pétronille Bonaparte, adressée à Napoléon Ier. Ajaccio, 15 mai ; 2 pages in-4°. Estampille de la collection Crawford (Bibliotheca Lindesiana). Lettre des plus curieuses, adressée à Napoléon, peu après son couronnement. L’auteur de la lettre, dont la filiation n’a pas encore été retrouvée, semble avoir été une amie d’enfance de Napoléon. Elle lui rappelle les leçons qu’elle a reçues de lui et fait discrètement allusion à leurs amours et à la pauvreté du lieutenant d’artillerie, puis à un enfant qui serait issu de leur liaison : « J’ai peur de vous ecrire, on dit d’ailleurs que lorsque vous etiez consulte vous avés envoyé bien des gens dans le nouvo ou dans l’autre monde parce qui zavaient ecri ce que vous ne vouliés pas qu’on lut. A presan que vous etes ampereur ce cera peut etre encore pi. Je me decide pourtant à vous ecrire persudée que vous navé pas oublié votre ancienne amie et couzine petronilla Buonaparte. […] Le petit est en pancion [pension], mais je m’épuise pour l’entretenir et je pance [pense] que je n’orais pas de jupon si notre vieil oncle le notaire Geronimo ne m’avé pas prêté 18 francs. On m’a bien conseillé de vous écrire, mais je n’en ai pas eu le courage parce qu’on dizait que depuis que vous vous étiez fe francois vous ne voulié plus reconetre tous les Buonaparte, qui sont resté en Corse. » Cette lettre est extrêmement piquante par le style, par les insinuations sur Marbœuf et Madame Mère. Sa contemporanéité est certaine ; elle a été trouvée dans les archives de Lucien Bonaparte, parmi les lettres adressées à l’Empereur et son authenticité ne fait aucun doute. Cette lettre figure maintenant dans une collection privée.
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